MALABO -- Le 23e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), clôturé après deux jours de discussions vendredi soir à Malabo en Guinée équatoriale, a franchi un pas important dans l'objectif d'autonomie économique et financières du continent avec l'adoption du protocole d'établissement et des statuts du Fonds monétaire africain (FMA).
C'est le principal fait marquant de ce sommet auxquels ont pris part, pour des débats sous le thème officiel de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, une quarantaine de dirigeants africains, en présence des invités tels le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le vice-président cubain Salvador Valdes Mesa ou encore le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy.
Créé en 2009, le FMA a pour vocation de contribuer à la stabilité économique et à la gestion crises financières en Afrique, en favorisant la croissance macroéconomique et le développement commercial par la promotion des échanges commerciaux entre les pays du continent. Il est censé permettre la création d'un marché commun africain programmée pour 2017.
Avec son siège à Yaoundé au Cameroun, cette institution est chargée de doter à terme le continent d'une monnaie unique en vue d'une meilleure intégration économique régionale paralysée pour l'heure par l'existence d'une multitude de monnaies (une cinquantaine) non convertibles les unes envers les autres, un véritable frein au commerce intra-africain établi à un faible niveau de 12% du total.
Au même titre que la Banque centrafricaine (BCA) établie à Abuja au Nigeria et de la Banque africaine de l'investissement ( BAI) à Tripoli en Libye, sa mise en place avait été prévue dans l'Acte constitutif de l'UA adopté en 2000 à Syrte en Libye.
Le processus retardait en raison des manoeuvres de suprématie manifestées par le "big five" ou groupe des plus gros contributeurs de l'UA composé de la Libye, de l'Egypte, de l'Algérie, du Nigeria et de l'Afrique du Sud, pour l'octroi d'un droit de veto sur la gestion du capital fixé à 22 milliards de dollars américains et le fonctionnement de la banque.
Un consensus a finalement été trouvé lors du sommet de Malabo pour qu'un poste d'administrateur permanent soit attribué à pays participant à plus de 3,5% au capital, sans droit de veto cependant, selon une information communiquée à Xinhua par une source proche du dossier à l'UA.
Pour autant, rien n'est réglé totalement pour la mise en service effective du FMA. Après l'étape de l'adoption du protocole d'établissement et des statuts, reste maintenant la ratification par au moins 15 pays ayant accepté d'être partie de prenante de ce processus. Soit encore de longs mois d'attente en perspective avant de voir l'institution démarrer ses activités à son siège de Yaoundé.
Une fois cette étape franchie, le FMA devra par la suite s'employer à se doter d'un organigramme et procéder à la désignation de son équipe managériale comprenant un directeur général.
La décision prise par les chefs d'Etat et de gouvernement réunis en Guinée équatoriale se rapporte, à leurs yeux, à un instrument d'émancipation vis-à-vis du reste du monde en vue de l'affirmation de l'autonomie financière qui pour l'heure se résume à un idéal trahi par un déséquilibre budgétaire chronique connu par l'UA entre les apports propres modestes et les apports extérieurs plus importants.
C'est le constat établi même par le chef de l'Etat mauritanien et président en exercice de l'organisation panafricaine, Mohamed Ould Abdelaziz, et ses pairs tout au long d'un sommet où les préoccupations ont par ailleurs été orientées vers la menace terroriste et d'autres phénomènes tels le crime organisé, le grand banditisme ou encore l'insécurité transfrontalière qui ébranlent le continent en ce moment.
Pour cette raison, l'attention a été portée sur les attaques subies aussi bien au Nigeria de la part de la secte islamiste Boko Haram qu'au Kenya et en Somalie des combattants des groupes armés islamistes al shabab. Les crises malienne, centrafricaine, sud- soudanaise, libyenne et d'autres dans d'autres pays ont aussi animé les discussions.
Après des débats lors des réunions des ministres des Affaires étrangères préparatoires à la rencontre au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, le principe de l'institution de sources alternatives de financement pour limiter la dépendance financière de l'UA vis-à-vis des partenaires extérieurs a été réaffirmé.
En plus du projet de taxation des billets et des séjours touristiques dans les hôtels, la gamme de possibilités envisagées a été élargie à d'autres options de même type concernant par exemple les hydrocarbures et les messages sur téléphones portables.
Au sujet du thème du sommet relatif à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, les dirigeants africains ont simplement réaffirmé, après un constat de lenteur dans l'application de leurs décisions et recommandations, leur engagement à affecter au moins 10% de leurs budgets nationaux au secteur agricole en vue de permettre la transformation économique nécessaire pour une croissance inclusive.
Dans cette optique, après avoir aussi reconnu la nécessité d'améliorer les infrastructures utiles à la promotion du commerce mettant l'accent sur la transformation locale des produits afin de leur assurer une valeur ajoutée, le Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) et le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) ont servi de documents de base aux débats.
Avec le secrétaire général adjoint de l'ONU et secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, Carlos Lopes, le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, et le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Kanayo F. Nwanze ont été invités à s'associer aux travaux.
Une mobilisation rare, le président Ould Abelaziz s'est félicité de ce que la "quasi-totalité des chefs d'Etat et de gouvernement" a pris part au sommet. Comme de règle pour le premier des deux rendez-annuels institués par l'UA, le prochain aura lieu en janvier 2015 à Addis-Abeba, au siège de l'organisation en Ethiopie, avant N'Djamena au Tchad en juin de la même année.
