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Politique Publié le mardi 11 février 2014 | Le Patriote

Liberté provisoire de Simone Gbagbo et Blé Goudé / Gnénéma Coulibaly, Garde des Sceaux et ministre de la Justice : “C’est quasiment impossible”

© Le Patriote Par DR
Justice : Gnénéma M. Coulibaly félicite les nouveaux membres de la CNDHCI
Les nouveaux membres de la Commission Centrale de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ont reçu officiellement des mains du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, Monsieur Gnénéma Mamadou COULIBALY, leurs instruments de désignation le lundi 10 juin 2013, à la salle de conférence dudit ministère.
L’ex-Première dame, Simone Ehivet Gbagbo et l’ancien chef de la brumeuse galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, ces deux pontes du défunt régime frontiste, bénéficieront-ils de la liberté provisoire de la part de l’appareil judicaire ivoirien ? Avec les libérations en cascade des prisonniers de la crise postélectorale observées ces derniers temps sur les bords de la lagune Ebrié, cette préoccupation est presque sur toutes les lèvres dans la capitale économique, Abidjan et même à l’intérieur du pays. Cependant quel est l’avis des autorités judiciaires avec à leur tête le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des libertés publiques, Gnénéma Mamadou Coulibaly. « Il y a très peu de chance que Simone Gbagbo et Blé Goudé soient mis en liberté provisoire. Je pourrais dire même que c’est quasiment impossible», a confié, hier, le premier responsable de la justice en Côte d’Ivoire, joint au téléphone. Selon lui, les deux suspects poursuivis par la justice ivoirienne avec un cortège de chefs d’accusation assez graves sont également visés par des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). «Pour le moment, la justice ivoirienne estime qu’elle est en mesure de les juger en Côte d’Ivoire. Par conséquent, ils n’iront pas à la CPI. Dans ce contexte comment les mettre en liberté provisoire sans que la justice internationale ne revienne à la charge ? », s’est-il interrogé. Avant de préciser que la question de la liberté provisoire à accorder aux deux accusés n’est pas du tout à l’ordre du jour. «Pour l’instant les juges d’instruction font leur travail sur les deux dossiers. Aucune liberté provisoire n’a été pour l’instant évoquée par les juges. De toutes les façons comme je l’ai indiqué, il sera très difficile d’accorder cette liberté provisoire », a-t-il estimé.
Par ailleurs, le ministre Gnénéma Mamadou Coulibaly a expliqué le sens de la libération toujours à titre provisoire d’une centaine de prisonniers ces temps-ci : «Après la crise, il y a eu des arrestations. Tout comme il y en a eu après les attaques dirigées contre les positions des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) les mois et les années qui ont suivi la fin de la crise. Nous avons procédé aux enquêtes. Il ressort des investigations qu’il n’y pas assez de charges contre certaines personnes. En attendant donc la fin des recherches, les juges ont décidé de leur accorder la liberté provisoire. C’est ce que nous voyons en ce moment. Je précise que ce ne sont que des libertés provisoires et que les procédures se poursuivent en ce qui concerne ces prisonniers mis en liberté provisoire. Il faut dire aussi que ce ne sont pas tous les prisonniers qui ont été libérés. Sur certains, pèsent des charges assez graves. Ceux-ci demeurent en prison ». Pour lui, la justice ne se fait pas dans les seuls intérêts des victimes. «Quand quelqu’un est poursuivi, il est supposé innocent jusqu’au jugement. Ces prisonniers ont aussi des droits. Et ça, il faut le comprendre. Ce que je peux dire c’est que la justice n’est pas aveugle. Elle veille sur les intérêts de tout le monde. Il n’est donc pas question de croire qu’elle va favoriser un camp au détriment d’un autre. La justice fait sont travail en toute impartialité, en toute indépendance et surtout en toute responsabilité », a-t-il ajouté, histoire de rassurer les uns et les autres. Il faut noter que depuis la vague de libération provisoire accordée aux prisonniers de la crise postélectorale, la colère est montée d’un cran chez les victimes. Car, pour elles, la justice ivoirienne est en train de bafouer leurs droits en mettant en liberté leurs bourreaux d’hier sans jugement. «Nous ne comprenons pas ces libérations en cascade. Nos droits sont en train d’être bafoués et nous ne pouvons pas accepter cela. Bientôt nous allons nous faire entendre », avait menacé récemment dans un entretien au Patriote, le président du collectif des victimes de Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby. La sortie du ministre a ainsi le mérite d’éclairer l’opinion sur ce sujet.
Lacina Ouattara
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