Les commerçantes du marché d’Air-France 3, situé non loin du corridor sud de Bouaké, se sont mobilisées, le week-end dernier, pour dénoncer le morcellement illégal d’une partie de leur marché. Très en colère, elles ont décidé de se donner les moyens pour récupérer la totalité de leur espace marchand. «Personne ne peut nous arracher notre marché. Car il n’a pas été déclassé », a indiqué la présidente de l’association des commerçantes de ce marché, Mme Brou né Koffi N’Gotta. Cette dernière ayant récemment pris part à un atelier sur le morcellement illégal du domaine public, à Bouaké, et ce, grâce au soutien de l’Usaid, a rassuré l’ensemble des commerçantes venues massivement l’écouter sur le site du marché que désormais personne ne pourra prétendre les chasser de cet endroit. Poursuivant, elle a expliqué à ses consœurs que des plaidoiries se feront auprès des autorités. « Mais au cas où ces plaidoiries ne marchent pas, nous allons saisir le tribunal de 1ère instance. Si à ce niveau on constate que ça ne fonctionne toujours pas, nous allons faire appel à la Cour suprême pour la décision finale », a prévenu Mme Brou. Aussi a-t-elle fait savoir que sur 3627 places que comptait le marché en 2002, il ne reste aujourd’hui que 1908. Il faut noter que ces femmes ont acquis ce site en 1996 et cela grâce à la municipalité. Aujourd’hui, leur combat est de récupérer la totalité de leur marché car plusieurs maisons ont été construites sur une partie du site. «On a besoin de notre marché parce que pour la plupart d’entre nous, nos maris sont à la retraite. On le veut pour notre bien et aussi pour soutenir nos époux. On est prêtes à se battre jusqu’au bout pour avoir la totalité du marché », a lancé Mme Brou.
Denis Koné à Bouaké
Denis Koné à Bouaké