LA HAYE, L’Ivoirien Charles Blé Goudé, accusé de crimes contre l’humanité et proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, a clamé son innocence jeudi lors de sa première comparution devant la Cour pénale internationale.
"Si je suis jugé pour ce que j’ai fait et non pour ce que je suis, que je sois déclaré innocent !", a lancé M. Blé Goudé lors d’une audience publique à La Haye, où siège la CPI. "Je sais que je repartirai chez moi", a-t-il dit.
L’ex-chef des "Jeunes patriotes", mouvement pro-Gbagbo particulièrement violent, est considéré par ses détracteurs et par les ONG internationales comme l’un des principaux responsables des violences de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011.
Surnommé le "général de la rue" pour sa capacité de mobilisation, il était arrivé au centre de détention de la CPI dans la nuit de samedi à dimanche.
Le crâne rasé, portant un costume anthracite, une chemise blanche et une cravate bleu clair, M. Blé Goudé, 42 ans, affichait un large sourire à l’ouverture de l’audience.
Il a longuement salué ses partisans assis dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante, et a brandi un poing serré en leur direction.
- "Pro-Gbagbo et fier de l’être" -
"Contrairement à une certaine opinion qui pense qu’un voyage à la CPI est un voyage sans retour, je pense qu’un citoyen peut faire l’objet d’un procès et rentrer chez lui", a soutenu M. Blé Goudé.
Il a assuré vouloir que la lumière soit faite sur le conflit qui a déchiré la Côte d’Ivoire.
La CPI accuse Charles Blé Goudé de crimes contre l’humanité --meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains-- commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Plus de 3.000 personnes avaient été tuées durant la crise post-électorales qui avait suivi le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à l’actuel président Alassane Ouattara après la présidentielle de 2010.
Ancien fer de lance de violentes manifestations antifrançaises en 2003 et 2004, Blé Goudé retrouve son mentor, Laurent Gbagbo, écroué depuis fin 2011 à la CPI pour crimes contre l’humanité.
"C’est avec Gbagbo que j’ai appris la réconciliation", a dit M. Blé Goudé : "je suis pro-Gbagbo et fier de l’être".
Il a dénoncé la manière "cavalière" avec laquelle il avait été arrêté "dans (son) sommeil" en janvier 2013 au Ghana, après plus d’un an et demi de cavale, ainsi que ses conditions de détention en Côte d’Ivoire.
- "Justice des vainqueurs" -
La CPI a fixé au 18 août l’audience de confirmation des charges, étape préalable à l’ouverture d’un éventuel procès.
Le Conseil des ministres ivoirien a approuvé jeudi le transfert de Charles Blé Goudé à La Haye, une décision qui divise le pays : l’opposition pro-Gbagbo accuse l’exécutif de signer la fin de la réconciliation et dénonce une "justice des vainqueurs".
Les pro-Ouattara se sont également rendus coupables d’exactions pendant la crise postélectorale. Certains chefs de guerre qui occupent aujourd’hui de hauts postes des forces de sécurité seraient visés par la CPI, affirment des connaisseurs du dossier.
Les relations majorité-opposition, qui semblaient s’améliorer il y a encore quelques mois, se sont subitement détériorées dernièrement.
Abidjan avait refusé en septembre de livrer Simone Gbagbo à la CPI, arguant que le renouveau de son système judiciaire, pourtant défaillant, lui permettait de juger la femme de l’ex-président en Côte d’Ivoire. Mais les autorités n’ont pas retenu cet argument pour M. Blé Goudé.
Ce dernier et le procureur de la CPI devraient évoquer "deux réalités différentes" lors de cette procédure devant la Cour, selon un connaisseur du dossier.
