x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le samedi 4 janvier 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Débat autour du prix Ebony - Retour sur la déclaration du jury / Zio Moussa : ‘‘On ne va pas repêcher, comme on le fait pour les mauvaises séries de Bac et de BEPC’’

Le débat se poursuit autour du prix Ebony dont la 15ème édition a été marquée par la non-attribution, par le jury, du super prix Ebony. Les commentaires fusent de partout et ne semblent pas prendre fin maintenant. D’un côté, tout en se basant sur le fait qu’il s’agit d’une compétition et qu’il faut forcement un gagnant, même si le niveau est faible, ou le jury devrait attribuer le super prix parce que des journalistes ont été distingués dans les différentes catégories, il y a ceux qui estiment que l’équipe conduite par Kébé Yacouba a fait un mauvais travail. Quant d’autres saluent cette décision qui, selon eux, permettra de mettre fin à la presse ‘’wouya-wouya’’ ou amener les journalistes à plus de professionnalisme et à travailler sérieusement. Contacté pour se prononcer sur la question, le président du jury, Kébé Yacouba, a fait savoir que « les commentaires sont libres et les faits son sacrés ». Pour Zio Moussa, membre du jury, il faut se référer à la déclaration qu’il a lue, le samedi 28 décembre 2013, au nom de tous les membres du jury, lors de la 15ème édition des Ebony. L’Intelligent d’Abidjan revient sur cette déclaration qui, selon Zio Moussa, justifie bien la décision du jury Ebony 2013. Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.

«Mesdames et messieurs en vos grades, rangs et qualités, et chers invités, chers consœurs, chers confrères. Le jury du prix Ebony, prix d’excellence du journalisme, présidé pour cette 15ème édition par monsieur Kébé Yacouba, m’a demandé de porter sa parole en cette soirée. Je voudrais donc mesdames et messieurs vous saluer en son nom. Le jury salue l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire et la félicite pour sa persévérance dans l’organisation du prix Ebony, prix d’excellence du journalisme qui récompense, depuis 20 ans, les meilleurs des journalistes de Côte d’Ivoire. Depuis juin 1993, c’est-à-dire seulement deux petites années, après la création de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, en décembre 1991, le prix Ebony, prix d’excellence, existe.

« Le journaliste, ce non élu, ce nom porteur d’aucun mandat nominatif ou électif qui s’autoproclame, trop souvent, hélas, porte-voix des sans-voix et décrète le support de son métier quatrième pouvoir »

En 15 éditions, il a été décerné a au moins une centaine de journalistes. En 2004, le prix Ebony a élargi ses horizons, renforcer la saine émulation, et surtout le respect du public, par l’institution du grand prix, le Super Ebony. Le Super Ebony récompense le meilleur d’entre les meilleurs. Le prix Ebony est donc la mesure, l’une des bonnes mesures possibles, de notre professionnalisme, de nos rapports à ce métier difficile, dont on ne parle généralement, que de la noblesse, en oubliant combien il est exigeant et combien il en appelle à la responsabilité sociale du journaliste. Le journaliste, ce non élu, ce nom porteur d’aucun mandat nominatif ou électif qui s’autoproclame, trop souvent, hélas, porte-voix des sans voix et décrète le support de son métier quatrième pouvoir. Il faudra bien en débattre un jour. Mais ici n’est sans doute pas le lieu. Ebony met en compétition l’ensemble des journalistes de Côte d’ Ivoire et, permet à chacune de ces éditions d’avoir un indicateur précieux de nos avancées. C’est ainsi qu’’il a récompensé en 20 ans et 15 éditions, des journalistes reconnus, et c’est le plus important, par les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs et plus récemment le public de la toile, comme des grandes valeurs, des grandes plumes, disent-ils. Mais aussi comme des porteurs de grandes vertus professionnelles. Cet accord parfait entre nos vrais patrons, je veux parler du public, consommateur de l’information, et nous journalistes, s’il peut nous procurer, à raison, quelques raisons de satisfactions, cet accord parfait , quand il existe, doit nous amener à interroger la dialectique des choses. Un prix d’excellence n’est-il révélateur que des seuls meilleurs de notre corporation ? Kébé Yacouba, président du jury, Zézé Norberte Dite Nik Zeden, vice-présidente, Agnès Kraidi, Blé Raoul Germain, Me Réné Bourgoin, Doh Konaté et Zio Moussa, ont reçu 180 productions de 20 journalistes. C’est la moisson faite, après une présélection conduite par la commission permanente du jury. Laquelle commission a examiné au préalable plus de 11 mille productions radio, télé, presse écrite et presse en ligne.

