Du haut de son 1 mètre 97, le géant Farikou Soumahoro qui a une double casquette de syndicaliste au niveau des commerçants, s’est imposé à Adjamé comme un acteur incontournable sur l’échiquier politique, depuis plus d’une dizaine d’années.
Farikou Soumahoro dit ‘’Farik’’ a le syndicalisme dans l’âme. C’est en France, dans les associations estudiantines, en 1974-1975, lors des élections du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Meeci), qu’il a commencé à faire ses premiers pas dans la politique. « C’est à partir de là que tout a commencé », se souvient-il. Ce flirt avec la politique ne va plus s’arrêter jusqu’à ce jour. Et pour cause, à son retour au pays en 1980, le départemental adjoint actuel du Rassemblement des républicains (Rdr) d’Adjamé a d’abord débuté sa carrière politique au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), parti unique à cette époque. « J’étais très actif dans cette formation politique jusqu’en 1993, à la mort du président Houphouet », avance-t-il. Cependant, avec la création du Rdr en 1994, il rompt les liens avec cette formation et s’engage avec le parti à la case. « Je suis un homme de conviction. J’ai abandonné tous mes privilèges pour mener le combat contre l’injustice », souligne-t-il avec fierté. Au dire de cet homme qui mesure 1 métre 97, lorsqu’il a décidé de tourner le dos au Pdci, des cadres lui ont demandé de déposer les clés des trois véhicules que cette formation a mis à sa disposition. « Je suis allé rendre ces trois voitures comme pour montrer que c’est par conviction que je décide de militer dans mon nouveau parti », insiste-t-il. Et de préciser que malgré les risques, il distribuait les fiches d’adhésion du Rdr dans sa commune et ailleurs. C’est sans doute la raison pour laquelle il a été désigné premier secrétaire général des républicains de sa cité. « Je suis parmi les fondateurs de ce parti. J’ai également offert le premier siège à mon parti à Adjamé au moment où des personnes se cachaient pour proclamer leur appartenance à la formation dirigée par Djéni kobenan », relate-t-il. Ce n’est donc pas pour rien que dans son bureau, à la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci) tout comme chez lui à la maison, une photo sur laquelle il est aux côtés du premier secrétaire général du Rdr, est mise en exergue. « J’ai apporté tout ce que je peux pour que mon parti soit aujourd’hui à la magistrature suprême. Pour moi, c’est une grâce d’être en vie et de voir l’aboutissement de ce long combat », se réjouit-il. Faisant même fi du fait qu’il a échappé à la mort durant la crise postélectorale et dormi dans sa voiture pendant cinq mois à l’Hôtel du golf. Malgré cela et droit dans ses bottes, il reste formel et clame qu’il n’attend rien en retour. « C’est vrai que nombre de personnes viennent en politique pour des postes. Mais moi je suis venu pour apporter de l’aide à mes frères et sœurs », relève-t-il. Et de poursuivre pour dire que c’est poussé par cette même volonté d’aider qu’il s’est engagé dans la défense des droits des commerçants. « Je suis fils et petit-fils d’un commerçant. Je suis né et j’ai grandi à Adjamé, lieu par excellence d’exercice du commerce. Après la France, j’avais le devoir de répondre présent aux sollicitations de mon père analphabète et des autres commerçants qui ne cessaient de se plaindre de certains abus », fait-il savoir. Il justifie son engagement pour la cause de cette corporation par le fait que « les commerçants sont perçus comme des étrangers venus faire fortune en Côte d’Ivoire. Ils sont souventes fois méprisés et humiliés, même quand ils sont des nationaux. Mon adhésion à la Fenacci découle de là ». A ce niveau encore, Farik Soumahoro est à l’avant-garde de plusieurs combats, notamment la lutte contre la facture normalisée. « J’ai appelé à des arrêts de travail. Notre lutte a payé car la Direction générale des impôts a revu sa position lors de l’institution de cette facture», avance-t-il avec satisfaction. Pour lui, ceux qui disent qu’il n’est pas un commerçant et qu’il se sert de ceux-ci dans son propre intérêt ne savent rien. « Le président de la Fédération ivoirienne de football n’est pas le plus grand joueur du pays », ironise-t-il, en guise de comparaison. Selon lui, être commerçant, c’est être inscrit au registre de commerce, acheter et vendre des produits. « Moi je paie mes impôts. Vous pouvez le vérifier. Je suis un commerçant et ce n’est pas discutable », tranche-t-il. M. Soumahoro ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, même si le Rdr est au pouvoir. « Certes, le racket a diminué. Mais les taxes trop élevées du port et de Webb technologies sont d’autres