L’Union africaine (UA) a fêté lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement mercredi soir à Malabo, les 10 ans d’activités de son Conseil de paix et sécurité (CPS) sans avoir réussi à se soustraire de la dépendance financière extérieure due à la mobilisation de maigres ressources propres pour son fonctionnement et le financement de ses projets.
Instrument politique d’opérationnalisation de l’Architecture africaine pour la paix et la sécurité, le CPS est un organe chargé de la prévention, la gestion et le règlement des crises en Afrique. Présidé en ce moment par le président ougandais Yoweri Museveni, il se compose de 15 membres élus pour un mandat de deux à trois ans selon le principe de rotation géographique consacré par l’organisation.
Qu’il s’agisse de conflits armés ou de coups d’Etat, l’UA ne peut se vanter d’avoir mis un terme aux situations d’instabilité sur le continent. Comme le démontre la poursuite de la violence depuis près de 25 ans en Somalie, à laquelle la République centrafricaine (RCA) menace de ravir la vedette, dans un contexte par ailleurs troublé par les crises en Libye, au Mali, au Darfour au Soudan, au Sud-Soudan, etc.
Dans d’autres pays comme le Nigeria avec la nébuleuse Boko Haram qui influe sur certains pays voisins, ou encore le Kenya devenu le théâtre d’opération des groupes islamistes somaliens shebab, le terrorisme a fait son apparition, fléau contre lequel, avec d’autres tels le grand banditisme, l’insécurité transfrontalière et la piraterie maritime, le CPS appelle à une stratégie de lutte globale.
Certes, l’UA, créée en 2002 sur les cendres de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) fondée pour sa part en 1963 au lendemain des indépendances, se félicite de la réduction du nombre de conflits sur le continent au cours de sa première décennie d’existence.
Par exemple, le président Pierre Nkurunziza s’est réjoui du retour à la normalisation grâce à une Initiative régionale pour la paix au Burundi, soutenue plus tard par un accord de cessez-le-feu global, illustrée par la mobilisation des forces éthiopiennes, ougandaises et sud-africaines au sein de la première mission de paix sous l’égide de l’organisation africaine à la suite de l’avènement du CPS.
Mais, pensée pour impulser un plus grand dynamisme au développement économique et social de ses Etats membres, l’UA n’arrive toujours pas à jouer pleinement son rôle dans la prise en charge de ses propres problèmes, au point de susciter un sentiment d’inefficacité partagé par ses propres dirigeants, habitués eux-mêmes à produire des résolutions et recommandations suivies de peu d’effets.
Son plus grand défi : se doter de ressources prévisibles et durables pour la réalisation de ses projets. "La paix et la sécurité appellent des ressources financières conséquentes aussi bien au niveau continental qu’au niveau des Etats", a souligné le chef de l’Etat mauritanien nouvellement réélu et président en exercice de l’UA, Mohamed Ould Abdelaziz.
Il s’agit là d’un propos consistant à déplorer le faible engagement des pays africains pour le financement de leurs actions de gestion des crises, de sorte que c’est plutôt des partenaires extérieurs que provient l’essentiel des fonds utilisés non seulement dans ce domaine mais aussi pour d’autres opérations menées par l’UA.
D’après un rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria en Afrique du Sud, entre 2008 et 2011 seuls 2% du budget d’environ 780 millions de dollars américains du Fonds pour la paix avaient été fournis par ces Etats.
En 2013, s’indignait l’ancien commissaire aux affaires économiques Maxwell Nkwezalamba, les engagements des partenaires étaient estimés à 96,16% des 280 millions dollars de budget de la Commission de l’UA elle-même.
Cette dépendance a ses inconvénients, puisque, en plus de conditionnalités limitant le plus souvent la marge de manœuvre de cet organe exécutif dans le choix de ses priorités et de l’utilisation des fonds octroyés, les délais de mise à disposition des financements des partenaires s’avèrent aussi longs, entraînant des retards dans la réalisation des activités, faisait observer M. Nkwezalamba.
En marge du 23e sommet ordinaire de l’UA qui se déroule jeudi et vendredi dans la capitale équato-guinéenne, la dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents à la commémoration des 10 ans du Conseil de paix et de sécurité se sont par la suite retrouvés pour une réunion des pays contributeurs de ressources au renforcement des capacités africaines pour les crises immédiates (CARIC).
Cette une concertation à huis clos était consacrée à l’opérationnalisation du projet d’une force continentale d’intervention rapide regroupant l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Ethiopie, l’Angola, la Mauritanie, l’Ouganda, la Tanzanie, le Sénégal, le Soudan, le Tchad, le Niger et le Burundi auxquels s’est jointe l’Egypte qui vient d’élire à sa tête le général Abded Fattah al-Sissi.
Mais c’est une réunion sans résultats probants, où aucun signal fort n’a été enregistré pour permettre la concrétisation effective du système de réaction aux crises créé en 2013 dans la perspective de l’opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) qui ne cesse d’être repoussée alors qu’elle était prévue en 2010, le Cameroun ayant été désigné comme base logistique continentale.
"L’aspect fondamental réside dans la mobilisation des financements. Si une crise survient maintenant, qui va financer ? On n’avance pas", a déploré une source interne à la Commission de l’UA.
Comme solution à cet important écueil, l’UA s’est proposé d’instituer deux mécanismes de sources alternatives de financement pour la prise en charge de ses opérations, à savoir une taxe de 10 dollars américains sur les billets d’avion et une autre de 2 dollars sur le tourisme.
