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Politique Publié le samedi 29 mars 2014 | Le Patriote

Interview /Mabri Toikeusse sur RFI à propos du transfèrement de Blé Goudé : “Blé Goudé était déjà sous sanction des Nations unies”

© Le Patriote Par Atapointe
Coopération Sud - Sud : le Brésil offre des équipements numériques pour le recensement général de la population
Vendredi 07 mars 2014. Salle de conférence du ministère des affaires étrangères. Le ministre Albert Mabri Toikeusse, ministre du Plan et du Développement a reçu un don de 20 200 équipements numériques (PDA) offert par la République fédérale du Brésil, représentée par l`ambassadeur Afredo De Carmago, pour le quatrième recensement général de la population et de l`habitat (RGPH). Ph : Albert Mabri Toikeusse
En Côte d'Ivoire, le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale continue de faire des vagues. Mercredi, à la même heure, vous avez pu entendre le n°1 du FPI et de l'opposition. Pascal Affi N’Guessan accuse le pouvoir d'avoir rompu le dialogue. Réaction aujourd'hui du docteur en médecine Albert Toikeusse Mabri, ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement. En ligne d'Abidjan, le président de l'UDPCI, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire, répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

RFI : Le FPI dit que vous avez rompu le dialogue en transférant Charles Blé Goudé à La Haye. Que répondez-vous ?
Albert Toikeusse Mabri : Je pense plutôt que c’est le FPI qui a choisi de rompre le dialogue. Parce que nous sommes toujours disposés à poursuivre le dialogue avec l’opposition. Nous savons que ça fait partie de la démocratie et nous sommes ouverts en tout cas à des échanges avec le FPI.

RFI : Oui, mais depuis deux ans, le FPI réclame la libération de Laurent Gbagbo. Alors, en transférant Blé Goudé à La Haye, vous deviez bien vous douter que vous alliez compliquer vos relations avec ce parti !
AMT : Non, non… D’abord évidemment, le gouvernement – le président de la République – a pris du temps pour regarder cette question. Mais nous devons respecter les accords internationaux que la Côte d’Ivoire a signés. Nous savons tous que Blé Goudé était sous sanction des Nations unies depuis plusieurs années déjà. Donc c’est un cas spécifique auquel le gouvernement devait faire face et c’est ce qui s’est passé maintenant.

RFI : Après ce transfèrement, la procureure de la Cour pénale internationale a déclaré : « Si la situation ivoirienne le justifie, je présenterai d’autres affaires devant la Cour, quels que soient le bord ou l’appartenance politique des auteurs des crimes ». Alors demain, si Fatou Bensouda vous demande l’arrestation et le transfèrement d’une personnalité pro-Ouattara, que ferez-vous ?
AMT : Mais vous savez très bien que le président de la République a dit qu’il était ouvert à l’examen de toute demande de la CPI. Mais évidemment, le président de la République a également ajouté que dans les accords signés avec la Cour pénale internationale, quand les Etats ont la capacité de juger leurs citoyens sur leur sol, et bien cela aussi est pris en compte par la Cour pénale internationale. Donc ça peut être le cas, ça peut ne pas l’être. Toutes les demandes seront examinées au cas par cas. Et lorsque la demande sera exprimée, si c’est le cas, la situation sera examinée également par la justice ivoirienne et à ce moment-là nous donnerons une réponse.

RFI : Alors, le transfèrement de Charles Blé Goudé n’est pas la seule raison du raidissement de l’opposition. Le FPI vous accuse de refuser un vrai dialogue. « En un an, nous n’avons eu que neuf heures de discussions avec le gouvernement. Les prisonniers n’ont pas été libérés, les exilés sont toujours dehors », dit Affin N’Guessan?
AMT : Non. Ce n'est pas juste. Le Front populaire ivoirien était avec nous au départ du dialogue avec l’opposition à Bassam. Ça a duré deux jours, ce n’est pas neuf heures. Ensuite, il y a eu plusieurs autres rencontres, sans oublier les rencontres externes qui ne sont pas couvertes par la presse.
Donc il y a eu plusieurs heures de dialogue. Et je voudrais dire également qu’il y a eu des libérations ! Sinon lui, Affi N’Guessan ne serait pas dehors. Il y a eu dix libérations, ensuite quatorze, au nom desquels Pascal Affi N’Guessan, puis sur décision du président de la République en décembre 2013, nous avons donc libéré au début de l’année 134 prisonniers. Ça fait au total 158. Et on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de libération.
Ensuite les exilés, ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont au Ghana, contrairement à ce que Monsieur Pascal Affi N’Guessan dit. Les derniers chiffres communiqués par le HCR qui datent de dix jours, indiquent que nous avons 74 000 exilés au Ghana, au Libéria et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Donc ce ne sont pas des centaines de milliers qui sont dehors. Et les exilés rentrent par vagues quotidiennement !

RFI : Recenser la population alors que des dizaines de milliers d’Ivoiriens sont toujours dehors, c’est un passage en force, dit l’opposition.
AMT : Non, si vous avez bien vu les réponses que Monsieur Pascal Affi N’Guessan vous a données, vous vous rendrez compte qu’il dit que sur le recensement, il n’y a pas de problème. Mais il veut prendre le recensement en otage. Il veut en faire une opération politique, alors que c’est une opération de développement. Je ne comprends pas du tout l’argumentaire. Sauf que Monsieur Affi N’Guessan souhaiterait qu’en contrepartie de l’adhésion au recensement – qui s’impose d’ailleurs à tous les citoyens de par la loi – donc en contrepartie, que nous puissions faire des gestes politiques.
Je voudrais dire que les gestes politiques, le gouvernement, le président de la République, en expriment la volonté tous les jours sur les questions de dégel de fonds, vous savez que c’est toute une procédure. Si Dieu le veut, dans les heures, dans les jours à venir, il va y avoir des gestes à ce niveau également. Mais je pense qu’il faut être beaucoup plus responsable en évitant d’arrêter le processus de développement.