"La CPI ne s’intéresse qu’à la crise postélectorale, mais pour Blé Goudé comme pour Laurent Gbagbo, cette crise postélectorale n’est qu’une conséquence d’une crise militaire débutée en 2002", lorsqu’une rébellion armée a conquis tout le nord du pays, a ajouté la même source.
bur-ndy/cjo/sd
"Si je suis jugé pour ce que j’ai fait et non pour ce que je suis, que je sois déclaré innocent !", a lancé M. Blé Goudé lors d’une audience publique à La Haye, où siège la CPI. "Je sais que je repartirai chez moi", a-t-il dit.
L’ex-chef des "Jeunes patriotes", mouvement pro-Gbagbo particulièrement violent, est considéré par ses détracteurs et par les ONG internationales comme l’un des principaux responsables des violences de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011.
Surnommé le "général de la rue" pour sa capacité de mobilisation, il était arrivé au centre de détention de la CPI dans la nuit de samedi à dimanche.
Le crâne rasé, portant un costume anthracite, une chemise blanche et une cravate bleu clair, M. Blé Goudé, 42 ans, affichait un large sourire à l’ouverture de l’audience.
Il a longuement salué ses partisans assis dans la galerie du public, séparée de la salle d’audience par une vitre insonorisante, et a brandi un poing serré en leur direction.
- "Pro-Gbagbo et fier de l’être" -
"Contrairement à une certaine opinion qui pense qu’un voyage à la CPI est un voyage sans retour, je pense qu’un citoyen peut faire l’objet d’un procès et rentrer chez lui", a soutenu M. Blé Goudé.
Il a assuré vouloir que la lumière soit faite sur le conflit qui a déchiré la Côte d’Ivoire.
La CPI accuse Charles Blé Goudé de crimes contre l’humanité --meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains-- commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Plus de 3.000 personnes avaient été tuées durant la crise post-électorales qui avait suivi le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à l’actuel président Alassane Ouattara après la présidentielle de 2010.
Ancien fer de lance de violentes manifestations antifrançaises en 2003 et 2004, Blé Goudé retrouve son mentor, Laurent Gbagbo, écroué depuis fin 2011 à la CPI pour crimes contre l’humanité.
"C’est avec Gbagbo que j’ai appris la réconciliation", a dit M. Blé Goudé : "je suis pro-Gbagbo et fier de l’être".
Il a dénoncé la manière "cavalière" avec laquelle il avait été arrêté "dans (son) sommeil" en janvier 2013 au Ghana, après plus d’un an et demi de cavale, ainsi que ses conditions de détention en Côte d’Ivoire.
- "Justice des vainqueurs" -
La CPI a fixé au 18 août l’audience de confirmation des charges, étape préalable à l’ouverture d’un éventuel procès.
Le Conseil des ministres ivoirien a approuvé jeudi le transfert de Charles Blé Goudé à La Haye, une décision qui divise le pays : l’opposition pro-Gbagbo accuse l’exécutif de signer la fin de la réconciliation et dénonce une "justice des vainqueurs".
Les pro-Ouattara se sont également rendus coupables d’exactions pendant la crise postélectorale. Certains chefs de guerre qui occupent aujourd’hui de hauts postes des forces de sécurité seraient visés par la CPI, affirment des connaisseurs du dossier.
Les relations majorité-opposition, qui semblaient s’améliorer il y a encore quelques mois, se sont subitement détériorées dernièrement.
Abidjan avait refusé en septembre de livrer Simone Gbagbo à la CPI, arguant que le renouveau de son système judiciaire, pourtant défaillant, lui permettait de juger la femme de l’ex-président en Côte d’Ivoire. Mais les autorités n’ont pas retenu cet argument pour M. Blé Goudé.
Ce dernier et le procureur de la CPI devraient évoquer "deux réalités différentes" lors de cette procédure devant la Cour, selon un connaisseur du dossier.
"La CPI ne s’intéresse qu’à la crise postélectorale, mais pour Blé Goudé comme pour Laurent Gbagbo, cette crise postélectorale n’est qu’une conséquence d’une crise militaire débutée en 2002", lorsqu’une rébellion armée a conquis tout le nord du pays, a ajouté la même source.
bur-ndy/cjo/sd