Vœux de nouvel an / Le président Alassane Ouattara à la presse : ‘‘Votre rôle est plus que déterminant pour consolider la paix sociale’’

Les vœux de la presse au Président de la République, sont devenus désormais une tradition. L’édition 2014 s’est déroulée hier jeudi 9 janvier, à la salle des pas perdus du Palais de la Présidence de la République au Plateau.

Les vœux de santé, de bonheur, au Président de la République, à son épouse, Mme Dominique Ouattara, et à ses enfants ; c’est en substance ce que l’ensemble de la presse a souhaité au Chef de l’Etat. Tour à tour et aux alentours de 11 heures 10 minutes, les représentants des organisations professionnelles (Gepci, Unjci, Cndpci, …), des médias nationaux et internationaux, (RTI, Fraternité Matin, L’Intelligent d’Abidjan, Abidjan.net, BBC, Jeune Afrique, …) se sont se succédés pour exprimer leurs meilleurs vœux au Président de la République. Qui, a réaffirmé l’importance de la presse dans une gouvernance moderne. «Votre profession joue un rôle particulier. Qui consiste à donner des informations aux citoyens, des informations fiables et vérifiées. Votre rôle est plus que déterminant pour consolider la paix sociale, favoriser un environnement apaisé, et contribuer au bien être des populations», a déclaré le Chef de l’Etat. Le Président de la République a traduit, une fois de plus, sa volonté à soutenir les médias. En renforçant les capacités des journalistes. «L’éducation de base et la formation, est un devoir dont nous devons nous acquitter. La crédibilité des médias dépend de la qualité des professionnels», a-t-il dit. Le Président Alassane Ouattara a réaffirmé l’engagement de l’Etat à soutenir les médias, à travers l’appui du fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP). Ce sont plus d’un milliard de FCFA, a soutenu le Chef de l’Etat, qui a été consacré, entre 2011 et 2013, à la presse. Beaucoup reste à faire, a reconnu le n°1 ivoirien. Entre autres, il a noté le passage de la télévision analogique au numérique, la libéralisation de l’espace audiovisuel, la poursuite des actions pour le renforcement des capacités des journalistes. «L’engagement de l’Etat en faveur des acteurs des médias va se poursuivre. Nous continuerons les actions pour le renforcement des capacités des professionnels des médias, l’amélioration des conditions de travail des journalistes», a-t-il rassuré. Avant de souhaiter que les médias parviennent à une autonomie financière «grâce notamment à une bonne pratique de gestion». Il a regretté que le fonds de garantie qui s’élève à plus d’un milliard de FCFA ne soit pas bien exploité.

«Les résultats du prix Ebony 2013 doivent interpeller la presse»

Le Président de la République a exhorté les acteurs de la presse à utiliser efficacement ce fonds. Tout en réitérant son engagement à œuvrer pour une presse professionnelle qui respecte les règles d’étique et de la déontologie, le président Ouattara a fait savoir que «les résultats du prix Ebony 2013 doivent interpeller la presse». Il n’a pas manqué de traduire sa compassion aux familles des journalistes décédés en 2013 et a souhaité, à ce niveau, que les enquêtes aboutissent. «Je voudrais témoigner au monde de la presse, toute ma compassion. Nous n’accepterons plus que les journalistes soient brutalisés ou assassinés. (...) Je reste convaincu qu’ensemble nous arriverons à relever les défis pour bâtir une Côte d’Ivoire émergente en 2020», a conclu le Chef de l’Etat. Bien avant, Amédé Assi, président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci), a déclaré que la presse mondiale souffre d’une même maladie qui, dira-t-il, est marquée par la chute vertigineuse des ventes. La presse ivoirienne, a précisé Amédé Assi, n’est pas épargnée par cette situation difficile. En 2013, souligne le président du Gepci, les ventes des journaux ont baissé de 16%. Toute chose, a poursuivi Amédé Assi qui traduit un environnement économique difficile, accentué par «la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, la concurrence de nouveaux médias, etc.». Face à cette situation, pour le président du Gepci, des mesures salvatrices s’imposent. Entre autres, il a souhaité la subvention par l’Etat des tirages de journaux pour six (6) mois, pendant trois (3) ans, la mise en œuvre des résolutions des Etats généraux de la presse, l’annulation des arriérés fiscaux, le renforcement des capacités du FSDP. En retour, le président du Gepci a donné la garantie que «les éditeurs de presse prennent l’engagement pour l’amélioration de la qualité de la ligne éditoriale des journaux ivoiriens». A sa suite, Moussa Traoré, président de l’Union nationale des Journaliste de Côte d’Ivoire (Unjci), a affirmé que la chute des volumes de ventes et des chiffres d’affaires des organes de presse influence les conditions sociales des journalistes : «Très peu d’entreprises de presse arrivent à payer convenablement les salaires et même à tenir leurs engagements sociaux vis-à vis de leurs journalistes». Tout en saluant le travail du Conseil national de la presse (CNP), Moussa Traoré a souhaité l’implication personnelle du Président de la République pour l’application effective de la convention collective. Avant de dresser le sombre tableau des journalistes tués dans le monde. 108 (dont 1 en Côte d’Ivoire), selon le rapport annuel de la Fédération internationale des journalistes. Le président de l’Unjci a salué la modification du statut de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) et le décret pris pour faciliter l’accès des journalistes aux sources d’informations. L’Unjci a offert un présent (un tableau traduisant la Côte d’Ivoire au travail) au Président de la République.

R.Dibi