Les années se succèdent et se ressemblent. Depuis deux ans, les Ivoiriens ont été habitués à une nouvelle politique culturelle. Celle consistant à baptiser les années du nom de certaines pratiques culturelles et artistiques. Après « l’année du livre » en 2012, l’année 2013 qui s’en va a été décrétée « année du cinéma » par le ministre Maurice Kouakou Bandaman en hommage à Kitia Touré, ex-directeur de l’office national du cinéma en Côte d’Ivoire (Onac-ci) décédé en Décembre 2012. Toutefois, en jetant un regard panoramique sur l’activité artistique et culturelle de l’an 2013, 4 grands axes se dégagent: Honneur au 7ème art; la lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit; la promotion du patrimoine traditionnel et la promotion du livre.
Honneur au 7ème art
L’année 2013 ayant été décrétée celle du cinéma, il est tout à fait normal que le ministère de la culture ait soutenu de manière accrue les initiatives privées tendant à la promotion du 7ème art. Beaucoup d’actions ont été menées pour redonner au cinéma ivoirien ses lettres de noblesse. Incontestablement, l’un des actes forts de cette année du cinéma aura certainement été, l’octroi le 14 Juin en présence du Premier ministre Daniel Kablan Duncan, d’un siège flambant neuf à l’Office national du cinéma en Côte d’Ivoire (Onac-ci) à Mpouto dans la commune de Cocody. Cette cérémonie, il faut le signaler, marquait la fin d’une situation très peu honorable pour cette institution qui squattait depuis plusieurs mois les bureaux exigus du Cnac à Treichville. En dehors de ce bâtiment offert aux cinéastes, l’organisation de plusieurs évènements cinématographiques aura marqué l’an 2013 d’une pierre blanche. Clap Ivoire, le Ciné Droit Libre et le Festilag (festival international du film des Lacs et Lagunes » apparaissent comme les épisodes cinématographiques les plus marquants de l’an 2013.
Clap Ivoire: Tenue du 03 au 06 Septembre 2013, la 13ème édition de Clap Ivoire a connu une innovation de taille. Reservé depuis sa création aux 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le concours de jeunes cinéastes s’est élargi aux 16 pays de la Cedeao (communauté économique de l’Afrique de l’ouest). Et c’est le réalisateur Burkinabé, Adama Sallé qui est reparti avec le Grand Prix Kodjo Ebouclé pour son court métrage de 15 minutes intitulé « Tao tao ». Après le Clap Ivoire, du 20 au 23 Novembre 2013, un autre évènement cinématographique a aussi marqué les esprits: le festival ciné droit libre qui était à sa 5ème édition. Placé sous le thème « les droits des enfants», cet évènement apparaît comme une contribution des acteurs de cinéma à la promotion des droits de l’homme à travers des documentaires et des films fiction. Le troisième évènement cinématographique majeur est la deuxième édition du Festival des lagunes (festilag). Idée de Naky Sy Savané, ce festival a été organisé du 08 au 16 novembre à Abidjan et banlieue et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays (Bouaké, Korhogo…). Visant à réconcilier le 7ème art avec le grand public, le festilag a connu une attraction particulière d’autant que la plupart des projections se faisaient en plein air et dans les quartiers populaires. En plus de ces différents évènements cinématographiques qui ont marqué les esprits, il faut souligner que certaines productions cinématographiques ont défrayé la chronique à Abidjan. C’est le cas, d’ «ultimatum », le premier long métrage ivoirien d'arts martiaux, réalisé par Djakus, un jeune cinéaste ivoirien. Ce film, il faut le dire, a été révélé au public à travers le Festilag. Au-delà d’ «ultimatum », une autre production a également fait des émules sur les bords de la lagune Ebrié: « Aya de Yopougon ». Bande dessinée écrite par Marguerite Abouet, sortie en France en juillet 2013, « Aya de Yopougon » a fait des heureux et des émules à Abidjan.
Lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit
S’il est un problème auquel les pouvoirs publics sont confrontés depuis plusieurs années et qui est pour beaucoup dans la paupérisation des artistes, c’est bel et bien le piratage des œuvres de l’esprit. L'année 2013, il faut l’admettre, a marqué un tournant important dans la lutte contre ce fléau. Car le lancement du projet « point info culture » le 31 Octobre à Abobo par le ministre de culture et de la francophonie, Maurice Bandaman augure de lendemains meilleurs pour les acteurs des arts et de la culture en Côte d’Ivoire. Consistant à installer des kiosques pour la vente des œuvres artistiques et culturelles originales, cette opération est prévue pour s’étendre sur toute l’étendue du territoire national. En tout, plus de 2000 kiosques sont prévus dans le cadre de cette opération dont la réussite requiert l’adhésion et le soutien des collectivités locales et décentralisées.