obstacles que nous allons affronter », prévient-il. De son avis, le combat pour l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens est un défi à relever chaque jour. Le président de la Fenacci pense que c’est au vu de ses engagements excessifs et de sa fougue que ses adversaires lui ont donné le sobriquet de ‘’bad boy’’ (mauvais garçon, en anglais). Toutefois, il ne regrette rien. Soucieux du bien-être des populations, M. Soumahoro est aussi adulé à Adjamé pour son sens du partage. « Mon portable est ouvert 24 heures sur 24. Je réponds aux sollicitations de jour comme de nuit. Je partage le peu que je possède », fait-il savoir. Agé de 65 ans, marié depuis 35 ans à Awa Sidibé et père de deux enfants, il affirme qu’à cause de sa proximité avec ses concitoyens, il n’a pas de loisirs. « Mes temps libres, je les passe aux côtés des personnes en détresse ou de ceux qui viennent me voir », confie-t-il. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été candidat aux élections municipales passées à Adjamé. « Ma commune est différente des autres communes du district d’Abidjan, car elle est subdivisée en plusieurs familles. Lorsque nombre d’entre elles et les instances du parti (Jeunes, femmes, délégués) sont venues me solliciter, je ne pouvais pas refuser », explique-t-il. Pour l’ex-troisième adjoint au maire (2001-2013), son amour pour Adjamé est particulier et fait qu’il ne peut pas aller habiter dans un autre quartier d’Abidjan comme le font la plupart des cadres. « Je ne pouvais que chercher à briguer le poste de maire, parce que je vis avec le peuple », souligne-t-il. Et d’ajouter que c’est cela, entre autres raisons, qui l’a poussé à sortir sous les bombes lacrymogènes à la suite de la proclamation des résultats des élections municipales pour calmer la colère des jeunes manifestants. « Je compte dans ma cité. C’est indiscutable. Mais je ne fais rien en tenant compte de ma seule volonté », clame-t-il. C’est pourquoi, actuellement, il n’a pas de position par rapport aux prochaines échéances. « Tout dépend des populations d’Adjamé », conclut-il. Conseiller municipal et chargé de mission au ministère de l’Intérieur et de la sécurité, Farik Soumahoro a été auditeur libre dans un Institut des finances et des banques, à Paris. Il a travaillé dans une compagnie d’assurances en Côte d’Ivoire. Il a ensuite créé un établissement de distribution de produits alimentaires et qui fait de l’import-export.
Par Ahua K.
Farikou Soumahoro dit ‘’Farik’’ a le syndicalisme dans l’âme. C’est en France, dans les associations estudiantines, en 1974-1975, lors des élections du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Meeci), qu’il a commencé à faire ses premiers pas dans la politique. « C’est à partir de là que tout a commencé », se souvient-il. Ce flirt avec la politique ne va plus s’arrêter jusqu’à ce jour. Et pour cause, à son retour au pays en 1980, le départemental adjoint actuel du Rassemblement des républicains (Rdr) d’Adjamé a d’abord débuté sa carrière politique au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), parti unique à cette époque. « J’étais très actif dans cette formation politique jusqu’en 1993, à la mort du président Houphouet », avance-t-il. Cependant, avec la création du Rdr en 1994, il rompt les liens avec cette formation et s’engage avec le parti à la case. « Je suis un homme de conviction. J’ai abandonné tous mes privilèges pour mener le combat contre l’injustice », souligne-t-il avec fierté. Au dire de cet homme qui mesure 1 métre 97, lorsqu’il a décidé de tourner le dos au Pdci, des cadres lui ont demandé de déposer les clés des trois véhicules que cette formation a mis à sa disposition. « Je suis allé rendre ces trois voitures comme pour montrer que c’est par conviction que je décide de militer dans mon nouveau parti », insiste-t-il. Et de préciser que malgré les risques, il distribuait les fiches d’adhésion du Rdr dans sa commune et ailleurs. C’est sans doute la raison pour laquelle il a été désigné premier secrétaire général des républicains de sa cité. « Je suis parmi les fondateurs de ce parti. J’ai également offert le premier siège à mon parti à Adjamé au moment où des personnes se cachaient pour proclamer leur appartenance à la formation dirigée par Djéni kobenan », relate-t-il. Ce n’est donc pas pour rien que dans son bureau, à la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci) tout comme chez lui à la maison, une photo sur laquelle il est aux côtés du premier secrétaire général du Rdr, est mise en exergue. « J’ai apporté tout ce que je peux pour que mon parti soit aujourd’hui à la magistrature suprême. Pour moi, c’est une grâce d’être