Le Dr. Kouassi Yao Isidore, dermatologue et vénérologue au Chu de Treichville, nous parle ici des conséquences du tatouage sur la peau et les précautions à prendre pour éviter ses effets néfastes.
Le Patriote : De nos jours, nous nous apercevons que beaucoup de personnes s’adonnent au tatouage. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville d’Abidjan. En tant que spécialiste, quelle lecture faites-vous de la situation ?
Dr. Kouassi Yao Isidore : Effectivement, le tatouage est un phénomène de mode qui prend de plus en plus de l’ampleur. Mais, il faut dire que depuis l’antiquité, nos parents pratiquaient le tatouage. Certaines tribus utilisaient cette pratique en signe de reconnaissance de la tribu et de l’ethnie. Mais, le constat que nous faisons aujourd’hui est très clair. Avec le développement de la chimie, des molécules qu’on utilise et qu’on ne maîtrise pas trop, sont utilisées par des jeunes tatoueurs. Alors que ces molécules peuvent entraîner des allergies et certaines complications. Quand nous recevons des malades, nous leur demandons quelles substances ils ont injecté dans leur corps. Mais ils sont incapables de nous préciser la substance utilisée par leur tatoueur. Il est vrai que du point de vue scientifique on peut chercher à rencontrer la personne qui a fait le tatouage et lui demander de faire sortir le produit qu’il a utilisé pour faire des prélèvements, mais je peux vous dire que ce n’est pas facile.
LP : En quoi est-ce difficile? Avez-vous mené des enquêtes pour comprendre ce phénomène ?
D.K.Y.I : Nous n’avons pas encore mené d’enquêtes sur les tatouages. Les cas que nous recevons ici sont des cas de brûlures et d’allergies dus au tatouage. Et c’est décrit dans la littérature. En effet, l’eczéma est à l’origine des brûlures, car la substance qui est à l’intérieur est une substance très caustique, c'est-à-dire très corrosive et peut brûler entièrement la peau. Et c’est différent de l’allergie. Les aiguilles que les tatoueurs utilisent souvent peuvent causer des pathologies infectieuses. Normalement, les aiguilles utilisées doivent être à usage unique ou stérilisée. Si ce n’est pas le cas, la personne peut avoir le virus du Vih, l’hépatite ou d’autres maladies à transmission sanguine. Ce qui pose un véritable problème. Mais comme nous n’avons pas encore mené d’études approfondies, nous ne pouvons pas dire grand-chose sur ce phénomène.
LP : Combien de cas de malades enregistrez-vous au centre de dermatologie ?
D.K.Y.I : La plupart des malades qui nous recevons ici viennent pour enlever leur tatouage. Par exemple, des personnes qui, dans leur jeunesse ont fait un tatouage permanent et veulent, le faire disparaître. Chaque mois, nous recevons entre 10 et 15 cas de personnes qui viennent pour enlever leur tatouage qu’elles trouvent encombrant. Nous, à notre niveau, nous arrivons à les enlever en fonction de la taille de la cicatrice. Si la cicatrise n’est pas trop grande, on peut l’enlever en un seul temps. Si elle est encore plus large, on peut l’enlever en deux ou trois temps.
LP : Pouvez-vous nous parler de la substance noire utilisée par les tatoueurs pour poser le tatouage sur les sourcils de leurs clientes dans la plupart de nos marchés ?
D.K.Y.I : On a eu un cas de réaction allergique d’une dame qui a utilisé cette encre noire sur ses sourcils. Mais il faut reconnaître qu’il n y pas eu beaucoup de cas d’allergie à cette substance. Certes, il y a des cas isolés, mais la réaction allergique est normale et ce qu’il faut craindre, c’est les cas de maladies.
LP : Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes qui vont se faire tatouer ?
D.K.Y.I : Ce que je peux dire, c’est que se faire tatouer n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, il faut que les personnes désireuses de faire un tatouage puissent s’adresser à la bonne personne. Et la bonne personne est celle qui va utiliser le matériel à usage unique, les produits hypoallergéniques et moins caustiques qui peuvent leur permettre, au moment opportun, d’enlever leur tatouage selon leur convenance.