Promotion du patrimoine traditionnel
Plusieurs festivals ont été organisés dans plusieurs localités du pays profond. Cela traduit la volonté des populations de pérenniser leurs valeurs artistiques et culturelles. Par exemple, l’on pourrait citer le festival du Zanzan dont la cinquième édition s'est tenue du 4 au 19 octobre à Bondoukou (433 Km au Nord-Est) et de façon éclatée dans tout le district du Zanzan. L’on ne pourrait occulter l’Abissa. Cette fête du peuple N’zima kotoko de Grand-Bassam qui réunit chaque année de nombreux festivaliers venus d’ici et d’ailleurs pour contempler les richesses culturelles de ce peuple. En cette année 2013, cet évènement s’est tenu du 27 octobre au 03 novembre 2013 avec émotion et ferveur. Comme lors des éditions précédentes, Abissa fut l’occasion pour le peuple Abissa de faire le bilan de l’année écoulée. Toujours concernant la promotion du patrimoine culturel, on peut aussi citer le festival des arts sacrés des Savanes (FASSA 2013) dont le lancement a eu lieu le Vendredi 27 Décembre dernier à Korhogo. De fait, la promotion des danses, des instruments de musique et les costumes traditionnels des peuples constitue une préoccupation pour les peuples et en la matière, ces festivals permettent effectivement de pérenniser ce qui reste encore des valeurs traditionnelles africaines.
Promotion du livre
L’année 2012 était celle consacrée au livre. Mais, l’an 2013 n’a pas été pauvre en évènement littéraire. La tenue de la 6ème édition du Salon international du livre d’Abidjan, la réouverture de la section « recherche » de la bibliothèque nationale fermée depuis plusieurs années ainsi que l’organisation des journées nationales du livre pour enfants peuvent certainement être citées parmi les plus grands évènements littéraires de l’an 2013. Organisée du 12 au 15 novembre dernier, autour du thème «livre, dialogue, culture et émergence » avec le royaume du Maroc comme invité spécial, la 6ème édition du Salon international du livre d'Abidjan a réuni les acteurs qui œuvrent à la promotion de l'industrie du livre et ouvert le débat sur la problématique de la vulgarisation de la lecture pour une meilleure sensibilisation de la population et sur l'apport de l'industrie du livre dans l'économie. Le salon a également, traité de la promotion de l'intégration sous régionale à travers le livre. En plus de la tenue du Sila, l’autre fait majeur est indéniablement la réouverture de la bibliothèque de recherche de la bibliothèque nationale le vendredi 29 novembre 2013 et la tenue des journées nationales du livre pour enfant au cours du mois de Novembre. Les journées Nationales du livre pour enfant ont permis de créer un cadre de sensibilisation à la lecture pour la jeunesse. Par ailleurs, la Bibliothèque Nationale qui a connu une vie triste à cause de la crise postélectorale a été réhabilitéE grâce à la Bibliothèque Nationale de France. Au moment où 2013 s’en va, l’on a les yeux rivés sur le 22ème étage de la Tour E en attendant la fumée blanche qui va donner les couleurs de 2014. Car plusieurs autres défis attendent d’être relevés en 2014. C’est le cas du carnaval de Bouaké et de la reprise du Masa annoncé pour la première semaine du mois de Mars 2014.
F. Kouamé
Honneur au 7ème art
L’année 2013 ayant été décrétée celle du cinéma, il est tout à fait normal que le ministère de la culture ait soutenu de manière accrue les initiatives privées tendant à la promotion du 7ème art. Beaucoup d’actions ont été menées pour redonner au cinéma ivoirien ses lettres de noblesse. Incontestablement, l’un des actes forts de cette année du cinéma aura certainement été, l’octroi le 14 Juin en présence du Premier ministre Daniel Kablan Duncan, d’un siège flambant neuf à l’Office national du cinéma en Côte d’Ivoire (Onac-ci) à Mpouto dans la commune de Cocody. Cette cérémonie, il faut le signaler, marquait la fin d’une situation très peu honorable pour cette institution qui squattait depuis plusieurs mois les bureaux exigus du Cnac à Treichville. En dehors de ce bâtiment offert aux cinéastes, l’organisation de plusieurs évènements cinématographiques aura marqué l’an 2013 d’une pierre blanche. Clap Ivoire, le Ciné Droit Libre et le Festilag (festival international du film des Lacs et Lagunes » apparaissent comme les épisodes cinématographiques les plus marquants de l’an 2013.
Clap Ivoire: Tenue du 03 au 06 Septembre 2013, la 13ème édition de Clap Ivoire a connu une innovation de taille. Reservé depuis sa création aux 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le concours de jeunes cinéastes s’est élargi aux 16 pays de la Cedeao (communauté économique de l’Afrique de l’ouest). Et c’est le réalisateur Burkinabé, Adama Sallé qui est reparti avec le Grand Prix Kodjo Ebouclé pour son court métrage de 15 minutes intitulé « Tao tao ». Après le Clap Ivoire, du 20 au 23 Novembre 2013, un autre évènement cinématographique a aussi marqué les esprits: le festival ciné droit libre qui était à sa 5ème édition. Placé sous le thème « les droits des enfants», cet évènement apparaît comme une contribution des acteurs de cinéma à la promotion des droits de l’homme à travers des documentaires et des films fiction. Le troisième évènement cinématographique majeur est la deuxième édition du Festival des lagunes (festilag). Idée de Naky Sy Savané, ce festival a été organisé du 08 au 16 novembre à Abidjan et banlieue et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays (Bouaké, Korhogo…). Visant à réconcilier le 7ème art avec le grand public, le festilag a connu une attraction particulière d’autant que la plupart des projections se faisaient en plein air et dans les quartiers populaires. En plus de ces différents évènements cinématographiques qui ont marqué les esprits, il faut souligner que certaines productions cinématographiques ont défrayé la chronique à Abidjan. C’est le cas, d’ «ultimatum », le premier long métrage ivoirien d'arts martiaux, réalisé par Djakus, un jeune cinéaste ivoirien. Ce film, il faut le dire, a été révélé au public à travers le Festilag. Au-delà d’ «ultimatum », une autre production a également fait des émules sur les bords de la lagune Ebrié: « Aya de Yopougon ». Bande dessinée écrite par Marguerite Abouet, sortie en France en juillet 2013, « Aya de Yopougon » a fait des heureux et des émules à Abidjan.
