Ces dernières semaines, les routes ivoiriennes ont été extrêmement meurtrières et ont allongé le chiffre macabre des victimes de la route dans notre pays. Les statistiques des accidents de la circulation nous interpellent tous et la récurrence de cette situation ne saurait nous laisser indifférent. La presse a rapporté la semaine dernière que la route a tué plus de 600 personnes et fait près de 13000 victimes. Ces chiffres donnent froid dans le dos, et nous devons aller au-delà de tirer sur la sonnette d’alarme.
Les élus locaux qui sont autant responsables que l’état, dont ils sont la continuité, ne sauraient rester insensibles à cette situation troublante. La Loi n°2003-208 du 7 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’état aux collectivités territoriales : Tableaux des compétences dévolues aux collectivités territoriales, dispose concernant La sécurité urbaine et la protection civile que les communes sont responsables de :
L’émission d’avis consultatifs sur la politique nationale de sécurité dans la commune ;
L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans communaux de prévention en matière de délinquance et de protection civile, en harmonie avec la politique nationale de sécurité;
Le soutien et l’appui aux actions des services de police et de gendarmerie nationales, exerçant sur le territoire communal;
La création et l’organisation de la police municipale conformément, aux dispositions légales;
La construction, l’équipement et l’entretien des locaux devant abriter les commissariats de Police et les brigades de gendarmerie, nationales exerçant sur le territoire communal.
Fort de cette délégation de pouvoirs voulue par l’état ivoirien, engageant une responsabilité des Communes, le FISU qui est une Association Faîtière des Maires qui adresse les questions de sécurité et de sureté urbaine, ne peut rester indifférent, face à la tragique situation relative aux accidents de la route, dans notre pays.
Et c’est pourquoi, en tant que Président du Forum Ivoirien pour la Securite Urbaine (FISU), nous voulons contribuer à la prise de conscience des différents acteurs (Gouvernement, Agences de régulation, Elus locaux, professionnels du secteur : transporteurs ; conducteurs ; usagers, Forces de sécurité etc.) et à la convergence des actions urgentes et durables à mener.
Mais il convient de comprendre les causes profondes et non ressasser de simples constats. Elles sont assurément d’ordre mécanique ou technique, éthique, liés aux équipements urbains, à la gestion des voies publiques.
Au niveau des équipements, nous constatons que :
• De nombreuses routes sont dans un état difficilement praticable, souvent sur de nombreux kilomètres
• Les panneaux indicatifs sur nos routes, notamment dans le pays profond sont invisibles ou absents, ou encore sont trop distants les uns des autres
• A l’intérieur des agglomérations, le mobilier urbain reste insuffisant ou en mauvais état
• Les feux tricolores sont fonctionnels que dans quelques grandes villes en plus d’Abidjan et leur maintenance irrégulière
Au niveau mécanique et technique, le commun des mortels constate avec nous que :
o Un grand nombre de véhicules circulent dans notre pays avec un âge trop élevé et notre parc auto regorge encore de véhicules techniquement dépassés
o Un nombre inacceptable de véhicules se déplacent sans visite technique ; pneus de secours ; triangles de signalisation, et même sans assurance
o Le permis de conduire est obtenu trop souvent dans des conditions peu recommandables, en plus avec une complaisance qui interpelle à bien des égards
o Nos routes sont conçues sans tenir compte de la spécificité des engins à deux roues et des voiturettes pour les personnes handicapées
o Les principales autoroutes sont recouvertes à de nombreux endroits d’herbes qui les rétrécissent systématiquement
Au niveau de la régulation de l’activité routière, nous constatons :
• Les Agences de régulation telles que l’Oser ne couvrent qu’une infime partie du pays
• Notre pays n’a que cinq unités de sapeurs pompiers sur l’ensemble du territoire
• Le stationnement anarchique de poids lourds en dépit des textes régulateurs, parce que le suivi et l’application ne sont pas accompagnés de sanctions rigides (suspension ou retrait du permis de conduire)
• Le surpoids des véhicules de transport de marchandises et qui parcourent des milliers de kilomètres
• L’insuffisance des ponts bascules et les pannes récurrentes de ceux qui existent
• La complaisance hélas devenue un truisme de sens commun des Agents de contrôle qui s’adonnent impunément aux rackets et autres copinages, au détriment des risques que courent les contrevenants
Au niveau de l’éthique, le constat porte sur :
L’irresponsabilité de nombreux conducteurs, notamment les chauffeurs de véhicules de transport en commun
La conduite en état ébriété ou après la consommation d’alcool, la prise d’excitants
L’indiscipline et la hâte au volent soutenus par un incivisme et un manque de courtoisie de nombreux conducteurs
La pratique aveugle de la vitesse et le non respect du kilométrage autorisé selon les zones
La création de sièges additionnels et la surcharge des véhicules
Face à ce constat, qui n’est pas le plus exhaustif, mais qui à l’avantage de mettre en lumière les principales causes et les responsabilités qui y sont engagées, nos propositions qui sont un plaidoyer et un cri de cœur du FISU, à l’instar de nombreux ivoiriens s’adressent à toute la chaîne des intervenants du secteur, à commencer par l’état.