en vie et de voir l’aboutissement de ce long combat », se réjouit-il. Faisant même fi du fait qu’il a échappé à la mort durant la crise postélectorale et dormi dans sa voiture pendant cinq mois à l’Hôtel du golf. Malgré cela et droit dans ses bottes, il reste formel et clame qu’il n’attend rien en retour. « C’est vrai que nombre de personnes viennent en politique pour des postes. Mais moi je suis venu pour apporter de l’aide à mes frères et sœurs », relève-t-il. Et de poursuivre pour dire que c’est poussé par cette même volonté d’aider qu’il s’est engagé dans la défense des droits des commerçants. « Je suis fils et petit-fils d’un commerçant. Je suis né et j’ai grandi à Adjamé, lieu par excellence d’exercice du commerce. Après la France, j’avais le devoir de répondre présent aux sollicitations de mon père analphabète et des autres commerçants qui ne cessaient de se plaindre de certains abus », fait-il savoir. Il justifie son engagement pour la cause de cette corporation par le fait que « les commerçants sont perçus comme des étrangers venus faire fortune en Côte d’Ivoire. Ils sont souventes fois méprisés et humiliés, même quand ils sont des nationaux. Mon adhésion à la Fenacci découle de là ». A ce niveau encore, Farik Soumahoro est à l’avant-garde de plusieurs combats, notamment la lutte contre la facture normalisée. « J’ai appelé à des arrêts de travail. Notre lutte a payé car la Direction générale des impôts a revu sa position lors de l’institution de cette facture», avance-t-il avec satisfaction. Pour lui, ceux qui disent qu’il n’est pas un commerçant et qu’il se sert de ceux-ci dans son propre intérêt ne savent rien. « Le président de la Fédération ivoirienne de football n’est pas le plus grand joueur du pays », ironise-t-il, en guise de comparaison. Selon lui, être commerçant, c’est être inscrit au registre de commerce, acheter et vendre des produits. « Moi je paie mes impôts. Vous pouvez le vérifier. Je suis un commerçant et ce n’est pas discutable », tranche-t-il. M. Soumahoro ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, même si le Rdr est au pouvoir. « Certes, le racket a diminué. Mais les taxes trop élevées du port et de Webb technologies sont d’autres obstacles que nous allons affronter », prévient-il. De son avis, le combat pour l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens est un défi à relever chaque jour. Le président de la Fenacci pense que c’est au vu de ses engagements excessifs et de sa fougue que ses adversaires lui ont donné le sobriquet de ‘’bad boy’’ (mauvais garçon, en anglais). Toutefois, il ne regrette rien. Soucieux du bien-être des populations, M. Soumahoro est aussi adulé à Adjamé pour son sens du partage. « Mon portable est ouvert 24 heures sur 24. Je réponds aux sollicitations de jour comme de nuit. Je partage le peu que je possède », fait-il savoir. Agé de 65 ans, marié depuis 35 ans à Awa Sidibé et père de deux enfants, il affirme qu’à cause de sa proximité avec ses concitoyens, il n’a pas de loisirs. « Mes temps libres, je les passe aux côtés des personnes en détresse ou de ceux qui viennent me voir », confie-t-il. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été candidat aux élections municipales passées à Adjamé. « Ma commune est différente des autres communes du district d’Abidjan, car elle est subdivisée en plusieurs familles. Lorsque nombre d’entre elles et les instances du parti (Jeunes, femmes, délégués) sont venues me solliciter, je ne pouvais pas refuser », explique-t-il. Pour l’ex-troisième adjoint au maire (2001-2013), son amour pour Adjamé est particulier et fait qu’il ne peut pas aller habiter dans un autre quartier d’Abidjan comme le font la plupart des cadres. « Je ne pouvais que chercher à briguer le poste de maire, parce que je vis avec le peuple », souligne-t-il. Et d’ajouter que c’est cela, entre autres raisons, qui l’a poussé à sortir sous les bombes lacrymogènes à la suite de la proclamation des résultats des élections municipales pour calmer la colère des jeunes manifestants. « Je compte dans ma cité. C’est indiscutable. Mais je ne fais rien en tenant compte de ma seule volonté », clame-t-il. C’est pourquoi, actuellement, il n’a pas de position par rapport aux prochaines échéances. « Tout dépend des populations d’Adjamé », conclut-il. Conseiller municipal et chargé de mission au ministère de l’Intérieur et de la sécurité, Farik Soumahoro a été auditeur libre dans un Institut des finances et des banques, à Paris. Il a travaillé dans une compagnie d’assurances en Côte d’Ivoire. Il a ensuite créé un établissement de distribution de produits alimentaires et qui fait de l’import-export.
Par Ahua K.