La réassurance est un mécanisme indispensable. Elle permet aux sociétés d’assurance de prendre en charge la couverture de sinistres qu’elles ne pourraient parfois pas honorer sans ce dispositif. Or, on remarque aujourd’hui un développement de cette activité spécifique en Côte d’Ivoire.
Au sein de la Conférence interafricaine des marchés des assurances (Cima), deux réassureurs affichent leur influence, à savoir la Cicare et l’Africare. Ce sont des organismes supranationaux avec lesquelles les compagnies d’assurances des quatorze Etats membres de la Cima doivent interagir. Sur le marché ivoirien, le potentiel d’assureurs va grandissant et entraîne un développement de l’activité de réassurance. Présentement, trente-trois compagnies d’assurances sont opérationnelles. Et la Cicare et l’Africare ne sauraient être leurs seuls réassureurs. D’ailleurs, la législation en matière d’assurance donne la liberté aux compagnies d’assurances de sceller des relations multiformes. Des géants comme Tunis Re, Swiss Re, etc, interviennent sur le marché intérieur en toute liberté. Un assureur peut recourir à plusieurs réassureurs à la fois. Mais à côté des ténors de la réassurance, des structures locales comme Sonar-CI, Serenity, occupent une place de choix dans le dispositif de la réassurance en Côte d’Ivoire. A vrai dire, le marché de l’assurance est de plus en plus porteur et la présence remarquable de toutes ces compagnies de la réassurance en témoigne. Si ces acteurs se signalent de plus en plus, c’est que le secteur de l’assurance présente des opportunités réelles. Un bémol mérite cependant d’être apporté puisque la présence de nombreux réassureurs internationaux vient quelque peut fragiliser la dynamique du marché intérieur africain.
Freiner la fuite des capitaux africains
A l’origine, la Cicare a été mise en place par les Etats membres de la Cima pour que toutes les compagnies d’assurances se réassurent auprès d’elle. Cela n’a pas toujours bien fonctionné en raison des moyens financiers souvent limités de cette organisation. Quelques années plus tard, l’Africare est venue en renfort, mais toutes deux ne sauraient supporter le poids de toutes des compagnies d’assurances dans la zone Cima. L’intervention d’autres acteurs reste donc incontournable, dès lors qu’ils ont suffisamment de ressources financières pour apporter des réponses immédiates aux sinistres. Mais l’inconvénient est que ces réassureurs engrangent des bénéfices colossaux avec les gros chantiers sur lesquels ils s’engagent, ce qui entraîne la fuite de nombreux capitaux de la zone Cima. Il faut trouver les mécanismes pour freiner cela en donnant les moyens nécessaires aux réassureurs locaux afin qu’ils soient plus proactifs. Ayant compris les enjeux, la Cirare a entrepris plusieurs réformes structurelles et opérationnelles en mettant fin au monopole des Etats dans son actionnariat. Son capital social devra passer de 6 milliards à 20 milliards de francs CFA sur la période allant de 2009 à 2020. C’est le moment de redynamiser davantage la Cirare ainsi que l’Africare en leur donnant les moyens nécessaires, et surtout financiers, pour pleinement jouer leur partition. En perspective, les réassureurs africains doivent être en mesure de contrôler l’ensemble des quatorze pays membres de la Conférence interafricaine des marchés des assurances.
Comprendre le mécanisme de la réassurance
C’est le partage des risques encourus par les compagnies d’assurances. Elles cèdent une partie de leurs prérogatives ou contraintes à une autre structure, jugée plus forte financièrement en vue d’une intervention en cas de dommages. Plusieurs dispositifs se présentent en la matière. On a le schéma où l’assureur cède 70% de ses risques à son réassureur. Dans ce cas, il lui verse l’équivalent des primes encaissées par le client ou sa clientèle. Et à l’assureur de conserver les 30% des ressources financières collectées. En cas de sinistre, les deux acteurs vont intervenir proportionnellement en vue de supporter les dommages. Si la victime doit être dédommagée à hauteur de 50 000 000 FCFA, l’assureur ne paiera que 30% de ce montant, soit 15 000 000 FCFA. Quant au réassureur, il est tenu de verser les 35 000 000 FCFA. En réalité, presque tous les contrats d’assurances fonctionnent ainsi. Mais le client ne connaît que l’assureur qui, lui, traite avec un ou plusieurs réassureurs à la fois en fonction de ses assises financières et de la teneur des risques à supporter. Comprenons que le principe de la réassurance fait partie des exigences du métier de l’assurance. Et c’est grâce à elle que plusieurs compagnies d’assurances arrivent à tenir le coup ! De même, les victimes doivent comprendre que le temps mis par les assureurs pour répondre à leurs sollicitations ne dépend pas d’eux uniquement. Le réassureur a ses exigences et la plupart du temps, c’est elle qui supporte le plus grande partie des montants à reverser. Ce qui complique très souvent les choses.
