Abdoulaye Sylla, Président du Collectif des fédérations de syndicats de conducteurs professionnels de Côte d’Ivoire (Cfsycpro-Ci) est monté au créneau le dimanche 4 mai 2014, pour asséner ses vérités suite à la désolidarisation de ses pairs syndicalistes du transport routier opposés à la volonté du ministre de tutelle Gaoussou Touré d’y engager des réformes. Face à la presse au siège de la Fensci situé à la gare d’Adjamé, il a mis en cause ses pairs qui s’engageraient dans des combats par procuration. Et qui laisseraient ainsi l’intérêt de leurs mandants. A l’en croire, ceux qui étaient au devant de la grogne contre la réforme dans le milieu des transports agissaient pour le compte de certains dirigeants de structures sous tutelle. Qui auraient peur de voir s’écrouler des intérêts personnels. « Nous avons constaté que des syndicalistes qui donnaient de la voix, dénonçant tel ou tel autre projet, se comportaient comme les agents des structures sous tutelle. Et cette attitude confirmait le fait qu’ils auraient été approchés par des responsables de structures sous tutelle pour mener un combat par procuration. Ils agissaient sous diktat. C’est ce qui justifie mon opposition à la grève projetée. Et c’est le sens de ma présence au dialogue direct initié par le ministre Gaoussou Touré à son cabinet», a-t-il expliqué. Mais, n’y a-t-il pas eu trahison ? A cette question, le leader de la Fensci et du Cfsycpro-Ci s’est défendu en ces termes : « il n’en est rien. Nous sommes au devant de l’action syndicale pour des causes de la corporation et non pour des combats et intérêts personnels. A partir du moment où le ministre de tutelle vous appelle autour de la table de négociation, il faut venir l’écouter. Il peut se tromper de bonne foi. Mais quand vous refusez la main tendue, vous étalez votre forfaiture et la mauvaise foi. Vous confirmez que vous êtes à la solde des responsables de structures qui vous laissent battre le pavé à la leur place pour défendre leurs intérêts et non ceux de vos mandants ». Il a confié que sa présence au dialogue direct lui aura permis avec dix (10) autres de ses pairs sur les 18 leaders syndicaux du milieu conviés à la rencontre, de savoir que les syndicats de chauffeurs n’ont pas été contactés et associés à la rédaction de la mouture de la réforme du secteur tout simplement parce que le ministre a, sur son bureau un livre blanc. Lequel contient toutes les préoccupations des conducteurs. Qui vont de la politique de formation à la convention collective en passant par le recyclage des chauffeurs. « Ce fut une avancée. Un seul transporteur a par exemple 200 véhicules de transport. Mais, il ne paie pas ses chauffeurs convenablement et ne les déclare pas, non plus à la CNPS. Voilà des questions qu’il faut prendre à bras le corps autour de la table de négociation. Quand on ne dialogue, on ne peut pas se comprendre et on fait des analyses et des choix non lucides. Il faut arrêter de s’infantiliser en menant des combats par procuration », a-t-il conclu.
O.G
O.G