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Société Publié le jeudi 27 février 2014 | L’Inter

MMe Ze Bi, Spécialiste de soin capillaire :"Voici les dangers qui menacent vos cheveux"

© L’Inter Par Olivier Monnier
Zé Bi Kassi Fleur, Directrice générale de Feymie`s, Centre de traitement capillaire et promotrice de cheveu crépu
• ’’Mes conseils pour les chauves’’


Mme Ze BI Kassy Fleur est promotricede ’’Feymie’s hair care Center’’, un centre capillaire, spécialisé dans la santé des cheveux. Dans cet entretien, elle révèle tous les secrets sur l’entretien des cheveux et les risque qui en découle.

Mme Ze Bi, un an après l’ouverture du centre ’Feymie’s hair care’’ Abidjan, quel état des lieux faites-vous?

Nous avons acquis beaucoup d’expérience. Nous avons un site Web ouvert en décembre 2012 avec plus de 1500 visites. Ce qui n’est pas donné pour ce domaine d’activité en Afrique. Depuis août 2013, nous avons aussi une page et un réseau facebook avec plus de 500 membres. Pour coordonner tout cela, une web master administre et anime le site et la page en permanence. Elle fait de la veille. Notre Webmaster, Mlle Coulibaly Sanata nous a développé une base de données qui nous permet de suivre nos clients avec toutes les informations nécessaires. De leurs noms et adresses jusqu’à l’évolution de
leur santé capillaire en passant par les raisons pour lesquelles
elles ont décidé de prendre soin de leurs cheveux et de les
traiter chez nous. Exactement comme un suivi médical avec dossier de santé capillaire informatisé. Nous travaillons
en collaboration avec un dermatologue. Nous avons acquis
de nouveaux matériels (casques, sèche-cheveux etc.)
sans compter le confort de nos locaux auquel nous veillons
constamment. Le 11 février dernier, toute l’équipe du Centre capillaire a eu un atelier au cours duquel nous avons fait le point sur l’évolution de nos activités. A savoir ce qui a
été bien et ce qui a été moins bien, en vue de mieux satisfaire
notre clientèle. une clientèle délicate, constituée à 80% de dames faisant partie de la catégorie socioprofessionnelle
des cadres, exerçant des professions libérales ou des femmes d’affaires.

Pouvez-vous rappeler la spécialité de ce centre?
Nous sommes spécialisés en divers domaines dont le Conseil, l’éducation, la sensibilisation, la prévention, les soins et traitements, la réparation, etc. Chez Feymie’s nous coachons et accompagnons chaque personne dans son choix. vous souhaitez garder vos cheveux naturels? Vous souhaitez continuer de vous défriser? Nous priorisons la santé du système capillaire, un élément important de la beauté dans la durabilité. Tous les actes posés qui peuvent entraîner la dégradation du système capillaire sont bannis. Par exemple, nous ne posons pas de tissage ni avec couture ni à la colle. Après les soins que nous administrons, les coiffures exécutées sont faites de telle sorte qu’on ne sent pas de douleur pendant et après des tresses. il n’y a pas de chute de cheveux non plus lorsque les tresses sont défaites. Ce sont des protocoles mis en place pour chaque acte et tout le personnel doit s’y conformer. tout est donc pensé pour éviter de casser les cheveux inutilement. Nous nous attelons à maintenir l’équilibre du cuir chevelu pour que les cheveux qui poussent soient saints et forts. la plupart du temps, nous jouons un rôle de pompier en réparant les dégâts causés au cuir chevelu de nos nouvelles clientes. Dans les cas compliqués, nous faisons appel au dermato.

Quelle est la différence entre un centre capillaire
et les salons de coiffure?
Nous sommes un centre capillaire. nous privilégions, d’abord et avant tout, la santé des cheveux et du système capillaire, puis viennent l’esthétique, la beauté etc. C’est pourquoi, fort de l’éthique que nous nous sommes donnée dans ce métier, nous ne défrisons pas les enfants, nous ne leur mettons pas de mèches ni de perles, tout ce qui peut agresser leur sensible système capillaire. il faut préserver cette population des effets pervers du défrisage, des mèches etc. nous accompagnons les
femmes en transition. Une dame qui à des repousses d’un mois à peine et qui arrive dans un salon de coiffure classique se verra proposer de se faire défriser ou d’avoir une coiffure avec des mèches parce que la coiffeuse du salon ne sait pas quoi faire avec la quantité de repousse. Nous espaçons les défrisages de 4 mois chez Feymie’s et ne savons embellir qu’avec les cheveux. Celles qui ont des cheveux naturels trouvent rarement une solution à leurs problèmes dans les salons de coiffure classiques. les coiffeuses leur proposeront de se faire des rajouts de mèches ou simplement de se défriser les
cheveux. là où nous les prenons en main entièrement. une dame qui à des pellicules, des démangeaisons sur le cuir chevelu ne trouvera pas de traitements adaptés à son problème
dans les salons de coiffure classiques. son problème peut s’en trouver aggravé. Une personne qui présente des signes d’alopécies de traction sera encouragée dans son choix de se faire encore et encore des tresses et mèches serrées qui, en fait, sont les causes de cette alopécie dans un salon classique. Au centre capillaire, ayant pour priorité la santé des cheveux et du cuir chevelu, nous procédons par des questions/diagnostics qui sont consignées dans les fichiers client afin de les suivre.

