L’idée de la privatisation de l’assistance en escale de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny est vécue comme une menace par les travailleurs de la Handling Côte d’Ivoire qui gère cette activité depuis une douzaine d’années. Dans cet entretien, le Secrétaire Général de cette société met en exergue l’expertise ivoirienne et plaide pour que la concession revienne à HACI. Entretien.
Le Patriote : En quoi consiste l’activité de l’assistance en escale dans un aéroport ?
BOYOU Boniface : L’assistance en escale ou Handling en anglais est l’ensemble des opérations d’assistance exécutées dans les aéroports pour satisfaire les compagnies aériennes. Elles consistent notamment au traitement des passagers et de leurs bagages, au traitement du fret et de la poste, aux opérations en piste, à l’entretien en ligne, aux opérations aériennes et administration des équipages, à la maintenance au sol, à la formation du personnel aéroportuaire, etc.
LP : Quelle est la date de création de la première régie d’assistance en escale de l’Aéroport international Félix Houphouët Boigny ?
B.B : Il faut rappeler que l’activité d’assistance en escale ou Handling a été concédée en toute exclusivité à la compagnie multinationale Air Afrique par les Etats membres dont la Côte d’Ivoire, lors du traité de Yaoundé, en 1961. Cette attribution a été maintenue aussi longtemps que le service offert répondait à l’attente des compagnies aériennes assistées et des Etats membres.
LP : Comment s’est réorganisée cette activité après la faillite de Air Afrique ?
B.B : Justement, vous remarquerez que face à l’agonie suivie de la liquidation d’Air Afrique, l’Etat de Côte d’Ivoire, par l’entremise du ministère des Transports, a décidé en 2002, de récupérer les activités d’assistance en escale et de les faire exécuter par une structure ad hoc afin de garantir la continuité des services aux aéroports d’Abidjan et de Yamoussoukro. Ainsi, par arrêté N° 014MT /CAB du 18 janvier 2002 modifié, le matériel et une partie du personnel d’Air Afrique ont été réquisitionnés pour créer une régie administrative chargée de gérer les activités en escale aux aéroports d’Abidjan et de Yamoussoukro.
LP : Quel était le statut de cette régie ?
B.B : Il faut signaler que cette activité n’avait pas de statut formel. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à des convoitises en raison de son chiffre d’affaires estimé annuellement à 12 milliards. Cependant, la mission a été pleinement exécutée et sans interruption de service sur les plates formes d’Abidjan et de Yamoussoukro depuis 2002 jusqu’à ce jour, malgré les changements de tutelles et les différentes crises que le pays a traversées.
LP : Comment référencer ces activités si elles sont exécutées sans statut formel ?
B.B : Comme je vous l’ai dit tantôt, il n’y avait pas de statut formel au départ. Mais le personnel réquisitionné a créé le 5 novembre 2003, une société dénommée Handling Côte d’Ivoire. La création de cette société était en prévision d’une future concession de l’activité à un nouvel opérateur comme cela était mentionné dans l’arrêté de réquisition. Nos références aujourd’hui sont celles de nos actionnaires qui sont des professionnels en matière d’assistance en escale depuis l’ex Air Afrique et majoritairement les travailleurs de l’actuel régie d’assistance en escale.
LP : Cela ne suffit pas pour dire que la société Handling Côte d’Ivoire dispose de l’expertise requise en matière d’assistance en escale ?
B.B : Notre expertise est avérée. Sans partenaires techniques ni financiers, nous assurons depuis 2002 sans discontinuer les services de l’assistance en escale. La plupart de nos actionnaires sont encore en service et d’autres sont à la retraite et occupent même des postes de responsabilités dans d’autres structures. Ils sont qualifiés dans tous les domaines de l’assistance en escale et sont capables de fournir aux usagers de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny des services conformes aux normes internationales en matière de sécurité, de sureté et de qualité. Mieux, aucune enquête relative à un crash d’avion n’a jamais incriminé l’escale d’Abidjan.