A.D. YAPY
Au sein de la Conférence interafricaine des marchés des assurances (Cima), deux réassureurs affichent leur influence, à savoir la Cicare et l’Africare. Ce sont des organismes supranationaux avec lesquelles les compagnies d’assurances des quatorze Etats membres de la Cima doivent interagir. Sur le marché ivoirien, le potentiel d’assureurs va grandissant et entraîne un développement de l’activité de réassurance. Présentement, trente-trois compagnies d’assurances sont opérationnelles. Et la Cicare et l’Africare ne sauraient être leurs seuls réassureurs. D’ailleurs, la législation en matière d’assurance donne la liberté aux compagnies d’assurances de sceller des relations multiformes. Des géants comme Tunis Re, Swiss Re, etc, interviennent sur le marché intérieur en toute liberté. Un assureur peut recourir à plusieurs réassureurs à la fois. Mais à côté des ténors de la réassurance, des structures locales comme Sonar-CI, Serenity, occupent une place de choix dans le dispositif de la réassurance en Côte d’Ivoire. A vrai dire, le marché de l’assurance est de plus en plus porteur et la présence remarquable de toutes ces compagnies de la réassurance en témoigne. Si ces acteurs se signalent de plus en plus, c’est que le secteur de l’assurance présente des opportunités réelles. Un bémol mérite cependant d’être apporté puisque la présence de nombreux réassureurs internationaux vient quelque peut fragiliser la dynamique du marché intérieur africain.
Freiner la fuite des capitaux africains
A l’origine, la Cicare a été mise en place par les Etats membres de la Cima pour que toutes les compagnies d’assurances se réassurent auprès d’elle. Cela n’a pas toujours bien fonctionné en raison des moyens financiers souvent limités de cette organisation. Quelques années plus tard, l’Africare est venue en renfort, mais toutes deux ne sauraient supporter le poids de toutes des compagnies d’assurances dans la zone Cima. L’intervention d’autres acteurs reste donc incontournable, dès lors qu’ils ont suffisamment de ressources financières pour apporter des réponses immédiates aux sinistres. Mais l’inconvénient est que ces réassureurs engrangent des bénéfices colossaux avec les gros chantiers sur lesquels ils s’engagent, ce qui entraîne la fuite de nombreux capitaux de la zone Cima. Il faut trouver les mécanismes pour freiner cela en donnant les moyens nécessaires aux réassureurs locaux afin qu’ils soient plus proactifs. Ayant compris les enjeux, la Cirare a entrepris plusieurs réformes structurelles et opérationnelles en mettant fin au monopole des Etats dans son actionnariat. Son capital social devra passer de 6 milliards à 20 milliards de francs CFA sur la période allant de 2009 à 2020. C’est le moment de redynamiser davantage la Cirare ainsi que l’Africare en leur donnant les moyens nécessaires, et surtout financiers, pour pleinement jouer leur partition. En perspective, les réassureurs africains doivent être en mesure de contrôler l’ensemble des quatorze pays membres de la Conférence interafricaine des marchés des assurances.
Comprendre le mécanisme de la réassurance
C’est le partage des risques encourus par les compagnies d’assurances. Elles cèdent une partie de leurs prérogatives ou contraintes à une autre structure, jugée plus forte financièrement en vue d’une intervention en cas de dommages. Plusieurs dispositifs se présentent en la matière. On a le schéma où l’assureur cède 70% de ses risques à son réassureur. Dans ce cas, il lui verse l’équivalent des primes encaissées par le client ou sa clientèle. Et à l’assureur de conserver les 30% des ressources financières collectées. En cas de sinistre, les deux acteurs vont intervenir proportionnellement en vue de supporter les dommages. Si la victime doit être dédommagée à hauteur de 50 000 000 FCFA, l’assureur ne paiera que 30% de ce montant, soit 15 000 000 FCFA. Quant au réassureur, il est tenu de verser les 35 000 000 FCFA. En réalité, presque tous les contrats d’assurances fonctionnent ainsi. Mais le client ne connaît que l’assureur qui, lui, traite avec un ou plusieurs réassureurs à la fois en fonction de ses assises financières et de la teneur des risques à supporter. Comprenons que le principe de la réassurance fait partie des exigences du métier de l’assurance. Et c’est grâce à elle que plusieurs compagnies d’assurances arrivent à tenir le coup ! De même, les victimes doivent comprendre que le temps mis par les assureurs pour répondre à leurs sollicitations ne dépend pas d’eux uniquement. Le réassureur a ses exigences et la plupart du temps, c’est elle qui supporte le plus grande partie des montants à reverser. Ce qui complique très souvent les choses.
A.D. YAPY