Avez-vous un type de clients qui sollicitent vos prestations?
En principe, nous recevons toutes les populations en général, puisque, comme dans le domaine de la santé, nous faisons de la prévention, administrons des soins et des traitements, faisons de la réparation, du suivi, etc. de façon empirique nous recevons les types de clientes qui tiennent à la santé de leurs cheveux et en font une priorité à long terme, ceux qui veulent réparer ou rattraper certains dommages ou ceux qui veulent faire de la prévention. Au niveau des hommes, ce sont ceux qui
viennent essentiellement faire des soins et traitements parce
qu’ils ont décidé de garder leurs cheveux (Afro ou dread locks).
En tant que spécialiste des questions capillaires,
quelles sont les pathologies liées aux cheveux qui méritent qu’on y prête attention?
Les gens ne prêtent pas à attention aux problèmes de pellicules alors que leur présence sur le cuir chevelu signale un dérèglement du cycle normal du renouvellement du cheveu. il faut aussi prendre garde aux alopécies de cicatrisation qui surviennent chez nous, les Africaines, à cause des abus et des mauvaises applications des défrisages et/ou décolorations. les
alopécies de tractions sont fréquentes chez nous à cause de l’abus des tresses et tissages serrées qui ne cessent d’agresser le cuir chevelu alors que nous avons un système capillaire des plus fragiles de tous les peuples au monde.

Les effets de mode ont-ils des impacts sur les cheveux
?
La mode est certes bien, mais elle est et demeurera un phénomène passager. A partir de cette réalité il est sage d’avoir
toujours une approche posée de la mode et penser à l’après
mode. si en évaluant les effets futurs nous estimons pouvoir
garder notre santé intacte alors, il n’y a pas de raison de ne pas se faire le plaisir de suivre cette mode. dans le cas contraire mieux vaut s’abstenir de la suivre. la plupart des teintures et des défrisants vendus et utilisés sont des produits à base de compositions chimiques. ils sont nocifs de par leur nature pour la santé des cheveux et du cuir chevelu. la preuve, les coiffeuses protègent toujours leurs mains avec des gants lorsqu’elles défrisent. Pour celles qui y tiennent toujours, il faut le faire avec beaucoup de précaution. la première, c’est d’espacer les défrisages. Nous conseillons tout au plus 3 défrisages par an pour limiter les effets pervers. Pendant ce
temps que nous appelons ’’stretching’’, il est nécessaire de
soigner les cheveux et le cuir chevelu pour que les longueurs
déjà défrisées reconstruites ne se cassent pas et
que les nouvelles pousses soient maintenues bien hydratées
pour une cohabitation parfaite des deux textures. Il est bon de savoir que certains types de cheveux supporteront moins bien le défrisage que d’autres. ensuite, il faut faire un soin particulier une semaine avant chaque défrisage pour permettre aux cheveux de bien supporter cette agression chimique. la 3eme précaution est de bien respecter la posologie du produit utilisé
et le temps de pose. La 4ème précaution, c’est qu’il ne faut défriser que les nouvelles repousses. il ne faut jamais défriser des cheveux déjà défrisés. Quant aux teintures, il ne faut utiliser que celles à base de produits naturels.

Quels conseils donnezvous à vos clients qui subissent la pression sociale?
Il faut assumer ses choix. dans le cadre du travail, c’est un peu moins facile car il faut gagner son pain. Mais, c’est faisable. C’est le lieu de faire appel à la bonne compréhension des employeurs. Leur demander d’accepter au moins leurs employées qui s’acceptent. sur ce sujet, je salue l’initiative
du groupe les ’’nappy de babi’’ sur facebook. Ce groupe
de plus de 2.500 membres, administré par Mariam diaby,
mène assez bien ce combat d’acceptation de soi à leur
façon en partageant leurs expériences sur facebook. vous voyez, 9 femmes sur 10 portent des mèches, des perruques,
etc. C’est du camouflage. Quand ces 9 femmes, à la maison, ôtent ce camouflage, ce n’est plus les mêmes apparences,la même beauté, la même personne. C’est la dure réalité. est-ce
que le fait de garder les cheveux naturels crépus bien entretenus, empêche d’être efficace dans son domaine d’activité ? non je ne le pense pas! rien qu’à voir les femmes de l’Afrique australe qui évoluent dans de hautes sphères de leur société et même à l’international, je ne le crois pas.

