La nouvelle n’a guère réjoui les automobilistes ivoiriens, désormais contraints de s’acquitter d’un droit de passage sur l’autoroute du Nord. Mais cette nouvelle règle devrait permettre de financer les investissements consentis, d’assurer l’entretien du réseau et d’améliorer les conditions de sécurité. Du côté des leaders syndicaux du secteur des transports, on insiste cependant sur une poursuite de la négociation au niveau des conditions d’exploitation.
Depuis le jeudi 15 mai 2014 à 15 heures, la Côte d’Ivoire a basculé dans un système de péage autoroutier dont devra désormais s’acquitter tout automobiliste. Cette disposition concerne les personnes, les véhicules comme les marchandises transportées. Spécifiquement, en Côte d’Ivoire, la formule adoptée s’appliquera à l’autoroute du Nord, axe reliant les villes d’Abidjan et de Yamoussoukro, long de plus de 240 kilomètres. Le top départ a été donné par le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, qui a mis en service le poste d’Attinguié, localité située à 20 kilomètres d’Abidjan sur cette même autoroute. Le chef du Gouvernement ivoirien a payé symboliquement son dû, soit un tarif de 1 250 FCFA. Ceci en présence de plusieurs membres de son gouvernement, dont Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, et une forte délégation de leaders syndicaux du secteur des transports terrestres. Juste après cet acte citoyen, le Premier ministre a invité les acteurs du secteur des transports, venus nombreux à ce lancement, à «adhérer au principe du péage autoroutier». Une invitation apparemment entendue, en dépit des réactions mitigées des leaders syndicaux qui adhèrent au principe, tout en trouvant son coût tout de même élevé, peu social, et arguant que «leurs différentes propositions n’ont pas été prises en compte par les autorités ivoiriennes». Mais ces dernières n’ont, visiblement, pas fermé la porte à la négociation puisqu’un comité paritaire sera créé à cet effet.
Des tarifs progressifs
En attendant les retombées de ces concertations annoncées, les consommateurs croient fermement que l’application des tarifs indiqués va impacter négativement leur budget, craignant également une hausse progressive des prix. Selon les explications techniques de M. Jean-Philippe Kouamé, directeur de la commercialisation de la route au Fonds d’entretien routier (FER), «le poste de Singrobo, situé à cent kilomètres de celui d’Attingué, qui n’est pas encore achevé, sera exploité de façon manuelle immédiatement durant 45 jours, le temps d’achever les travaux de construction. La rentabilité financière pour les caisses de l’Etat est estimée à environ 4 milliards de FCFA sur le reste de l’exercice 2014. En année pleine, c’est environ huit milliards FCFA qui seront récoltés». Pour l’exploitation, le Fonds d’entretien routier, concessionnaire de l’exploitation de l’ouvrage, a acquis une ambulance, un parc d’automobiles, et dispose sur place d’un poste de police.
Il est bon de préciser que les usagers vont payer quatre types de tarifs. Le tarif de classe 1 comprend les véhicules légers : 1250 FCFA par poste, soit 2500 FCFA en aller simple (d’où 5000 FCFA en aller et retour). Pour ce qui est du tarif de classe 2, celui qui concerne les minicars allant jusqu’à 31 places, l’usager devra payer 2500 FCFA par passage et par poste, soit 5000 FCFA en aller simple, donc 10000 FCFA pour l’aller et le retour. En ce qui concerne les tarifs de classes 3, qui ciblent les cars de plus de 31 places, les usagers ou transporteurs devront débourser par passage et par poste 3750 FCFA, soit 7500 FCFA à l’aller (15000 FCFA pour l’aller et le retour). Enfin, les poids lourds (de la catégorie classe 4), seront facturés à 5000 FCFA par passage et par poste. Ainsi le camionneur qui va effectuer un aller-retour devra payer respectivement 5000 FCFA à Attinguié et au poste de Singrobo. Ici, dans les deux sens, le camionneur concerné va débourser en tout la somme de 20000 FCFA.
Reste une question de fond : que va rapporter ce système de péage sur le plan sécuritaire, commercial et social ? «Nous allons assister à un gain de temps avec la réduction du temps des trajets, le confort pour l’usager de la route et une meilleure sécurité – assistance-dépannage. Au plan commercial, pour développer ses routes, la Côte d’Ivoire a fait le choix de faire payer les utilisateurs plutôt que les contribuables. Pendant que les recettes et les redevances vont permettre, d’une part, de rembourser les emprunts ayant servi aux financements de l’autoroute, et d’autre part de financer les travaux d’entretien courant et périodique de l’autoroute, et même d’envisager le financement de la construction de nouvelles routes», nous a-t-on précisé.
