Une peur bleue s’est emparée des habitants du quartier Gnousso dans la commune de Gagnoa, après la découverte d’une grenade offensive par un jeune de ce quartier. Les soldats du contingent nigérien alertés par les riverains, ont désamorcé cette grenade, le jeudi 30 janvier 2014. A notre passage sur les lieux, juste après la destruction de l’explosif, précisément aux environs de 20h15mn, le choc de cette découverte à proximité d'une école était encore vivace dans l’esprit des populations. Les commentaires allaient bon train. Mais le héros du jour, Tia Noël, un électricien, s’était retranché au domicile familial, fier d’avoir été utile à tout un quartier. Après des démarches menées auprès des parents, il a finalement accepté de s’ouvrir à la presse. Selon Tia Noël, la situation aurait été catastrophique s'il n'avait pas découvert la grenade. Surtout que par moment, les écoliers s’aventurent à cet endroit. « A la suite d’une indigestion, j’ai eu une diarrhée. C’est ce qui m’a amené à aller dans la broussaille près de l’école primaire de Gnousso, pour me soulager. En le faisant, j’ai aperçu une grenade. Je l’ai prise en main, je l’ai même agitée vers mon oreille et j’entendais des choses bouger à l’intérieur. Je n’avais jamais vu une chose pareille. Je m’étais dit que si c’était une grenade, il allait y avoir de la fumée, mais rien. Comme mon père est policier, je suis rentré à la maison pour lui dire que leur chose- là, je l’ai vu en brousse. Il a tout de suite appelé les secours. Lorsqu’ils sont arrivés, ils m’ont demandé si je pouvais le sortir, ce que j’ai fait. C’est après l’explosion que j’ai compris le danger que j’ai couru. Je voulais dire merci à Dieu parce que c’est lui qui m’a envoyé là-bas. Les enfants de l’école primaire rentrent dans cette broussaille pour déféquer. C’était à l’air libre, et ça traînait là », a relaté M. Tia. Abondant dans le même sens que son fils, le père qui a requis l’anonymat a renchéri : « Il m'a dit : ‘ce que vous lancez sur les gens là’’. Je lui ai dit ‘’allons voir’’. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il a sorti la chose. C’était une grenade offensive. J’ai aussitôt alerté ma hiérarchie, qui a fait appel aux techniciens de l’ONUCI. Ils ont eu le soutien de la police et des FRCI. De 16h à 20h, ils ont pu désamorcer la grenade offensive. Ce qu’on peut retenir, Dieu qui nous a sauvés », a-t-il conté. Cependant, après cet épisode, des inquiétudes demeurent. Les populations craignent que d'autres armes de guerre soient découvertes par des enfants et appellent l'ONUCI et les forces armées à opérer des fouilles dans le secteur.
Venance KOKORA à Gagnoa
Venance KOKORA à Gagnoa