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Politique Publié le jeudi 6 février 2014 | Le Patriote

Affaire « Réfugiés ivoiriens a faim au Liberia » : Pourquoi les réfugiés refusent à de revenir en Côte d’Ivoire

L’exil d’Alboury ! On peut le dire pour les quelques centaines de réfugiés qui s’obstinent encore à rester au Liberia. La crise postélectorale en 2011 a vu de milliers d’Ivoiriens se réfugier dans des pays voisins comme le Ghana, le Togo, le Bénin et le Liberia. Si depuis un certain temps, nombreux sont ceux qui ont fait le trajet retour pour regagner la Côte d’Ivoire, un noyau a décidé de faire du statut de refugié une carrière. Car, ils ont décidé de se construire un exil volontaire auquel ils refusent de mettre fin pour des raisons qui ne tiennent qu’à eux-mêmes. Pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent pour s’affranchir de cet exil qui finalement relève de facteurs plus endogènes qu’exogènes. Un exil plus interne qui démontre l’immaturité de certains de nos compatriotes à se complaire dans une situation d’éternels assistés. Aujourd’hui, plus rien n’oblige un Ivoirien à demeurer dans un camp de réfugiés. Car la crise postélectorale est bel et bien derrière nous. Le contexte délétère dans lequel était plongé la Côte d’Ivoire s’est nettement amélioré. Les armes se sont tues. Les militaires pour la plupart sont entrés en caserne. L’indice sécuritaire qui était pratiquement à 4 est aujourd’hui descendu à 1. Les tensions d’après-crise se sont estompées. La Côte d’Ivoire est en train de changer positivement. Le président de la République et le Gouvernement ont posé des signaux forts dans le sens de la paix et de la réconciliation nationale. La libération de plusieurs centaines de pro-Gbagbo et le retour d’exil de certains proches de Laurent Gbagbo, sans être inquiétés montrent la détermination du président Alassane Ouattara de poursuivre sa politique pour une Côte d’Ivoire émergente dans un environnement apaisé. Bref, tout est réuni pour chaque citoyen ivoirien se sente bien chez lui en Côte d’Ivoire. Malheureusement, ce nouveau vent qui souffle sur la Côte d’Ivoire semble ne pas toucher certains de nos compatriotes qui n’ont pas ou qui ne veulent pas faire le deuil de la belligérance. Pour eux, la guerre n’est pas finie et l’insécurité est totale en Côte d’Ivoire. Dans certains camps de réfugiés, notamment au Liberia, certains esprits chagrins prennent le malin plaisir de faire croire qu’en Côte d’Ivoire un camp continue de pourchasser un autre. Il en est rien. Plus précisément à l’Ouest, nombreux sont les cadres proches de l’ancien régime qui continuent de dissuader leurs proches et parents qui ont fui les combats de rentrer chez eux. D’autres vont jusqu’à faire courir les nouvelles les plus folles que nos forêts à l’Ouest pullulent d’envahisseurs prêts à égorger tous ceux qui voudraient retourner leurs champs et plantations. Alors que sur les 100 mille réfugiés qui avaient fui la Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et mai 2011, plusieurs milliers d’entre eux ont déjà retrouvé leurs biens et sont en train de vaquer à leurs travaux champêtres. La Côte d’Ivoire de 2011 n’est plus celle de 2014. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a prévu. Dans quelques jours, les vivres manqueront dans les camps au Liberia. « Le principal besoin des réfugiés (ivoiriens) aujourd’hui est la nourriture. Le Programme alimentaire mondial (PAM) est confronté à des difficultés, donc j’appelle la communauté internationale à leur venir en aide. Selon le PAM, il y a encore des vivres pour trois mois mais après, ce sera compliqué», a déclaré le mardi dernier Khassim Diagne, le chef du Bureau du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés à Monrovia. Cette situation doit interpeller en premier tous ceux qui s’échinent à rester, sans raison valable, dans cette situation d’indigence et de précarité qui ne s’explique plus. Comme le disent les Saghes : « Il n’y a pas plus esclave que celui qui refuse de s’affranchir ». Il est donc impératif pour les quelques milliers qui sont encore au pays d’Ellen Sirleaf Johnson de sortir de leur exil d’Alboury pour effectuer le pas en avant qui libère. Il y va de leur dignité et celle de leur pays, la Côte d’Ivoire.

Jean-Claude Coulibaly
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