LP : Comment réagissez-vous alors à la volonté de l’Etat de privatiser l’assistance en escale?
B.B : Nous estimons qu’il est de notoriété publique qu’on ne change pas une équipe qui gagne. La société Handling Côte d’Ivoire dispose déjà de compétences techniques et opérationnelles avérées. En plus de notre expertise technique en matière d’assistance en escale, nous sommes associés à un partenaire financier dans le but de faire face au renouvellement des équipements et matériels que nécessitent les opérations. Alors pourquoi ne pas concéder cette activité à ceux qui l’ont toujours assuré et bien assuré jusque-là !
LP : Combien de travailleurs emploie aujourd’hui la société Handling Côte d’Ivoire ?
B.B : La société Handling Côte d’Ivoire emploi aujourd’hui 750 travailleurs repartis dans 36 métiers normés. Si aucun avionneur ne s’est encore plaint à ce jour de l’assistance en escale, c’est parce que nous avons une bonne expertise dans ce domaine et c’est une expertise ivoirienne. D’ailleurs même, si l’Etat venait à privatiser l’assistance en escale, ce sont les mêmes actionnaires, agents, techniciens et autres qui feront le travail. C’est pourquoi nous plaidons pour qu’elle nous soit concédée. Parce qu’en concédant l’assistance en escale à HACI, l’Etat préserve les emplois.
LP : Vous avez récemment adressé une plaidoirie au président de la république. Cela valait-il la peine ?
B.B : L’émergence poursuivie par son excellence le président Alassane Ouattara requiert des expertises locales, ivoiriennes dans bien de domaines. Depuis douze ans que nous gérons l’assistance en escale en Côte d’Ivoire, les résultats sont là. Nous avons les moyens, et la technicité existe sur la plateforme d’Abidjan et de Yamoussoukro. Nous nous engageons à renouveler les équipements parce que nous estimons que cela rentre dans la vision globale du chef de l’Etat à offrir du travail aux Ivoiriens. C’est pourquoi nous demandons au président de la république de nous concéder cette activité afin de poursuivre notre expérience dans la quête de la certification dans les meilleurs délais de l’aéroport Félix Houphouët Boigny.
Par Alexandre Lebel Ilboudo
Le Patriote : En quoi consiste l’activité de l’assistance en escale dans un aéroport ?
BOYOU Boniface : L’assistance en escale ou Handling en anglais est l’ensemble des opérations d’assistance exécutées dans les aéroports pour satisfaire les compagnies aériennes. Elles consistent notamment au traitement des passagers et de leurs bagages, au traitement du fret et de la poste, aux opérations en piste, à l’entretien en ligne, aux opérations aériennes et administration des équipages, à la maintenance au sol, à la formation du personnel aéroportuaire, etc.
LP : Quelle est la date de création de la première régie d’assistance en escale de l’Aéroport international Félix Houphouët Boigny ?
B.B : Il faut rappeler que l’activité d’assistance en escale ou Handling a été concédée en toute exclusivité à la compagnie multinationale Air Afrique par les Etats membres dont la Côte d’Ivoire, lors du traité de Yaoundé, en 1961. Cette attribution a été maintenue aussi longtemps que le service offert répondait à l’attente des compagnies aériennes assistées et des Etats membres.
LP : Comment s’est réorganisée cette activité après la faillite de Air Afrique ?
B.B : Justement, vous remarquerez que face à l’agonie suivie de la liquidation d’Air Afrique, l’Etat de Côte d’Ivoire, par l’entremise du ministère des Transports, a décidé en 2002, de récupérer les activités d’assistance en escale et de les faire exécuter par une structure ad hoc afin de garantir la continuité des services aux aéroports d’Abidjan et de Yamoussoukro. Ainsi, par arrêté N° 014MT /CAB du 18 janvier 2002 modifié, le matériel et une partie du personnel d’Air Afrique ont été réquisitionnés pour créer une régie administrative chargée de gérer les activités en escale aux aéroports d’Abidjan et de Yamoussoukro.
LP : Quel était le statut de cette régie ?