Stéphane d’Avignon
Depuis le jeudi 15 mai 2014 à 15 heures, la Côte d’Ivoire a basculé dans un système de péage autoroutier dont devra désormais s’acquitter tout automobiliste. Cette disposition concerne les personnes, les véhicules comme les marchandises transportées. Spécifiquement, en Côte d’Ivoire, la formule adoptée s’appliquera à l’autoroute du Nord, axe reliant les villes d’Abidjan et de Yamoussoukro, long de plus de 240 kilomètres. Le top départ a été donné par le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, qui a mis en service le poste d’Attinguié, localité située à 20 kilomètres d’Abidjan sur cette même autoroute. Le chef du Gouvernement ivoirien a payé symboliquement son dû, soit un tarif de 1 250 FCFA. Ceci en présence de plusieurs membres de son gouvernement, dont Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, et une forte délégation de leaders syndicaux du secteur des transports terrestres. Juste après cet acte citoyen, le Premier ministre a invité les acteurs du secteur des transports, venus nombreux à ce lancement, à «adhérer au principe du péage autoroutier». Une invitation apparemment entendue, en dépit des réactions mitigées des leaders syndicaux qui adhèrent au principe, tout en trouvant son coût tout de même élevé, peu social, et arguant que «leurs différentes propositions n’ont pas été prises en compte par les autorités ivoiriennes». Mais ces dernières n’ont, visiblement, pas fermé la porte à la négociation puisqu’un comité paritaire sera créé à cet effet.
Des tarifs progressifs
En attendant les retombées de ces concertations annoncées, les consommateurs croient fermement que l’application des tarifs indiqués va impacter négativement leur budget, craignant également une hausse progressive des prix. Selon les explications techniques de M. Jean-Philippe Kouamé, directeur de la commercialisation de la route au Fonds d’entretien routier (FER), «le poste de Singrobo, situé à cent kilomètres de celui d’Attingué, qui n’est pas encore achevé, sera exploité de façon manuelle immédiatement durant 45 jours, le temps d’achever les travaux de construction. La rentabilité financière pour les caisses de l’Etat est estimée à environ 4 milliards de FCFA sur le reste de l’exercice 2014. En année pleine, c’est environ huit milliards FCFA qui seront récoltés». Pour l’exploitation, le Fonds d’entretien routier, concessionnaire de l’exploitation de l’ouvrage, a acquis une ambulance, un parc d’automobiles, et dispose sur place d’un poste de police.
Il est bon de préciser que les usagers vont payer quatre types de tarifs. Le tarif de classe 1 comprend les véhicules légers : 1250 FCFA par poste, soit 2500 FCFA en aller simple (d’où 5000 FCFA en aller et retour). Pour ce qui est du tarif de classe 2, celui qui concerne les minicars allant jusqu’à 31 places, l’usager devra payer 2500 FCFA par passage et par poste, soit 5000 FCFA en aller simple, donc 10000 FCFA pour l’aller et le retour. En ce qui concerne les tarifs de classes 3, qui ciblent les cars de plus de 31 places, les usagers ou transporteurs devront débourser par passage et par poste 3750 FCFA, soit 7500 FCFA à l’aller (15000 FCFA pour l’aller et le retour). Enfin, les poids lourds (de la catégorie classe 4), seront facturés à 5000 FCFA par passage et par poste. Ainsi le camionneur qui va effectuer un aller-retour devra payer respectivement 5000 FCFA à Attinguié et au poste de Singrobo. Ici, dans les deux sens, le camionneur concerné va débourser en tout la somme de 20000 FCFA.
Reste une question de fond : que va rapporter ce système de péage sur le plan sécuritaire, commercial et social ? «Nous allons assister à un gain de temps avec la réduction du temps des trajets, le confort pour l’usager de la route et une meilleure sécurité – assistance-dépannage. Au plan commercial, pour développer ses routes, la Côte d’Ivoire a fait le choix de faire payer les utilisateurs plutôt que les contribuables. Pendant que les recettes et les redevances vont permettre, d’une part, de rembourser les emprunts ayant servi aux financements de l’autoroute, et d’autre part de financer les travaux d’entretien courant et périodique de l’autoroute, et même d’envisager le financement de la construction de nouvelles routes», nous a-t-on précisé.
Stéphane d’Avignon