Quels conseils pour des cheveux sains ?
Pour avoir des cheveux sains, il faut avoir ce qu’on nomme dans notre jargon une bonne routine capillaire qui allie l’utilisation de produits corrects adaptés au type de cheveux
que la nature nous a donné et la manipulation correcte requise.
Il faut faire hebdomadairement des soins avant et après shampoings, appliquer des crèmes hydratantes et des
huiles végétales de scellage, dormir avec un foulard de soie
de façon quotidienne, éviter les mauvaises manipulations telles que les tresses serrées avec ou sans mèche, car cela occasionne les casses et les chutes précoces des cheveux, éviter la présence d’éléments nuisibles au cuir chevelu tel que la colle, espacer l’application des produits défrisants et des tresses avec les mèches, faire des tresses qui sont très lâches à la base avec les cheveux uniquement.

Y a-t-il un secret pour avoir des cheveux longs
sans subir des agressions?

Les cheveux poussent, il faut les entretenir sans chercher à ressembler à x ou Y. Chacun à son patrimoine, son héritage
qui lui est propre. il faut s’accepter. en le faisant, on évite de s’agresser; on se préserve. on à les gestes qu’il faut, et les cheveux nous le rendent forcément.

Avez-vous une solution pour les chauves où un
début de calvitie?

Il faudrait en connaître les raisons et l’état d’avancement pour pouvoir et vouloir envisager quelque chose. est-ce le stress, l’effet de certains produits? sinon, pour les calvities normales, je reviens sur ma notion d’acceptation de soi. tout ce que dieu fait est bon. il faut assumer ce que nous sommes. Figurez-vous
qu’il y a des femmes qui admirent les hommes avec des calvities, avec des cheveux blancs, des gens de petites ou grandes tailles, etc. Alors, aimez-vous, assumez vous
serez admirés et respectés!

Il y a quelques mois, vous
faisiez référence à la formation des coiffeuses pour promouvoir la professionnalisation du métier. Où en êtes-vous?

En effet, je constate que les coiffeuses ont en général, un niveau de scolarité assez faible, tout au plus le niveau primaire. Ce qui ne leur permet pas forcement de voir les choses à long terme, que ce soit pour leur carrière et/ou pour le développement du domaine de la santé capillaire, si elles en ont la notion et la sensibilité. Nous voulons professionnaliser et révolutionner le domaine, en terme de qualité, former des conseillères en soins capillaires- coiffeuses (CSCC). Il y a certes des écoles de coiffure qui existent, mais combien mettent au cœur de leur programme la santé du système capillaire? Très peu ! Pour intégrer cette vision primordiale de santé sur le long terme, nous allons exiger un niveau minimum de la classe
de terminale. nous allons ensuite constituer un vivier de Conseillères en soins Capillaires- Coiffeuses sensibles labélisées. elles seront des professionnelles hors pair, que nous mettrons à la disposition des salons et des centres capillaires pour le bonheur des ivoiriennes et des ivoiriens, voire des Africaines.

Les Ivoiriens ont tendance à mépriser les métiers de la coiffure. Ont-ils des raisons de l’être?

Il y a un adage qui dit qu’il n’y a pas de sot métier. La coiffure,
vu sous cet angle est un métier comme tout autre et donc noble, parce que, qui que l’on soit, chacun a son tour chez le coiffeur. il y a que les acteurs des métiers de la coiffure doivent eux-mêmes se prendre au sérieux pour sortir de la précarité. Sous nos cieux, et en Côte d’ivoire, ce métier a été réservé à une catégorie de gens, comme je le disais plutôt, en général
des jeunes filles, qui n’ont pas une scolarité poussée. D’où le
sentiment de mépris que l’on nourrit à leur égard, sans compter qu’elles mêmes ne se prennent pas au sérieux de par leur instabilité. il faut sortir de ce complexe vis-à-vis des coiffeuses, car c’est un art, un métier comme tout autre qui mérite le respect de tous. Permettez- moi de vous le mentionner, une bonne coiffeuse, peut exiger un salaire assez décent, que même des assistantes, des agents de comptoir avec le bts peinent à avoir. Bientôt, avec la concurrence et les ntics, les salons de coiffure seront de plus en plus professionnels.

Quels sont vos projets

Nous en avons beaucoup. Le plus imminent est la tenue d’un workshop feutré d’environ 2 heures avec du beau monde. Nous communiquerons là-dessus dans les semaines à venir.

Entretien réalisé par
F. D. Bony
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