Déguerpis il y a quelques semaines, les commerçants exerçant sur l'autoroute du Nord sont de retour. Le lundi 20 janvier 2014, ces vendeurs ont investi l'axe Abidjan-Yamoussoukro brandissaient leurs articles aux occupants des véhicules qui marquaient un arrêt à l'ancien corridor de Gesco. Certains vendeurs courraient presque derrières des cars pour demander aux voyageurs de prendre soit du pain, de la sucrerie, de l'eau et bien d'autres choses. Tout ce beau monde exerçait au nez et à la barbe des forces de l'ordre déployées dans la zone. Ce commerce qui a recommencé à se développer à l'ancien corridor de Gesco n'est pas sans conséquence sur l'environnement. En effet, des bouts de papiers et des sachets sont jetés ça et là, polluant ainsi cette zone. A la question de savoir pourquoi ce retour en force après leur déguerpissement, ces vendeurs ont répondu qu'ils n'avaient pas d'autre choix. « Après la crise, j'ai perdu mon emploi. Aujourd'hui, il est difficile pour moi d'avoir une autre activité. Je viens donc me défendre à Gesco en proposant des sucreries aux voyageurs. Et cela, en attendant d'avoir une autre opportunité », a confié un vendeur. Une vendeuse de pain a indiqué que son mari étant sans emploi, elle n'avait que cette activité pour pouvoir subvenir aux charges familiales. Elle a plaidé pour qu'une solution soit trouvée à leur situation plutôt que de les contraindre à un déguerpissement. Pour l'heure, cette commerçante et d'autres vendeurs ambulants qui exercent dans la zone ne sont pas prêts à quitter les lieux. C'est aussi le cas des vendeurs installés de part et d'autre du carrefour de Toumodi. Pour marquer leur détermination à rester à ce carrefour, ils ont même construit des hangars en-dessous desquels ils proposent de la banane plantain ainsi que bien d'autres vivres aux voyageurs. Il existe d'autres exemples tout le long de l'autoroute du nord. Des commerces qui continuent de prospérer tout le long de l'axe Abidjan-Yamoussoukro malgré l'interdiction formelle du gouvernement. Dans le but d'assurer la fluidité de la circulation et une sécurité des usagers sur cet axe, le Fonds d'entretien routier (FER), à travers un communiqué, avait même conseillé aux populations de ne pas s'installer aux abords de la route. Cette structure était allée plus loin, en menaçant de détruire systématiquement toutes les installations situées à une distance de 30 mètres à partir des limites extérieurs des accôtements de l’autoroute. Lors d'une visite, le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, avait également demandé aux commerçantes de quitter les abords de l'autoroute. Malgré ces nombreux appels, force est de constater aujourd'hui, que les choses ont repris de plus belle.
Irène BATH
Irène BATH