« Le jury a décidé, à l’unanimité, d’accorder aux 20 ans du prix Ebony, prix d’excellence du journalisme, toute son importance, toute sa valeur »

L’expérience acquise par les membres du jury, après l’évaluation de ces productions journalistiques de l’année 2013, leur permet d’apporter leur part de réponse à cette interrogation. Les jurés ont aussi capitalisé et interrogé les éditions précédentes. C’est ainsi, que tout en restant respectueux des acquis des 14 éditions précédentes, ils ont décidé, à l’unanimité, d’accorder aux 20 ans du prix Ebony, prix d’excellence du journalisme, toute son importance, toute sa valeur. Le jury a donc travaillé en deux étapes. Une première étape pour noter, sur la base de critères initiés par le bureau exécutif de l’UNJCI, portés à l’attention de l’Assemblée générale et adoptés par le congrès de l’UNJCI. Cette année, comme les autres fois, les trois grands genres ou genres élaborés, le reportage, l’interview et l’enquête journalistique, ont constitué, les genres choisis pour le prix Ebony. Comme c’est aussi de tradition désormais, la commission permanente du jury, maître d’œuvre de la présélection, a retenu, pour chaque journaliste, 3 productions, dans chacun de ces genres. Seconde étape, le jury a aussi examiné avec une attention soutenue, les sujets sur lesquels chaque journaliste dont les articles ont été sélectionnés, a travaillé. Il s’est agit d’apprécier l’intérêt et l’importance mais aussi l’originalité donc, les efforts fournis par leurs auteurs. C’est l’ensemble de ces productions qui a fait l’objet d’évaluation et donné les résultats qui seront proclamés ici ce soir (à la soirée des Ebony, le samedi 28 décembre 2013, ndlr).

« Le jury observe que les productions qu’il a évaluées pour ce 20ème anniversaire sont dans l’ensemble moins que moyennes »

Je l’ai souligné plus haut, ce sont au total 180 travaux de 20 journalistes, de tous les médias classiques et traditionnels, que le jury a examiné. 20 années d’existence, 15 éditions, un moment décisif pour faire le point et repartir d’avantage du bon pied. Le jury observe que les productions qu’il a évaluées pour ce 20ème anniversaire sont dans l’ensemble moins que moyennes. C’est là une tendance qui date déjà de quelques éditions avant la 15ème, c’est-à-dire celle que nous célébrons aujourd’hui (15ème édition des Ebony, le samedi dernier). En clair, le niveau baisse, d’une édition à une autre. Et ce niveau ne semble pas se relever. Bien sûr, des efforts sont consentis et quelques avancés sont perceptibles, sur le front difficile du professionnalisme. Il n’y a donc aucune flatterie à soutenir, fermement, que du chemin a été parcouru. Mais encore dialectique des choses.

« Le jury 2013 se propose de faire des suggestions concrètes, à l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, non pas pour repêcher, comme on le fait pour les mauvaises séries de Bac et de BEPC en Côte d’Ivoire, ceux des journalistes dont les productions ne sont pas à la hauteur, mais bien plutôt pour relever davantage le niveau de la compétition »

Ce chemin parcouru montre aussi la route, la longue route, que nous journalistes ivoiriens, devons encore faire. Il y a comme le dirait l’autre, encore et encore du travail à faire. Le jury 2013, présidé par Kébé Yacouba, en a pris toute la mesure et se propose de faire des suggestions concrètes, à l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, non pas pour repêcher, comme on le fait pour les mauvaises séries de Bac et de BEPC en Côte d’Ivoire, ceux des journalistes dont les productions ne sont pas à la hauteur, mais bien plutôt pour relever davantage le niveau de la compétition. Le jury nourri la certitude qu’ainsi le prix Ebony, prix d’excellence du journalisme, méritera, plus davantage, tout le prestige dont il porte l’auréole. L’excellence, même quand elle est drapée dans le manteau d’un prix dont l’existence est salué par tous, à un prix. Et il faut le payer ce prix ? pour accéder à l’excellence. Mesdames et messieurs, le jury vous remercie d’avoir écouté sa petite bafoue».

RD
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