B.B : Il faut signaler que cette activité n’avait pas de statut formel. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à des convoitises en raison de son chiffre d’affaires estimé annuellement à 12 milliards. Cependant, la mission a été pleinement exécutée et sans interruption de service sur les plates formes d’Abidjan et de Yamoussoukro depuis 2002 jusqu’à ce jour, malgré les changements de tutelles et les différentes crises que le pays a traversées.
LP : Comment référencer ces activités si elles sont exécutées sans statut formel ?
B.B : Comme je vous l’ai dit tantôt, il n’y avait pas de statut formel au départ. Mais le personnel réquisitionné a créé le 5 novembre 2003, une société dénommée Handling Côte d’Ivoire. La création de cette société était en prévision d’une future concession de l’activité à un nouvel opérateur comme cela était mentionné dans l’arrêté de réquisition. Nos références aujourd’hui sont celles de nos actionnaires qui sont des professionnels en matière d’assistance en escale depuis l’ex Air Afrique et majoritairement les travailleurs de l’actuel régie d’assistance en escale.
LP : Cela ne suffit pas pour dire que la société Handling Côte d’Ivoire dispose de l’expertise requise en matière d’assistance en escale ?
B.B : Notre expertise est avérée. Sans partenaires techniques ni financiers, nous assurons depuis 2002 sans discontinuer les services de l’assistance en escale. La plupart de nos actionnaires sont encore en service et d’autres sont à la retraite et occupent même des postes de responsabilités dans d’autres structures. Ils sont qualifiés dans tous les domaines de l’assistance en escale et sont capables de fournir aux usagers de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny des services conformes aux normes internationales en matière de sécurité, de sureté et de qualité. Mieux, aucune enquête relative à un crash d’avion n’a jamais incriminé l’escale d’Abidjan.
LP : Comment réagissez-vous alors à la volonté de l’Etat de privatiser l’assistance en escale?
B.B : Nous estimons qu’il est de notoriété publique qu’on ne change pas une équipe qui gagne. La société Handling Côte d’Ivoire dispose déjà de compétences techniques et opérationnelles avérées. En plus de notre expertise technique en matière d’assistance en escale, nous sommes associés à un partenaire financier dans le but de faire face au renouvellement des équipements et matériels que nécessitent les opérations. Alors pourquoi ne pas concéder cette activité à ceux qui l’ont toujours assuré et bien assuré jusque-là !
LP : Combien de travailleurs emploie aujourd’hui la société Handling Côte d’Ivoire ?
B.B : La société Handling Côte d’Ivoire emploi aujourd’hui 750 travailleurs repartis dans 36 métiers normés. Si aucun avionneur ne s’est encore plaint à ce jour de l’assistance en escale, c’est parce que nous avons une bonne expertise dans ce domaine et c’est une expertise ivoirienne. D’ailleurs même, si l’Etat venait à privatiser l’assistance en escale, ce sont les mêmes actionnaires, agents, techniciens et autres qui feront le travail. C’est pourquoi nous plaidons pour qu’elle nous soit concédée. Parce qu’en concédant l’assistance en escale à HACI, l’Etat préserve les emplois.
LP : Vous avez récemment adressé une plaidoirie au président de la république. Cela valait-il la peine ?
B.B : L’émergence poursuivie par son excellence le président Alassane Ouattara requiert des expertises locales, ivoiriennes dans bien de domaines. Depuis douze ans que nous gérons l’assistance en escale en Côte d’Ivoire, les résultats sont là. Nous avons les moyens, et la technicité existe sur la plateforme d’Abidjan et de Yamoussoukro. Nous nous engageons à renouveler les équipements parce que nous estimons que cela rentre dans la vision globale du chef de l’Etat à offrir du travail aux Ivoiriens. C’est pourquoi nous demandons au président de la république de nous concéder cette activité afin de poursuivre notre expérience dans la quête de la certification dans les meilleurs délais de l’aéroport Félix Houphouët Boigny.
Par Alexandre Lebel Ilboudo