Par SO
Le Patriote : De nos jours, nous nous apercevons que beaucoup de personnes s’adonnent au tatouage. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville d’Abidjan. En tant que spécialiste, quelle lecture faites-vous de la situation ?
Dr. Kouassi Yao Isidore : Effectivement, le tatouage est un phénomène de mode qui prend de plus en plus de l’ampleur. Mais, il faut dire que depuis l’antiquité, nos parents pratiquaient le tatouage. Certaines tribus utilisaient cette pratique en signe de reconnaissance de la tribu et de l’ethnie. Mais, le constat que nous faisons aujourd’hui est très clair. Avec le développement de la chimie, des molécules qu’on utilise et qu’on ne maîtrise pas trop, sont utilisées par des jeunes tatoueurs. Alors que ces molécules peuvent entraîner des allergies et certaines complications. Quand nous recevons des malades, nous leur demandons quelles substances ils ont injecté dans leur corps. Mais ils sont incapables de nous préciser la substance utilisée par leur tatoueur. Il est vrai que du point de vue scientifique on peut chercher à rencontrer la personne qui a fait le tatouage et lui demander de faire sortir le produit qu’il a utilisé pour faire des prélèvements, mais je peux vous dire que ce n’est pas facile.
LP : En quoi est-ce difficile? Avez-vous mené des enquêtes pour comprendre ce phénomène ?
D.K.Y.I : Nous n’avons pas encore mené d’enquêtes sur les tatouages. Les cas que nous recevons ici sont des cas de brûlures et d’allergies dus au tatouage. Et c’est décrit dans la littérature. En effet, l’eczéma est à l’origine des brûlures, car la substance qui est à l’intérieur est une substance très caustique, c'est-à-dire très corrosive et peut brûler entièrement la peau. Et c’est différent de l’allergie. Les aiguilles que les tatoueurs utilisent souvent peuvent causer des pathologies infectieuses. Normalement, les aiguilles utilisées doivent être à usage unique ou stérilisée. Si ce n’est pas le cas, la personne peut avoir le virus du Vih, l’hépatite ou d’autres maladies à transmission sanguine. Ce qui pose un véritable problème. Mais comme nous n’avons pas encore mené d’études approfondies, nous ne pouvons pas dire grand-chose sur ce phénomène.
LP : Combien de cas de malades enregistrez-vous au centre de dermatologie ?
D.K.Y.I : La plupart des malades qui nous recevons ici viennent pour enlever leur tatouage. Par exemple, des personnes qui, dans leur jeunesse ont fait un tatouage permanent et veulent, le faire disparaître. Chaque mois, nous recevons entre 10 et 15 cas de personnes qui viennent pour enlever leur tatouage qu’elles trouvent encombrant. Nous, à notre niveau, nous arrivons à les enlever en fonction de la taille de la cicatrice. Si la cicatrise n’est pas trop grande, on peut l’enlever en un seul temps. Si elle est encore plus large, on peut l’enlever en deux ou trois temps.
LP : Pouvez-vous nous parler de la substance noire utilisée par les tatoueurs pour poser le tatouage sur les sourcils de leurs clientes dans la plupart de nos marchés ?
D.K.Y.I : On a eu un cas de réaction allergique d’une dame qui a utilisé cette encre noire sur ses sourcils. Mais il faut reconnaître qu’il n y pas eu beaucoup de cas d’allergie à cette substance. Certes, il y a des cas isolés, mais la réaction allergique est normale et ce qu’il faut craindre, c’est les cas de maladies.
LP : Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes qui vont se faire tatouer ?
D.K.Y.I : Ce que je peux dire, c’est que se faire tatouer n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, il faut que les personnes désireuses de faire un tatouage puissent s’adresser à la bonne personne. Et la bonne personne est celle qui va utiliser le matériel à usage unique, les produits hypoallergéniques et moins caustiques qui peuvent leur permettre, au moment opportun, d’enlever leur tatouage selon leur convenance.
Par SO