C'est le principal fait marquant de ce sommet auxquels ont pris part, pour des débats sous le thème officiel de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, une quarantaine de dirigeants africains, en présence des invités tels le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le vice-président cubain Salvador Valdes Mesa ou encore le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy.
Créé en 2009, le FMA a pour vocation de contribuer à la stabilité économique et à la gestion crises financières en Afrique, en favorisant la croissance macroéconomique et le développement commercial par la promotion des échanges commerciaux entre les pays du continent. Il est censé permettre la création d'un marché commun africain programmée pour 2017.
Avec son siège à Yaoundé au Cameroun, cette institution est chargée de doter à terme le continent d'une monnaie unique en vue d'une meilleure intégration économique régionale paralysée pour l'heure par l'existence d'une multitude de monnaies (une cinquantaine) non convertibles les unes envers les autres, un véritable frein au commerce intra-africain établi à un faible niveau de 12% du total.
Au même titre que la Banque centrafricaine (BCA) établie à Abuja au Nigeria et de la Banque africaine de l'investissement ( BAI) à Tripoli en Libye, sa mise en place avait été prévue dans l'Acte constitutif de l'UA adopté en 2000 à Syrte en Libye.
Le processus retardait en raison des manoeuvres de suprématie manifestées par le "big five" ou groupe des plus gros contributeurs de l'UA composé de la Libye, de l'Egypte, de l'Algérie, du Nigeria et de l'Afrique du Sud, pour l'octroi d'un droit de veto sur la gestion du capital fixé à 22 milliards de dollars américains et le fonctionnement de la banque.
Un consensus a finalement été trouvé lors du sommet de Malabo pour qu'un poste d'administrateur permanent soit attribué à pays participant à plus de 3,5% au capital, sans droit de veto cependant, selon une information communiquée à Xinhua par une source proche du dossier à l'UA.
Pour autant, rien n'est réglé totalement pour la mise en service effective du FMA. Après l'étape de l'adoption du protocole d'établissement et des statuts, reste maintenant la ratification par au moins 15 pays ayant accepté d'être partie de prenante de ce processus. Soit encore de longs mois d'attente en perspective avant de voir l'institution démarrer ses activités à son siège de Yaoundé.
Une fois cette étape franchie, le FMA devra par la suite s'employer à se doter d'un organigramme et procéder à la désignation de son équipe managériale comprenant un directeur général.
La décision prise par les chefs d'Etat et de gouvernement réunis en Guinée équatoriale se rapporte, à leurs yeux, à un instrument d'émancipation vis-à-vis du reste du monde en vue de l'affirmation de l'autonomie financière qui pour l'heure se résume à un idéal trahi par un déséquilibre budgétaire chronique connu par l'UA entre les apports propres modestes et les apports extérieurs plus importants.
C'est le constat établi même par le chef de l'Etat mauritanien et président en exercice de l'organisation panafricaine, Mohamed Ould Abdelaziz, et ses pairs tout au long d'un sommet où les préoccupations ont par ailleurs été orientées vers la menace terroriste et d'autres phénomènes tels le crime organisé, le grand banditisme ou encore l'insécurité transfrontalière qui ébranlent le continent en ce moment.
Pour cette raison, l'attention a été portée sur les attaques subies aussi bien au Nigeria de la part de la secte islamiste Boko Haram qu'au Kenya et en Somalie des combattants des groupes armés islamistes al shabab. Les crises malienne, centrafricaine, sud- soudanaise, libyenne et d'autres dans d'autres pays ont aussi animé les discussions.
Après des débats lors des réunions des ministres des Affaires étrangères préparatoires à la rencontre au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, le principe de l'institution de sources alternatives de financement pour limiter la dépendance financière de l'UA vis-à-vis des partenaires extérieurs a été réaffirmé.
En plus du projet de taxation des billets et des séjours touristiques dans les hôtels, la gamme de possibilités envisagées a été élargie à d'autres options de même type concernant par exemple les hydrocarbures et les messages sur téléphones portables.
Au sujet du thème du sommet relatif à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, les dirigeants africains ont simplement réaffirmé, après un constat de lenteur dans l'application de leurs décisions et recommandations, leur engagement à affecter au moins 10% de leurs budgets nationaux au secteur agricole en vue de permettre la transformation économique nécessaire pour une croissance inclusive.
Dans cette optique, après avoir aussi reconnu la nécessité d'améliorer les infrastructures utiles à la promotion du commerce mettant l'accent sur la transformation locale des produits afin de leur assurer une valeur ajoutée, le Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) et le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) ont servi de documents de base aux débats.
Avec le secrétaire général adjoint de l'ONU et secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, Carlos Lopes, le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, et le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Kanayo F. Nwanze ont été invités à s'associer aux travaux.
Une mobilisation rare, le président Ould Abelaziz s'est félicité de ce que la "quasi-totalité des chefs d'Etat et de gouvernement" a pris part au sommet. Comme de règle pour le premier des deux rendez-annuels institués par l'UA, le prochain aura lieu en janvier 2015 à Addis-Abeba, au siège de l'organisation en Ethiopie, avant N'Djamena au Tchad en juin de la même année.