Permettre au grand public de s’imprégner de questions d’intérêt public ! C’est l’objectif des conférences que l’Ascad organise régulièrement. Récemment, c’était au tour du Professeur Jacqueline Oble de se prononcer à la "Maison des architectes" à Cocody, sur le thème : « le droit ivoirien de succession doit-il être reformé ? ». A cette interrogation, la conférencière a répondu que « reformer le droit successoral ivoirien oui, mais pas en totalité». Car, selon elle, « pour l’équilibre de la société, il est impératif de trouver un subtil alliage entre le maintien de nos valeurs et l’adaptation à la réalité sociale». Surtout que la législation ivoirienne, de façon générale, et le droit ivoirien de succession, en particulier, sont calqués sur le droit français et que la vie socioculturelle ivoirienne a ses réalités. Par le truchement d’un argumentaire bâti sur des exemples précis, la conférencière a révélé aussi que « les Ivoiriens ne font pas de testament». Ce qui donne lieu à des litiges familiaux de succession et d’héritage, surtout que, dira Mme Oble, « le testament doit tenir compte de tous les enfants, à condition que toute la filiation soit légalement établie». A noter, cette conférence a été également l’occasion d’énumérer les différentes articulations du droit à la succession qui a connu, depuis la période précoloniale jusqu’à nos jours, trois moments forts. D’abord la période précoloniale caractérisée par l’application pleine et entière des règles traditionnelles de succession caractérisée par la prédominance des lignages, la succession aux fonctions, la dévolution à un héritier mâle. Suivra, la période coloniale caractérisée par une dualité de justiciable et donc de loi applicable (loi française pour les uns et loi traditionnelle pour les autres). Enfin, la période des indépendances, marquée par la suppression pure et simple de la tradition au profit du droit du colonisateur.
Au regard de tout cela, Mme Oble s’est réjouie du fait que « le législateur a bien fait de prévoir une loi dans le cadre de la succession». Et cela fait qu’aujourd’hui, dira t-elle, « les conflits de succession portent sur les biens lignagers». Mais, pour l’harmonie sociale, la juriste conseille que « l’esprit de famille prévale».
JAD
Au regard de tout cela, Mme Oble s’est réjouie du fait que « le législateur a bien fait de prévoir une loi dans le cadre de la succession». Et cela fait qu’aujourd’hui, dira t-elle, « les conflits de succession portent sur les biens lignagers». Mais, pour l’harmonie sociale, la juriste conseille que « l’esprit de famille prévale».
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