Abidjan, Le président de la Ligue africaine de lutte contre la corruption(African league against corruption, ALACO) a salué samedi à Abidjan la création d'une Haute autorité pour la bonne gouvernance, "une initiative unique", tout en exprimant quelques réserves dont leur prise en compte devrait permettre de juguler ce fléau qui ternit l'image du pays classé au 136ème rang par Transparency international.
"La corruption a tellement pris racine dans notre univers qu'un traitement homéopathique ne convient pas. Il lui faut un traitement spécial, un traitement de choc. Nous voulons féliciter le gouvernement pour avoir pris cette initiative unique depuis l'existence de notre pays", a déclaré M. Moro Nicaise à propos de la Haute autorité pour la bonne gouvernance créée par l'Ordonnance, le 20 septembre 2013, et chargée d'assurer "une mission de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées".
Pour lui, "cet instrument qui est mis au service des Ivoiriens, doit être bien utilisé pour aider la Côte d'Ivoire à vaincre la corruption".
Moro Nicaise estime qu'attribuer à cette autorité l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, revient à "l'éloigner de sa mission de base qui est de traquer les corrompus", parce que, a-t-il fait remarquer, "l'heure n'est plus à la sensibilisation, mais à la phase pratique de la répression".
Le mode de désignation des membres de cette instance (nommés pour un mandat de trois ans renouvelables) "leur lie les mains et les empêche de travailler en toute indépendance", a-t-il dénoncé, plaidant pour un "mandat unique de six ans" qui "troublerait moins le sommeil des concernés".
Le président de l'ALACO souhaite également l'intégration des membres de la société civile et du secteur privé.
Il a également dit regretter le fait que le gouvernement n'ait pas créé de "juridictions anticorruption autonomes et ayant une compétence exclusive sur les questions de corruption et d'infractions assimilées", ni fait voter de loi relative à cette question.
"En tout état de cause, le contenu de l'ordonnance prend en compte nos aspirations. Nous formulons le vœu d'y voir des hommes et des femmes compétents, audacieux, courageux pour une application pleine et entière de ce texte", note-t-il, exhortant ses membres à "prendre conscience qu'ils ont rendez-vous avec l'histoire pour que les prochaines 50 années soient meilleures que celles que nous avons vues jusque-là, en ayant particulièrement dans leur viseur les personnes assumant des charges publiques".
Créée en juillet 2000, l'ONG ALACO a participé à la révision du code de passation des marchés publics organisé lors de la semaine nationale de lutte contre la corruption, remis le prix ALACO de lutte contre la corruption et assisté aux dernières assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI.
(AIP)
Aaa/kp
"La corruption a tellement pris racine dans notre univers qu'un traitement homéopathique ne convient pas. Il lui faut un traitement spécial, un traitement de choc. Nous voulons féliciter le gouvernement pour avoir pris cette initiative unique depuis l'existence de notre pays", a déclaré M. Moro Nicaise à propos de la Haute autorité pour la bonne gouvernance créée par l'Ordonnance, le 20 septembre 2013, et chargée d'assurer "une mission de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées".
Pour lui, "cet instrument qui est mis au service des Ivoiriens, doit être bien utilisé pour aider la Côte d'Ivoire à vaincre la corruption".
Moro Nicaise estime qu'attribuer à cette autorité l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, revient à "l'éloigner de sa mission de base qui est de traquer les corrompus", parce que, a-t-il fait remarquer, "l'heure n'est plus à la sensibilisation, mais à la phase pratique de la répression".
Le mode de désignation des membres de cette instance (nommés pour un mandat de trois ans renouvelables) "leur lie les mains et les empêche de travailler en toute indépendance", a-t-il dénoncé, plaidant pour un "mandat unique de six ans" qui "troublerait moins le sommeil des concernés".
Le président de l'ALACO souhaite également l'intégration des membres de la société civile et du secteur privé.
Il a également dit regretter le fait que le gouvernement n'ait pas créé de "juridictions anticorruption autonomes et ayant une compétence exclusive sur les questions de corruption et d'infractions assimilées", ni fait voter de loi relative à cette question.
"En tout état de cause, le contenu de l'ordonnance prend en compte nos aspirations. Nous formulons le vœu d'y voir des hommes et des femmes compétents, audacieux, courageux pour une application pleine et entière de ce texte", note-t-il, exhortant ses membres à "prendre conscience qu'ils ont rendez-vous avec l'histoire pour que les prochaines 50 années soient meilleures que celles que nous avons vues jusque-là, en ayant particulièrement dans leur viseur les personnes assumant des charges publiques".
Créée en juillet 2000, l'ONG ALACO a participé à la révision du code de passation des marchés publics organisé lors de la semaine nationale de lutte contre la corruption, remis le prix ALACO de lutte contre la corruption et assisté aux dernières assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI.
(AIP)
Aaa/kp