A cause des réticences de nombre de pays au rang desquels l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Egypte ou encore la Tunisie avec des pays insulaires comme les Seychelles, les discussions sur ce projet n’ont pu aboutir à un consensus lors des travaux des ministres des Affaires étrangères préparatoires au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.
Instrument politique d’opérationnalisation de l’Architecture africaine pour la paix et la sécurité, le CPS est un organe chargé de la prévention, la gestion et le règlement des crises en Afrique. Présidé en ce moment par le président ougandais Yoweri Museveni, il se compose de 15 membres élus pour un mandat de deux à trois ans selon le principe de rotation géographique consacré par l’organisation.
Qu’il s’agisse de conflits armés ou de coups d’Etat, l’UA ne peut se vanter d’avoir mis un terme aux situations d’instabilité sur le continent. Comme le démontre la poursuite de la violence depuis près de 25 ans en Somalie, à laquelle la République centrafricaine (RCA) menace de ravir la vedette, dans un contexte par ailleurs troublé par les crises en Libye, au Mali, au Darfour au Soudan, au Sud-Soudan, etc.
Dans d’autres pays comme le Nigeria avec la nébuleuse Boko Haram qui influe sur certains pays voisins, ou encore le Kenya devenu le théâtre d’opération des groupes islamistes somaliens shebab, le terrorisme a fait son apparition, fléau contre lequel, avec d’autres tels le grand banditisme, l’insécurité transfrontalière et la piraterie maritime, le CPS appelle à une stratégie de lutte globale.
Certes, l’UA, créée en 2002 sur les cendres de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) fondée pour sa part en 1963 au lendemain des indépendances, se félicite de la réduction du nombre de conflits sur le continent au cours de sa première décennie d’existence.
Par exemple, le président Pierre Nkurunziza s’est réjoui du retour à la normalisation grâce à une Initiative régionale pour la paix au Burundi, soutenue plus tard par un accord de cessez-le-feu global, illustrée par la mobilisation des forces éthiopiennes, ougandaises et sud-africaines au sein de la première mission de paix sous l’égide de l’organisation africaine à la suite de l’avènement du CPS.
Mais, pensée pour impulser un plus grand dynamisme au développement économique et social de ses Etats membres, l’UA n’arrive toujours pas à jouer pleinement son rôle dans la prise en charge de ses propres problèmes, au point de susciter un sentiment d’inefficacité partagé par ses propres dirigeants, habitués eux-mêmes à produire des résolutions et recommandations suivies de peu d’effets.
Son plus grand défi : se doter de ressources prévisibles et durables pour la réalisation de ses projets. "La paix et la sécurité appellent des ressources financières conséquentes aussi bien au niveau continental qu’au niveau des Etats", a souligné le chef de l’Etat mauritanien nouvellement réélu et président en exercice de l’UA, Mohamed Ould Abdelaziz.
Il s’agit là d’un propos consistant à déplorer le faible engagement des pays africains pour le financement de leurs actions de gestion des crises, de sorte que c’est plutôt des partenaires extérieurs que provient l’essentiel des fonds utilisés non seulement dans ce domaine mais aussi pour d’autres opérations menées par l’UA.
D’après un rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria en Afrique du Sud, entre 2008 et 2011 seuls 2% du budget d’environ 780 millions de dollars américains du Fonds pour la paix avaient été fournis par ces Etats.
En 2013, s’indignait l’ancien commissaire aux affaires économiques Maxwell Nkwezalamba, les engagements des partenaires étaient estimés à 96,16% des 280 millions dollars de budget de la Commission de l’UA elle-même.
Cette dépendance a ses inconvénients, puisque, en plus de conditionnalités limitant le plus souvent la marge de manœuvre de cet organe exécutif dans le choix de ses priorités et de l’utilisation des fonds octroyés, les délais de mise à disposition des financements des partenaires s’avèrent aussi longs, entraînant des retards dans la réalisation des activités, faisait observer M. Nkwezalamba.
En marge du 23e sommet ordinaire de l’UA qui se déroule jeudi et vendredi dans la capitale équato-guinéenne, la dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents à la commémoration des 10 ans du Conseil de paix et de sécurité se sont par la suite retrouvés pour une réunion des pays contributeurs de ressources au renforcement des capacités africaines pour les crises immédiates (CARIC).
Cette une concertation à huis clos était consacrée à l’opérationnalisation du projet d’une force continentale d’intervention rapide regroupant l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Ethiopie, l’Angola, la Mauritanie, l’Ouganda, la Tanzanie, le Sénégal, le Soudan, le Tchad, le Niger et le Burundi auxquels s’est jointe l’Egypte qui vient d’élire à sa tête le général Abded Fattah al-Sissi.
Mais c’est une réunion sans résultats probants, où aucun signal fort n’a été enregistré pour permettre la concrétisation effective du système de réaction aux crises créé en 2013 dans la perspective de l’opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) qui ne cesse d’être repoussée alors qu’elle était prévue en 2010, le Cameroun ayant été désigné comme base logistique continentale.
"L’aspect fondamental réside dans la mobilisation des financements. Si une crise survient maintenant, qui va financer ? On n’avance pas", a déploré une source interne à la Commission de l’UA.
Comme solution à cet important écueil, l’UA s’est proposé d’instituer deux mécanismes de sources alternatives de financement pour la prise en charge de ses opérations, à savoir une taxe de 10 dollars américains sur les billets d’avion et une autre de 2 dollars sur le tourisme.
A cause des réticences de nombre de pays au rang desquels l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Egypte ou encore la Tunisie avec des pays insulaires comme les Seychelles, les discussions sur ce projet n’ont pu aboutir à un consensus lors des travaux des ministres des Affaires étrangères préparatoires au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.