Dans une déclaration produite le 16 mai, la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) se prononce sur les tarifs du péage et fait des propositions au gouvernement afin de les alléger.
Annoncé le mardi 13 Mai, le péage autoroutier a été mis en vigueur depuis le jeudi 15 Mai 2014 par le gouvernement de Côte d’Ivoire avec à sa tête le premier ministre Daniel Kablan Duncan.
Si la réalisation de ce projet tant souhaité depuis plusieurs années par les populations a été accueillie avec intérêt par les usagers dans leurs grande majorité, force est de constater que les différents tarifs proposés inquiètent la plupart des bénéficiaires.
Nonobstant les justificatifs donnés par le gouvernement en ces termes : « la prise en compte des coûts de construction, l’entretien et les moyens de construction de nouvelles autoroutes ainsi que l’atteinte de l’équilibre financier pour un amortissement dans dix (10) ans et enfin, pour permettre de disposer de nouvelles routes et infrastructures de qualité » et les propos du ministre attestant que les tarifs annoncés sont parmi les moins chers du monde, la COC-CI se permet de faire quelques commentaires face aux arguments du gouvernement après ses investigations.
1. De la volonte exprimée de l’Etat de mobilser des ressources pour l’entretien et la réalisation de nouvelles infrastructures routiers.
A ce titre, la Confédération des Organisateurs de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) estime d’une part que l’Etat ne devrait pas se faire de souci pour rentabiliser le projet, étant donné que l’autoroute du Nord constitue une voie bénéficiant d’un trafic d’une extrême densité eu égard au fait qu’elle relie non seulement les capitales économique (Abidjan) et politique (Yamoussoukro), mais aussi les zones à forte potentialité économique que sont l’Ouest, le Centre et le Nord ainsi que les pays limitrophes tels que le Mali, le Burkina Faso, le Liberia et la Guinée avec lesquels la Côte d’Ivoire réalise de fructueux échanges commerciaux.
D’autre part, à quoi servent la vignette, la patente, les frais de visite technique et les prélèvements sur les tarifs du carburant et autres multiples taxes si le péage autoroutier est présenté comme le moyen de mobilisation des ressources pour supporter les coûts de projets?
2. De l’affirmation relative aux tarifs parmi les moins chers au monde.
A ce sujet même si comparaison n’est pas raison, la réalité donne de constater d’abord que la Côte d’Ivoire semble figurer à cet effet parmi les pays les plus chers de la sous-région. Pour preuve, des sources interrogées livrent les informations suivantes :
Au Togo, les véhicules personnels paient 300 F CFA sur l’axe Togo - Benin long de 190 km.
Au Ghana, les usagers paient 300F CFA à chacun des 4 postes de péage soit 1200F CFA.
Au Burkina Faso, les poids lourds paient 12.500 F CFA pour 550 km quand en Côte d’Ivoire, il faut payer 10.000 F CFA chaque 100 km.
Ensuite de tels tarifs exorbitants sont de nature à avoir des répercutions sur les tarifs du transport et le coût des produits, des biens et autres services.
Enfin, les tarifs annoncés devraient être proportionnels à la distance parcourue par l’usager pour éviter l’injustice.
Au demeurant quelles alternatives, l’Etat offre-t-il aux usagers face à leur droit au choix ? Dans tous les pays du monde ayant expérimenté cet outil, une possibilité est donné aux usagers d’emprunter une voie secondaire pour ceux qui n’ont pas la possibilité de s’offrir le luxe du péage : ici le péage serait-il une contrainte ?
En définitive, la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) fait les propositions suivantes :
1. Le gouvernement devra mettre en place un comité tripartite (ETAT – CONSOMMATEUR –TRANSPORTEUR).
2. L’Etat devra tenir compte des études antérieures notamment celle du BNETD dont les conclusions ont un caractère social en vue de permettre à la population de contribuer aisément au financement des infrastructures routières sans porter atteinte à son pouvoir d’achat. A cet effet, la Côte d’Ivoire empruntant la route pour devenir un pays émergent tout en demeurant aujourd’hui un pays pauvre très endetté (PPTE) devra prendre des engagements socio-économiques en tenant compte de l’état de paupérisation avancée des consommateurs.
3. Prendre des mesures adéquates pour rendre le mécanisme technique du péage plus efficient pour permettre une fluidité routière nécessaire à la garantie d’une économie performante et compétitive.