En effet, le FISU estime que l’état est aussi sensible que lui à cette situation qui prend des tournures assez dramatiques. Le Gouvernement doit renforcer le cadre règlementaire et sanctionner les pratiques et auteurs.
Des mesures urgentes et durables doivent être prises pour assainir le secteur du transport. Vous savez, quand un conducteur n’a pas une sécurité et un contrat juste, son seul but est de garantir la recette imposée par le seul propriétaire, auquel il doit prévoir les autres faux frais (Syndicats, Gnambro, racket policier, chargeurs, etc.) avant d’assurer son gain personnel, le risque et l’inconduite ne le freinent point.
Il faut donc améliorer les droits des chauffeurs des véhicules de transport en commun. Dans cette même veine, la visite technique, l’assurance et l’âge des véhicules affectés à cette activité doivent être non négociables et non corruptibles, au risque de sanctions disciplinaires, pénales et civiles.
En amont de cette mesure, l’état doit différencier les permis de conduire selon leur professionnalisation. Un conducteur pour un véhicule privé doit être différencié d’un conducteur de véhicule de transport en commun et l’ensemble des permis doit être renouvelé chaque 5 ou 10 ans après un recyclage obligatoire, comme on le fait pour le passeport.
L’alcoomètre doit rentrer impérativement en vigueur et couvrir l’ensemble du Pays. Les polices municipales peuvent appuyer les forces régaliennes, dans ce sens. Les élus locaux n’y trouveraient aucun inconvénient.
La construction d’unité de secours comme celui de l’autoroute du Nord, que nous saluons doit être étendu à l’ensemble du réseau routier national qui lui-même doit être renforcé et mieux maintenu.
La sureté routière tout comme la sécurité est un bien commun que toutes et tous devons construire. Le FISU souhaite vraiment qu’une réelle synergie des actions puisse garantir une meilleure sureté des routes ivoiriennes. Dans cet élan, nous préconisons la mutualisation des efforts des collectivités pour la construction d’unités de premiers secours, à l’image de celui de Treichville qui sera inauguré, au cours du premier trimestre de l’année prochaine.
Les ivoiriens qui ont trop souffert ces dernières années de la crise politico-militaire, ont besoin de raisons suffisantes d’espoir et de sérénité, que seule l’union des acteurs de développement pourra leur garantir.
C’est également le lieu pour nous, de souhaiter une bonne et excellente année 2014, aux habitants de notre pays, pour qui nous formulons des vœux de SANTE, de PAIX, de PROSPERITE et de BONHEUR.
François Albert AMICHIA
Président du Forum Ivoirien pour la Sécurité Urbaine
(FISU)
Les élus locaux qui sont autant responsables que l’état, dont ils sont la continuité, ne sauraient rester insensibles à cette situation troublante. La Loi n°2003-208 du 7 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l’état aux collectivités territoriales : Tableaux des compétences dévolues aux collectivités territoriales, dispose concernant La sécurité urbaine et la protection civile que les communes sont responsables de :
L’émission d’avis consultatifs sur la politique nationale de sécurité dans la commune ;
L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des plans communaux de prévention en matière de délinquance et de protection civile, en harmonie avec la politique nationale de sécurité;
Le soutien et l’appui aux actions des services de police et de gendarmerie nationales, exerçant sur le territoire communal;
La création et l’organisation de la police municipale conformément, aux dispositions légales;
La construction, l’équipement et l’entretien des locaux devant abriter les commissariats de Police et les brigades de gendarmerie, nationales exerçant sur le territoire communal.
Fort de cette délégation de pouvoirs voulue par l’état ivoirien, engageant une responsabilité des Communes, le FISU qui est une Association Faîtière des Maires qui adresse les questions de sécurité et de sureté urbaine, ne peut rester indifférent, face à la tragique situation relative aux accidents de la route, dans notre pays.
Et c’est pourquoi, en tant que Président du Forum Ivoirien pour la Securite Urbaine (FISU), nous voulons contribuer à la prise de conscience des différents acteurs (Gouvernement, Agences de régulation, Elus locaux, professionnels du secteur : transporteurs ; conducteurs ; usagers, Forces de sécurité etc.) et à la convergence des actions urgentes et durables à mener.
Mais il convient de comprendre les causes profondes et non ressasser de simples constats. Elles sont assurément d’ordre mécanique ou technique, éthique, liés aux équipements urbains, à la gestion des voies publiques.
