Les prévisions du Fmi pour l’année 2014 laissent entrevoir la poursuite des tensions de trésorerie que connait la Côte d’Ivoire depuis l’accession de Alassane Ouattara au pouvoir.
Dans le rapport publié en janvier dernier, le solde budgétaire global (y compris les dons) continue d’être négatif (-2,3% du Pib en 2014 contre -2,7% du Pib en 2013). Tout comme le solde budgétaire de base qui est prévu s’établir à -0,1% contre -0,2% du Pib en 2013. Soit, dans les deux cas, quatre années durant lesquelles l’exécution budgétaire s’est mal comportée. Si la Côte d’Ivoire était une entreprise, elle aurait été déclarée en faillite. Les perspectives indiquent à -3,1% du Pib contre -3,4% du Pib en 2013 le solde compte courant plus les transferts officiels. L’éclairci vient du solde de la balance des paiements qui a connu une légère progression, prévue à 1,5% du Pib contre 2,1% du Pib en 2013. Toujours selon les prévisions du Fmi, le gouvernement compte mettre un point d’honneur à régler la dette publique. Le niveau prévu est de 40,5% du Pib contre 42,6% du Pib en 2013.
Au regard de ces données, les services du Fmi se sont montrés particulièrement réservés sur la viabilité des finances publiques ivoiriennes. Dans leur rapport, ils notent, en effet, que la politique budgétaire du gouvernement «rencontre de plus en plus de difficultés». On peut lire ceci : «Sur le front des recettes, les incitations prévues dans le code des investissements de 2012 et d’autres codes sectoriels ont réduit l’assiette fiscale. Sur celui des dépenses, outre les demandes d‘augmentations salariales des fonctionnaires, la situation financière nettement meilleure, mais qui reste fragile, du secteur de l’électricité exige toujours le versement d’importantes subventions et comporte des risques. En outre, la nécessité de régler des arriérés intérieurs de longue durée, le risque du refinancement sur le marché régional et les passifs éventuels du secteur public compliquent encore la gestion des finances publiques et de la dette. La création prévue d’un système d’assurance santé universel présente par ailleurs des risques budgétaires».
Ces réserves sont d’autant plus justifiées que le gouvernement ne peut vraisemblablement revenir sur les réformes. Notamment les exonérations incluses dans le code minier. Il ne reviendra pas également sur le projet de l’assurance-santé universelle qui sera bientôt sur la table des députés. Il ne compte pas non plus remettre en cause la revalorisation des salaires des fonctionnaires. Mieux, le gouvernement n’osera pas s’attaquer de front aux tarifs du secteur de l’électricité dans un contexte socio-économique tendu. Il reste donc à se fier à la providence.
Toutefois, «chien ne mangeant pas chien», le Fmi autorise le gouvernement à emprunter aux guichets non concessionnels pour 900 millions de dollars (450 milliards FCFA) jusqu’ au 31 décembre 2014. Ce plafond est aussi valable pour les projets financés par emprunts dans les secteurs énergie, infrastructure et transport. Un arrangement dans le genre «tu peux enfreindre les règles, pourvu que tu me préviennes préalablement».
J-S Lia
Dans le rapport publié en janvier dernier, le solde budgétaire global (y compris les dons) continue d’être négatif (-2,3% du Pib en 2014 contre -2,7% du Pib en 2013). Tout comme le solde budgétaire de base qui est prévu s’établir à -0,1% contre -0,2% du Pib en 2013. Soit, dans les deux cas, quatre années durant lesquelles l’exécution budgétaire s’est mal comportée. Si la Côte d’Ivoire était une entreprise, elle aurait été déclarée en faillite. Les perspectives indiquent à -3,1% du Pib contre -3,4% du Pib en 2013 le solde compte courant plus les transferts officiels. L’éclairci vient du solde de la balance des paiements qui a connu une légère progression, prévue à 1,5% du Pib contre 2,1% du Pib en 2013. Toujours selon les prévisions du Fmi, le gouvernement compte mettre un point d’honneur à régler la dette publique. Le niveau prévu est de 40,5% du Pib contre 42,6% du Pib en 2013.
Au regard de ces données, les services du Fmi se sont montrés particulièrement réservés sur la viabilité des finances publiques ivoiriennes. Dans leur rapport, ils notent, en effet, que la politique budgétaire du gouvernement «rencontre de plus en plus de difficultés». On peut lire ceci : «Sur le front des recettes, les incitations prévues dans le code des investissements de 2012 et d’autres codes sectoriels ont réduit l’assiette fiscale. Sur celui des dépenses, outre les demandes d‘augmentations salariales des fonctionnaires, la situation financière nettement meilleure, mais qui reste fragile, du secteur de l’électricité exige toujours le versement d’importantes subventions et comporte des risques. En outre, la nécessité de régler des arriérés intérieurs de longue durée, le risque du refinancement sur le marché régional et les passifs éventuels du secteur public compliquent encore la gestion des finances publiques et de la dette. La création prévue d’un système d’assurance santé universel présente par ailleurs des risques budgétaires».
Ces réserves sont d’autant plus justifiées que le gouvernement ne peut vraisemblablement revenir sur les réformes. Notamment les exonérations incluses dans le code minier. Il ne reviendra pas également sur le projet de l’assurance-santé universelle qui sera bientôt sur la table des députés. Il ne compte pas non plus remettre en cause la revalorisation des salaires des fonctionnaires. Mieux, le gouvernement n’osera pas s’attaquer de front aux tarifs du secteur de l’électricité dans un contexte socio-économique tendu. Il reste donc à se fier à la providence.
Toutefois, «chien ne mangeant pas chien», le Fmi autorise le gouvernement à emprunter aux guichets non concessionnels pour 900 millions de dollars (450 milliards FCFA) jusqu’ au 31 décembre 2014. Ce plafond est aussi valable pour les projets financés par emprunts dans les secteurs énergie, infrastructure et transport. Un arrangement dans le genre «tu peux enfreindre les règles, pourvu que tu me préviennes préalablement».
J-S Lia