Lutte contre le piratage des œuvres de l’esprit
S’il est un problème auquel les pouvoirs publics sont confrontés depuis plusieurs années et qui est pour beaucoup dans la paupérisation des artistes, c’est bel et bien le piratage des œuvres de l’esprit. L'année 2013, il faut l’admettre, a marqué un tournant important dans la lutte contre ce fléau. Car le lancement du projet « point info culture » le 31 Octobre à Abobo par le ministre de culture et de la francophonie, Maurice Bandaman augure de lendemains meilleurs pour les acteurs des arts et de la culture en Côte d’Ivoire. Consistant à installer des kiosques pour la vente des œuvres artistiques et culturelles originales, cette opération est prévue pour s’étendre sur toute l’étendue du territoire national. En tout, plus de 2000 kiosques sont prévus dans le cadre de cette opération dont la réussite requiert l’adhésion et le soutien des collectivités locales et décentralisées.
Promotion du patrimoine traditionnel
Plusieurs festivals ont été organisés dans plusieurs localités du pays profond. Cela traduit la volonté des populations de pérenniser leurs valeurs artistiques et culturelles. Par exemple, l’on pourrait citer le festival du Zanzan dont la cinquième édition s'est tenue du 4 au 19 octobre à Bondoukou (433 Km au Nord-Est) et de façon éclatée dans tout le district du Zanzan. L’on ne pourrait occulter l’Abissa. Cette fête du peuple N’zima kotoko de Grand-Bassam qui réunit chaque année de nombreux festivaliers venus d’ici et d’ailleurs pour contempler les richesses culturelles de ce peuple. En cette année 2013, cet évènement s’est tenu du 27 octobre au 03 novembre 2013 avec émotion et ferveur. Comme lors des éditions précédentes, Abissa fut l’occasion pour le peuple Abissa de faire le bilan de l’année écoulée. Toujours concernant la promotion du patrimoine culturel, on peut aussi citer le festival des arts sacrés des Savanes (FASSA 2013) dont le lancement a eu lieu le Vendredi 27 Décembre dernier à Korhogo. De fait, la promotion des danses, des instruments de musique et les costumes traditionnels des peuples constitue une préoccupation pour les peuples et en la matière, ces festivals permettent effectivement de pérenniser ce qui reste encore des valeurs traditionnelles africaines.
Promotion du livre
L’année 2012 était celle consacrée au livre. Mais, l’an 2013 n’a pas été pauvre en évènement littéraire. La tenue de la 6ème édition du Salon international du livre d’Abidjan, la réouverture de la section « recherche » de la bibliothèque nationale fermée depuis plusieurs années ainsi que l’organisation des journées nationales du livre pour enfants peuvent certainement être citées parmi les plus grands évènements littéraires de l’an 2013. Organisée du 12 au 15 novembre dernier, autour du thème «livre, dialogue, culture et émergence » avec le royaume du Maroc comme invité spécial, la 6ème édition du Salon international du livre d'Abidjan a réuni les acteurs qui œuvrent à la promotion de l'industrie du livre et ouvert le débat sur la problématique de la vulgarisation de la lecture pour une meilleure sensibilisation de la population et sur l'apport de l'industrie du livre dans l'économie. Le salon a également, traité de la promotion de l'intégration sous régionale à travers le livre. En plus de la tenue du Sila, l’autre fait majeur est indéniablement la réouverture de la bibliothèque de recherche de la bibliothèque nationale le vendredi 29 novembre 2013 et la tenue des journées nationales du livre pour enfant au cours du mois de Novembre. Les journées Nationales du livre pour enfant ont permis de créer un cadre de sensibilisation à la lecture pour la jeunesse. Par ailleurs, la Bibliothèque Nationale qui a connu une vie triste à cause de la crise postélectorale a été réhabilitéE grâce à la Bibliothèque Nationale de France. Au moment où 2013 s’en va, l’on a les yeux rivés sur le 22ème étage de la Tour E en attendant la fumée blanche qui va donner les couleurs de 2014. Car plusieurs autres défis attendent d’être relevés en 2014. C’est le cas du carnaval de Bouaké et de la reprise du Masa annoncé pour la première semaine du mois de Mars 2014.
F. Kouamé