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Société Publié le mercredi 2 avril 2014 | Nord-Sud

Kigali et Accra… Des exemples à imiter

La salubrité n’est pas uniquement l’apanage des pays européens ou développés. Sur le continent noir, il y a des nations qui donnent le bon exemple. Kigali au Rwanda et Accra au Ghana. Dans le cas de ces deux pays, la volonté politique y est pour beaucoup. L’Etat a décidé de donner le la. Selon des personnes qui ont été dans ces deux villes, il y a une véritable prise de conscience de vivre dans un environnement propre et sain. N’importe qui vous interpelle, lorsque vous laissez tomber un bout de papier ou un bidon d’eau, de passage dans votre véhicule. Pour ce geste banal ici en Côte d’Ivoire, vous pouvez vous retrouver derrière les barreaux à Accra pour de longues heures. Si le mal vous prend de conduire quelqu’un dans un commissariat parce qu’il a laissé traîner des ordures sur la voie, vous allez à coup sûr vous faire ridiculiser par les policiers. Ils vont certainement vous reprocher de leur faire perdre du temps. Au risque de vous jeter au visage un propos comme : ‘’Il veut montrer quoi ? Il se croit en Europe ici, celui-là. Nous, on a d’autres choses à faire’’. Lors d’une mission dans le pays de Kwame N’Kruma, il y a quelques années, un collègue raconte avoir été surpris de la réaction de passants, lorsqu’il s’est mis à fumer une cigarette dans une rue de Takoradi. «Ivorian man don’t smoke here (traduction, Ivoirien, ne fume pas ici)», s’est-il entendu dire avec véhémence. La clameur publique a failli avoir raison de lui. Il dit avoir compris que l’application de cette mesure n’est pas seulement l’affaire de la force publique, mais de tous. A Kigali, l’exemple est également frappant. Des témoins racontent que la police ne badine pas, quand elle surprend quelqu’un en train de jeter des ordures sur la voie publique. La contravention est immédiate. En plus de cette sanction, vous êtes forcé à ramasser ce que vous avez jeté et même à balayer la rue. Il se raconte aussi que lorsqu’on arrive dans la capitale du Rwanda, on est frappé par la beauté de la ville et l’ordre qui y règne. Ce n’est pas qu’ils ne connaissent pas les minicars appelés gbakas ici et autres taxis communaux. Une bonne source nous a confié une fois que le samedi est décrété jour de salubrité. Chacun est obligé de balayer devant sa demeure et des camions publics passent enlever ces ordures. Les récalcitrants sont conduits à la police. L’assainissement fait désormais partie de l’instruction civique dans le pays de Paul Kagame. Les exemples ghanéen et rwandais doivent fouetter notre conscience collective. Tout dépend de l’Etat.

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