Les escroqueries sur le Net produisent une double conséquence. Pour les usagers qui en sont les victimes tout d’abord, mais aussi pour l’image de marque de la Côte d’Ivoire, sérieusement ternie par ces activités illicites.
Les cybercrimels, communément appelés «brouteurs», continuent de siphonner les comptes bancaires d’honnêtes citoyens via Internet par des astuces dont ils ont le secret. En 2012, selon les chiffres officiels, le préjudice en Côte d’Ivoire était évalué à 3,3 milliards FCFA. En 2013, le chiffre pourrait être doublé. Ces données alarmantes de la police scientifique assombrissent la Toile ivoirienne. La Côte d’Ivoire, qualifiée de pays «traînard» dans ce domaine, avec un taux de pénétration d’Internet inférieur à 5%, est considérée aujourd’hui comme le paradis de la cybercriminalité. Pour plus de deux millions d’utilisateurs, Abidjan a la plus mauvaise «e-réputation», volant ainsi la vedette au Nigeria, longtemps reconnu pour ses frasques en la matière. Et pour cause. Des escrocs virtuels continuent d’arnaquer des particuliers au quotidien. Agés pour la plupart de 13 à 30 ans, ces «brouteurs» ont pour atout la maîtrise de l’outil informatique qu’ils manient au détriment de leurs victimes.
Les techniques utilisées sont de plus en plus sophistiquées. Hameçonnage (fishing), arnaques «à l’héritage», aux sentiments, à la loterie, à la commande de matériel et promesse de paiement par carte de crédit ou virement bancaire, détournements de courrier destinés aux banques, escroqueries à la voiture d’occasion, au dédommagement des victimes d’abus de confiance…, la liste est longue. L’imagination des brouteurs est sans limite. Cependant, beaucoup utilisent des numéros de téléphone et privilégient l’arnaque aux sentiments. Pour ce faire, ils créent des comptes factices sur des sites de rencontre ou sur les réseaux sociaux en utilisant des photos d’hommes ou de femmes récupérées sur Internet. Habilement, ils entretiennent des correspondances pendant plusieurs semaines, voire des mois, pour faire naître des sentiments chez leur interlocuteur (trice). Lorsque la confiance s’installe, ils sollicitent leur victime pour l’achat d’un billet d’avion afin de leur rendre visite, pour l’achat d’un nouvel ordinateur, pour aider un membre de leur famille tombé soudainement malade ou victime d’un accident, etc. En 2013, plus de 700 millions FCFA de préjudices financiers dus aux seules arnaques aux sentiments ont été enregistrés par la plateforme de lutte contre la cybercriminalité.
Des sanctions revues à la hausse
La menace, loin d’être virtuelle, est réelle. Selon les conclusions de l’atelier technique tenu l’an dernier sur la cybercriminalité, réunissant des experts ivoiriens en la matière, ce fléau a atteint une proportion inquiétante, faisant figurer la Côte d’Ivoire sur la liste rouge des pays à risque en matière d’e-commerce (transactions commerciales en ligne). C’est toute l’économie numérique qui est en danger. Les autorités ivoiriennes ont pris la pleine mesure du problème. Depuis 2011, elles ont procédé à la mise sur pied de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC). Cette division de la police scientifique, composée de personnels civils (aspects techniques) et policiers (investigation), mène une guerre sans merci contre les brouteurs. Résultat : en 2012, l’on a enregistré 69 arrestations pour 51 personnes déférées au Parquet. L’année 2013 a vu plus de 400 plaintes. Si ces résultats sont satisfaisants, beaucoup reste à faire car les escrocs ne se démobilisent pas. Dans un communiqué de presse du 27 juillet 2013, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) convenait de la nécessité de renforcer le contrôle des établissements de transfert d’argent. Toute chose qui ne peut être possible qu’avec une réelle volonté des dirigeants d’accroître les moyens matériels et humains dont dispose cette unité spéciale. Pour l’heure, le Gouvernement s’est doté d’instruments juridiques en la matière. Le 14 mai 2013, en qualifiant les différentes infractions en cyber, il a adopté une loi condamnant les cybercriminels à une peine d’emprisonnement d’un à vingt ans, avec une amende de 50 000 à 100 millions FCFA. Aussi, faisant de la prévention un impératif pour endiguer ce fléau, le 10 avril 2014, une campagne de sensibilisation a été organisée pour informer et former les jeunes à une utilisation licite des technologies de l’information et de la communication
Ebissié Gnamkey
Les cybercrimels, communément appelés «brouteurs», continuent de siphonner les comptes bancaires d’honnêtes citoyens via Internet par des astuces dont ils ont le secret. En 2012, selon les chiffres officiels, le préjudice en Côte d’Ivoire était évalué à 3,3 milliards FCFA. En 2013, le chiffre pourrait être doublé. Ces données alarmantes de la police scientifique assombrissent la Toile ivoirienne. La Côte d’Ivoire, qualifiée de pays «traînard» dans ce domaine, avec un taux de pénétration d’Internet inférieur à 5%, est considérée aujourd’hui comme le paradis de la cybercriminalité. Pour plus de deux millions d’utilisateurs, Abidjan a la plus mauvaise «e-réputation», volant ainsi la vedette au Nigeria, longtemps reconnu pour ses frasques en la matière. Et pour cause. Des escrocs virtuels continuent d’arnaquer des particuliers au quotidien. Agés pour la plupart de 13 à 30 ans, ces «brouteurs» ont pour atout la maîtrise de l’outil informatique qu’ils manient au détriment de leurs victimes.