Au niveau des équipements, nous constatons que :
• De nombreuses routes sont dans un état difficilement praticable, souvent sur de nombreux kilomètres
• Les panneaux indicatifs sur nos routes, notamment dans le pays profond sont invisibles ou absents, ou encore sont trop distants les uns des autres
• A l’intérieur des agglomérations, le mobilier urbain reste insuffisant ou en mauvais état
• Les feux tricolores sont fonctionnels que dans quelques grandes villes en plus d’Abidjan et leur maintenance irrégulière
Au niveau mécanique et technique, le commun des mortels constate avec nous que :
o Un grand nombre de véhicules circulent dans notre pays avec un âge trop élevé et notre parc auto regorge encore de véhicules techniquement dépassés
o Un nombre inacceptable de véhicules se déplacent sans visite technique ; pneus de secours ; triangles de signalisation, et même sans assurance
o Le permis de conduire est obtenu trop souvent dans des conditions peu recommandables, en plus avec une complaisance qui interpelle à bien des égards
o Nos routes sont conçues sans tenir compte de la spécificité des engins à deux roues et des voiturettes pour les personnes handicapées
o Les principales autoroutes sont recouvertes à de nombreux endroits d’herbes qui les rétrécissent systématiquement
Au niveau de la régulation de l’activité routière, nous constatons :
• Les Agences de régulation telles que l’Oser ne couvrent qu’une infime partie du pays
• Notre pays n’a que cinq unités de sapeurs pompiers sur l’ensemble du territoire
• Le stationnement anarchique de poids lourds en dépit des textes régulateurs, parce que le suivi et l’application ne sont pas accompagnés de sanctions rigides (suspension ou retrait du permis de conduire)
• Le surpoids des véhicules de transport de marchandises et qui parcourent des milliers de kilomètres
• L’insuffisance des ponts bascules et les pannes récurrentes de ceux qui existent
• La complaisance hélas devenue un truisme de sens commun des Agents de contrôle qui s’adonnent impunément aux rackets et autres copinages, au détriment des risques que courent les contrevenants
Au niveau de l’éthique, le constat porte sur :
L’irresponsabilité de nombreux conducteurs, notamment les chauffeurs de véhicules de transport en commun
La conduite en état ébriété ou après la consommation d’alcool, la prise d’excitants
L’indiscipline et la hâte au volent soutenus par un incivisme et un manque de courtoisie de nombreux conducteurs
La pratique aveugle de la vitesse et le non respect du kilométrage autorisé selon les zones
La création de sièges additionnels et la surcharge des véhicules
Face à ce constat, qui n’est pas le plus exhaustif, mais qui à l’avantage de mettre en lumière les principales causes et les responsabilités qui y sont engagées, nos propositions qui sont un plaidoyer et un cri de cœur du FISU, à l’instar de nombreux ivoiriens s’adressent à toute la chaîne des intervenants du secteur, à commencer par l’état.
En effet, le FISU estime que l’état est aussi sensible que lui à cette situation qui prend des tournures assez dramatiques. Le Gouvernement doit renforcer le cadre règlementaire et sanctionner les pratiques et auteurs.
Des mesures urgentes et durables doivent être prises pour assainir le secteur du transport. Vous savez, quand un conducteur n’a pas une sécurité et un contrat juste, son seul but est de garantir la recette imposée par le seul propriétaire, auquel il doit prévoir les autres faux frais (Syndicats, Gnambro, racket policier, chargeurs, etc.) avant d’assurer son gain personnel, le risque et l’inconduite ne le freinent point.
Il faut donc améliorer les droits des chauffeurs des véhicules de transport en commun. Dans cette même veine, la visite technique, l’assurance et l’âge des véhicules affectés à cette activité doivent être non négociables et non corruptibles, au risque de sanctions disciplinaires, pénales et civiles.
En amont de cette mesure, l’état doit différencier les permis de conduire selon leur professionnalisation. Un conducteur pour un véhicule privé doit être différencié d’un conducteur de véhicule de transport en commun et l’ensemble des permis doit être renouvelé chaque 5 ou 10 ans après un recyclage obligatoire, comme on le fait pour le passeport.
L’alcoomètre doit rentrer impérativement en vigueur et couvrir l’ensemble du Pays. Les polices municipales peuvent appuyer les forces régaliennes, dans ce sens. Les élus locaux n’y trouveraient aucun inconvénient.
La construction d’unité de secours comme celui de l’autoroute du Nord, que nous saluons doit être étendu à l’ensemble du réseau routier national qui lui-même doit être renforcé et mieux maintenu.
La sureté routière tout comme la sécurité est un bien commun que toutes et tous devons construire. Le FISU souhaite vraiment qu’une réelle synergie des actions puisse garantir une meilleure sureté des routes ivoiriennes. Dans cet élan, nous préconisons la mutualisation des efforts des collectivités pour la construction d’unités de premiers secours, à l’image de celui de Treichville qui sera inauguré, au cours du premier trimestre de l’année prochaine.
Les ivoiriens qui ont trop souffert ces dernières années de la crise politico-militaire, ont besoin de raisons suffisantes d’espoir et de sérénité, que seule l’union des acteurs de développement pourra leur garantir.
C’est également le lieu pour nous, de souhaiter une bonne et excellente année 2014, aux habitants de notre pays, pour qui nous formulons des vœux de SANTE, de PAIX, de PROSPERITE et de BONHEUR.
François Albert AMICHIA
Président du Forum Ivoirien pour la Sécurité Urbaine
(FISU)