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Économie Publié le mardi 4 février 2014 | Notre Voie

Corruption et insécurité bloquent les investisseurs

© Notre Voie Par Marc Innocent
Economie: le CEPICI fait le bilan de ses activités pour l`année 2013
Jeudi 26 décembre 2013. Abidjan. Siège du CEPICI. Le directeur général du centre de promotion des investissements en Côte d`Ivoire M. Essis Esmel Emmanuel a animé un point de presse au cours duquel il a fait le bilan des activités menées par sa structure pendant l`année 2013.
Selon le directeur général du Cepici, Esmel Essis Emmanuel, et commissaire général de ICI 2014, les intentions d’investissements entre partenaires privés se chiffrent à 280 milliards FCFA. Celles concernant le secteur public s’évaluent à 163 milliards FCFA. Un comlité de suivi a été créé pour suivre la matérialisation de ces intentions. Parce qu’une intention n’est qu’une promesse. Les exemples de la table ronde du groupe consultatif pour le financement du Pnd 2012-2015) et le forum sur l’investissement agricole (pour le financement du Pnia) sont assez édifiants des promesses sans lendemain.

Dans le cadre précis des investissements, une intention se transforme en acte concret dès lors que l’environnement des affaires s’y prête.

Quid alors de la Côte d’Ivoire ?

Depuis la sanglante accession d’Alassane Ouattara au pouvoir en avril 2011, le comportement des hommes d’affaires est passé d’attentiste à dégoût. C’est pourquoi les grands groupes commerciaux ne se sont pas encore décidés à s’installer véritablement en Côte d’Ivoire. Ils viennent juste pour faire des affaires et retournent. A l’exemple des groupes Bouygues, Bolloré, Louis Dreyfus etc. dont la présence en Côte d’Ivoire est liée aux contrats avec ce pays.

La faute à un haut niveau de corruption tant dans l’administration publique qu’au sommet des décisions. Il est vrai que le phénomène de la corruption n’est pas nouveau. Mais c’est sous le régime Ouattara qu’il s’est développé à une vitesse vertigineuse. Si bien que dans le classement de la Fondation Mo Ibrahim sur la gouvernance africaine en 2013, la Côte d’Ivoire occupe le 44e rang sur 52 pays. Dans l’espace Cedeao, l’administration ivoirienne occupe la 15e place sur les 16 pays de la zone. Quant à l’indice de perception de la corruption 2013 de l’Ong Transparency International, le pays se classe au 136e rang sur 177 pays classés dans le monde. Et dans l’espace Uemoa, la Côte d’Ivoire occupe la dernière place, c’est-à-dire 8e sur 8 pays classés.

Quel investisseur consciencieux serait -t-il pressé d’investir dans un environnement où il faut mettre la main à la poche avant d’obtenir des autorisations ? Qui va se hâter à mettre son argent dans un environnement nourri au gré à gré ?

Il y a aussi l’épineux problème de l’insécurité. Si à l’apparence, la situation est jugée «tolérable », les tueries sans raison de populations civiles, les braquages de véhicules et de domiciles, les agressions armées, se vivent au quotidien tant à Abidjan qu’à l’intrieur du pays. Une insécurité qui est majoritairement l’œuvre de personnes illégalement armées proches et protégées par le pouvoir, qu’il s’agisse des ex-rebelles devenus Frci ou des combattants «volontaires».

Dans un tel environnement sécuritaire, l’investisseur n’a pas d’autre choix que d’aller voir ailleurs. Là où il y a la stabilité et la paix. Là où il peut investir en toute quiétude. «En 2011, au sortir de la crise, les investisseurs ont attendu. En 2012 et 2013, ils ont un peu investi. Là, ils s’arrêtent. Ils ne savent pas ce qui va se passer en 2015, année de la prochaine élection présidentielle », remarque un économiste cité par AFP.
Il revient donc au gouvernement de donner des gages de bonne gouvernance pour rassurer les hommes d’affaires. Il s’agit quand même de 443 milliards FCFA ! Pas ces rafistolages qui consistent à élargir des prisonniers politiques.

Il ne fait pas de doute que les hommes d’affaires vont attendre de voir plus clair avant de transformer leurs intentions en actes. Et dans le contexte sociopolitique ivoirien, c’est bien parti pour ne pas être pour demain.

J-S L.
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