RFI : Le geste politique que veut le FPI, en réalité vous le savez. C’est une table ronde pour réformer les institutions et notamment la Commission électorale indépendante. Qu’en pensez-vous ?
AMT : La réforme de la Commission électorale indépendante, nous sommes tous d’accord là-dessus. Il y aura une nouvelle Commission électorale indépendante, qui va prendre en compte le processus électoral, notamment la révision de la liste électorale, qui est totalement indépendante du recensement général de la population et de l’habitat. Donc les partis d’opposition, nous ne comprenons pas qu’ils nous ramènent aux Etats généraux de la République qui sont un format expérimenté par le passé sous Laurent Gbagbo et qui n’a pas donné de résultat. Donc nous disons que les questions qui concernent les élections, les libertés publiques… doivent être discutées dans le cadre du dialogue politique opposition/gouvernement, dialogue d’ailleurs que nous allons élargir aux partis membres du RHDP.

RFI : Alors si le dialogue de sourds continue, le FPI boycottera la présidentielle de 2015. Et du coup, Alassane Ouattara sera réélu sans opposition. Est-ce qu’on ne dira pas qu’il sera mal élu ?
AMT : Mais vous, vous savez qu’hier dans les réponses qui vous ont été apportées, Monsieur Affi disait que nous n’en étions pas là. Moi aussi je voudrais dire la même chose. Nous n’en sommes pas encore là. Il me semble que tous ces regroupements avec la création d’alliances visent justement à préparer les prochaines élections.
(Source : RFI)

Alassane Ouattara à l’ouverture du sommet de Yamoussoukro : “L’espoir est permis pour une CEDEAO des peuples en 2020”

Le 44ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO, à Yamoussoukro, a ouvert ses portes, hier, sous la présidence d’Alassane Ouattara. Le président de la République de Côte d’Ivoire a d’entrée de jeu expliqué que ce sommet a « un caractère spécial ». Car à en croire le patron de l’institution sous-régionale, il marque la fin de son mandat en tant que président en exercice, mais est aussi le lieu de faire son bilan. Entouré de ses pairs, le président sortant a ainsi dressé le bilan de ses deux années de gestion, indiqué les défis qui attendent la CEDEAO, non sans exprimer ses espoirs pour des lendemains meilleurs, indiquant qu’une nouvelle s’ouvrait pour l’organisation ouest-africaine, avant d’ajouter ce qui apparaît comme l’un de ses espoirs les plus chers : parvenir, à l’horizon 2020, à transformer « la CEDEAO des Etats en une CEDEAO des peuples ». Cela «dans un espace de progrès, de développement et de prospérité». L’hôte de ses pairs africains a dressé le tableau de ses actions durant sa mandature à la tête de la communauté. Des actions politiques aux actions économiques en passant par les projets d’infrastructures économiques régionales, notamment routières, ferroviaires et maritimes ainsi que les reformes institutionnelles, Alassane Ouattara a dit son engagement et celui de ses pairs à les tenir, pour faire de l’Afrique de l’Ouest une Afrique qui force l’admiration de la communauté internationale. Il ne manquera pas de saluer l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita comme président de la république du Mali et la normalisation de la situation politique en Guinée-Bissau. «Nous engageons les autorités de transition à assurer la sécurité et à créer les conditions de la pleine participation de tous les acteurs politiques et de toutes les couches de la société à la vie politique », a-t-il exhorté. La négociation et la signature du Tarif Extérieur Commun (TEC) à Dakar en 2013, après plus de sept années, puis sa mise en œuvre effective en 2015, ne seront pas passées sous silence par le président de la conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements. « A l’heure du bilan, nous pouvons nous réjouir des avancées notables réalisées, au cours des deux dernières années, dans bien des domaines, dans l’intégration de notre sous-région et de mutualisation de nos moyens afin de relever les innombrables défis auxquels notre sous-région demeure confrontée », a indiqué le président Ouattara. Il a poursuivi en mettant en évidence les défis auxquels la CEDEAO doit faire face, qui sont entre autres, la criminalité transnationale, la cybercriminalité, le terrorisme et la piraterie maritime. Quant à Désiré Kadré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO, il a rendu hommage au président Alassane Ouattara. « Cette tribune m’offre l’occasion d’être le porte-parole de toutes les institutions de la CEDEAO, mais aussi des populations et des organisations de la société civile de notre sous-région, pour saluer votre action depuis que vous présidez aux destinées de notre organisation », s’est satisfait l’ancien premier ministre burkinabé. « Parler des grandes réalisations de la CEDEAO ces deux dernières années, revient à évoquer votre énergie, votre vision, votre leadership sans lesquels la CEDEAO n’aurait pas eu de notoriété et le respect bien mérité qu’elle a aujourd’hui », a souligné l’orateur. Pour l’ancien vice-gouverneur de la BCEAO : « L’année 2013 a été marquée par la victoire de la CEDEAO sur les forces du terrorisme, de la criminalité et de l’obscurantisme ainsi que des démons de la Divion et de la déstabilisation ». Il n’a pas manqué d’expliquer les actions en cours de réalisation, non sans solliciter l’appui permanent des chefs d’Etats ouest-africain. Said Djinnit n’est pas resté en marge de cet hommage rendu au chef de l’Etat. Le représentant de Ban Ki-Moon pour l’Afrique de l’Ouest a rassuré l’institution sous-régionale du soutien des Nations Unies dans bien des domaines.

FT (Envoyé spécial)
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