Fait à Abidjan
le 16 Mai 2014
Pour la COC-CI
le Président
DOUKOUA GODE
Annoncé le mardi 13 Mai, le péage autoroutier a été mis en vigueur depuis le jeudi 15 Mai 2014 par le gouvernement de Côte d’Ivoire avec à sa tête le premier ministre Daniel Kablan Duncan.
Si la réalisation de ce projet tant souhaité depuis plusieurs années par les populations a été accueillie avec intérêt par les usagers dans leurs grande majorité, force est de constater que les différents tarifs proposés inquiètent la plupart des bénéficiaires.
Nonobstant les justificatifs donnés par le gouvernement en ces termes : « la prise en compte des coûts de construction, l’entretien et les moyens de construction de nouvelles autoroutes ainsi que l’atteinte de l’équilibre financier pour un amortissement dans dix (10) ans et enfin, pour permettre de disposer de nouvelles routes et infrastructures de qualité » et les propos du ministre attestant que les tarifs annoncés sont parmi les moins chers du monde, la COC-CI se permet de faire quelques commentaires face aux arguments du gouvernement après ses investigations.
1. De la volonte exprimée de l’Etat de mobilser des ressources pour l’entretien et la réalisation de nouvelles infrastructures routiers.
A ce titre, la Confédération des Organisateurs de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) estime d’une part que l’Etat ne devrait pas se faire de souci pour rentabiliser le projet, étant donné que l’autoroute du Nord constitue une voie bénéficiant d’un trafic d’une extrême densité eu égard au fait qu’elle relie non seulement les capitales économique (Abidjan) et politique (Yamoussoukro), mais aussi les zones à forte potentialité économique que sont l’Ouest, le Centre et le Nord ainsi que les pays limitrophes tels que le Mali, le Burkina Faso, le Liberia et la Guinée avec lesquels la Côte d’Ivoire réalise de fructueux échanges commerciaux.
D’autre part, à quoi servent la vignette, la patente, les frais de visite technique et les prélèvements sur les tarifs du carburant et autres multiples taxes si le péage autoroutier est présenté comme le moyen de mobilisation des ressources pour supporter les coûts de projets?
2. De l’affirmation relative aux tarifs parmi les moins chers au monde.
A ce sujet même si comparaison n’est pas raison, la réalité donne de constater d’abord que la Côte d’Ivoire semble figurer à cet effet parmi les pays les plus chers de la sous-région. Pour preuve, des sources interrogées livrent les informations suivantes :
Au Togo, les véhicules personnels paient 300 F CFA sur l’axe Togo - Benin long de 190 km.
Au Ghana, les usagers paient 300F CFA à chacun des 4 postes de péage soit 1200F CFA.
Au Burkina Faso, les poids lourds paient 12.500 F CFA pour 550 km quand en Côte d’Ivoire, il faut payer 10.000 F CFA chaque 100 km.
Ensuite de tels tarifs exorbitants sont de nature à avoir des répercutions sur les tarifs du transport et le coût des produits, des biens et autres services.
Enfin, les tarifs annoncés devraient être proportionnels à la distance parcourue par l’usager pour éviter l’injustice.
Au demeurant quelles alternatives, l’Etat offre-t-il aux usagers face à leur droit au choix ? Dans tous les pays du monde ayant expérimenté cet outil, une possibilité est donné aux usagers d’emprunter une voie secondaire pour ceux qui n’ont pas la possibilité de s’offrir le luxe du péage : ici le péage serait-il une contrainte ?
En définitive, la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) fait les propositions suivantes :
1. Le gouvernement devra mettre en place un comité tripartite (ETAT – CONSOMMATEUR –TRANSPORTEUR).
2. L’Etat devra tenir compte des études antérieures notamment celle du BNETD dont les conclusions ont un caractère social en vue de permettre à la population de contribuer aisément au financement des infrastructures routières sans porter atteinte à son pouvoir d’achat. A cet effet, la Côte d’Ivoire empruntant la route pour devenir un pays émergent tout en demeurant aujourd’hui un pays pauvre très endetté (PPTE) devra prendre des engagements socio-économiques en tenant compte de l’état de paupérisation avancée des consommateurs.
3. Prendre des mesures adéquates pour rendre le mécanisme technique du péage plus efficient pour permettre une fluidité routière nécessaire à la garantie d’une économie performante et compétitive.
Fait à Abidjan
le 16 Mai 2014
Pour la COC-CI
le Président
DOUKOUA GODE