Les techniques utilisées sont de plus en plus sophistiquées. Hameçonnage (fishing), arnaques «à l’héritage», aux sentiments, à la loterie, à la commande de matériel et promesse de paiement par carte de crédit ou virement bancaire, détournements de courrier destinés aux banques, escroqueries à la voiture d’occasion, au dédommagement des victimes d’abus de confiance…, la liste est longue. L’imagination des brouteurs est sans limite. Cependant, beaucoup utilisent des numéros de téléphone et privilégient l’arnaque aux sentiments. Pour ce faire, ils créent des comptes factices sur des sites de rencontre ou sur les réseaux sociaux en utilisant des photos d’hommes ou de femmes récupérées sur Internet. Habilement, ils entretiennent des correspondances pendant plusieurs semaines, voire des mois, pour faire naître des sentiments chez leur interlocuteur (trice). Lorsque la confiance s’installe, ils sollicitent leur victime pour l’achat d’un billet d’avion afin de leur rendre visite, pour l’achat d’un nouvel ordinateur, pour aider un membre de leur famille tombé soudainement malade ou victime d’un accident, etc. En 2013, plus de 700 millions FCFA de préjudices financiers dus aux seules arnaques aux sentiments ont été enregistrés par la plateforme de lutte contre la cybercriminalité.
Des sanctions revues à la hausse
La menace, loin d’être virtuelle, est réelle. Selon les conclusions de l’atelier technique tenu l’an dernier sur la cybercriminalité, réunissant des experts ivoiriens en la matière, ce fléau a atteint une proportion inquiétante, faisant figurer la Côte d’Ivoire sur la liste rouge des pays à risque en matière d’e-commerce (transactions commerciales en ligne). C’est toute l’économie numérique qui est en danger. Les autorités ivoiriennes ont pris la pleine mesure du problème. Depuis 2011, elles ont procédé à la mise sur pied de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC). Cette division de la police scientifique, composée de personnels civils (aspects techniques) et policiers (investigation), mène une guerre sans merci contre les brouteurs. Résultat : en 2012, l’on a enregistré 69 arrestations pour 51 personnes déférées au Parquet. L’année 2013 a vu plus de 400 plaintes. Si ces résultats sont satisfaisants, beaucoup reste à faire car les escrocs ne se démobilisent pas. Dans un communiqué de presse du 27 juillet 2013, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) convenait de la nécessité de renforcer le contrôle des établissements de transfert d’argent. Toute chose qui ne peut être possible qu’avec une réelle volonté des dirigeants d’accroître les moyens matériels et humains dont dispose cette unité spéciale. Pour l’heure, le Gouvernement s’est doté d’instruments juridiques en la matière. Le 14 mai 2013, en qualifiant les différentes infractions en cyber, il a adopté une loi condamnant les cybercriminels à une peine d’emprisonnement d’un à vingt ans, avec une amende de 50 000 à 100 millions FCFA. Aussi, faisant de la prévention un impératif pour endiguer ce fléau, le 10 avril 2014, une campagne de sensibilisation a été organisée pour informer et former les jeunes à une utilisation licite des technologies de l’information et de la communication
Ebissié Gnamkey