Le Mondial brésilien a démarré depuis le 12 juin. Comment trouvez-vous le niveau général de la compétition?
Le niveau est élevé. Certaines sélections comme le Costa Rica, le Chili et la Colombie séduisent. On a l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre qui ne se sont pas sorties de leurs poules respectives. Cela signifie qu’il n’y a plus de petites équipes. Le football évolue partout.
Au niveau technique, quels commentaires faites-vous des rencontres disputées ?
A ce niveau, on a déjà vu beaucoup de beaux gestes. En tant qu’attaquant, j’ai apprécié mes collègues. Une telle compétition est une belle vitrine pour un footballeur. Ce Mondial me paraît très intéressant.
Finalement, n’éprouvez-vous pas de regrets de ne pas voir votre pays à ce rendez-vous (le Burkina Faso a été éliminé par l’Algérie)?
C’est vrai, cela fait mal. Un footballeur professionnel qui joue pour son pays a mal de ne pas participer à un tel tournoi. C’est lorsque j’ai suivi le match Côte d’Ivoire-Japon (2-1) à Recife que j’ai eu encore plus mal. Les Ivoiriens ont gagné et les Ivoiriens criaient dans les rues. J’ai eu mal car j’ai senti que ma place était au Brésil, avec ma sélection.
Comment jugez-vous le parcours des pays africains à ce Mondial ?
Je suis peiné par les éliminations de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana. Je trouve dommage que les Africains ne croient pas en eux. Ils ne sont pas ambitieux. Concernant la Côte d’Ivoire, après avoir été menés au score devant le Japon, Drogba et ses coéquipiers se sont bien réveillés pour s’imposer (2-1). Lorsqu’on compare les individualités des deux pays, il n’y a pas match. Les Ivoiriens évoluent dans les meilleurs clubs du monde. Tous les pays africains ne visent que les huitièmes de finale. Ce n’est pas normal.
Que voulez-vous dire ?
Regardez le Brésil de Neymar. Ce garçon n’a que 21 ans. Lui-même sait qu’il ne peut pas se comparer à Eto’o ou à Drogba. Drogba a brillé plus que Neymar. Pareil pour Eto’o. Les Africains doivent croire en eux. Seule la combativité peut nous permettre de gagner. Nous devons arrêter de jouer contre les Européens. Notre force, c’est notre détermination et notre combativité. Je félicite au passage l’Algérie et le Nigeria.
On vous sait proche des joueurs ivoiriens. Comment expliquez-vous leur débâcle ?
Il y a un problème dans cette équipe. Ce n’est pas normal, avec ces vedettes, de ne pas pouvoir accéder au second tour. Il est temps de régler le problème.
Les Eléphants ne se battent pas assez. De quel problème parlez-vous ?
La Côte d’Ivoire a de bons joueurs. On ne peut mettre la faute sur un joueur ou sur l’entraîneur. Je trouve que l’équipe ne se bat pas assez. A les voir jouer, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de solidarité. Lorsqu’un joueur perd le ballon, il n’est pas soutenu. Il y a un laisser-aller. Les Eléphants doivent former une équipe et surtout évoluer en équipe. Une équipe nationale ne se résume pas en des stars. Une équipe nationale est un groupe solide, une famille. Tant qu’il n’y aura pas d’entente, ce sera difficile pour les Eléphants.
Ils sont beaucoup à croire que les Eléphants ont été maraboutés. Qu’en dites-vous ?
J’entends cela. Mais je retiens que beaucoup de joueurs ont eu mal chez les Eléphants. Je prends l’exemple de Boubacar Sanogo (Energie Cottbus-D2 Allemagne). Il a laissé son club allemand de l’époque (Werder Brême- D1 Allemagne) pour venir disputer la Can 2008 au Ghana. A son retour, il a perdu sa place dans son club. Aucun dirigeant ivoirien ne l’a soutenu. Ne serait-ce que l’appeler pour savoir sa situation. Je pense aussi à Baky Koné qui a mal. Enfin, Jean-Marc Guillou a fait beaucoup pour le football ivoirien. Mais on lui a créé tous les problèmes du monde ici. Il faut rappeler Guillou. Sidy Diallo (Pdt Fif, Ndlr) doit faire appel à tous les frustrés. Tout le monde devrait être content de voir les Eléphants se produire. Or, il y a beaucoup qui ne supportent plus la Côte d’Ivoire. Cette sélection doit pouvoir fédérer tout le monde.
La conséquence est que tous les Ivoiriens sont déçus des Eléphants…
C’est le football ! Les joueurs même en sont conscients. Il faut pardonner. J’espère que les Eléphants se rattraperont à la Can 2015. Je suis Burkinabé mais je suis de cœur avec les Eléphants.
Réalisé par Guy-Florentin Yameogo
Le niveau est élevé. Certaines sélections comme le Costa Rica, le Chili et la Colombie séduisent. On a l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre qui ne se sont pas sorties de leurs poules respectives. Cela signifie qu’il n’y a plus de petites équipes. Le football évolue partout.
Au niveau technique, quels commentaires faites-vous des rencontres disputées ?
A ce niveau, on a déjà vu beaucoup de beaux gestes. En tant qu’attaquant, j’ai apprécié mes collègues. Une telle compétition est une belle vitrine pour un footballeur. Ce Mondial me paraît très intéressant.
Finalement, n’éprouvez-vous pas de regrets de ne pas voir votre pays à ce rendez-vous (le Burkina Faso a été éliminé par l’Algérie)?
C’est vrai, cela fait mal. Un footballeur professionnel qui joue pour son pays a mal de ne pas participer à un tel tournoi. C’est lorsque j’ai suivi le match Côte d’Ivoire-Japon (2-1) à Recife que j’ai eu encore plus mal. Les Ivoiriens ont gagné et les Ivoiriens criaient dans les rues. J’ai eu mal car j’ai senti que ma place était au Brésil, avec ma sélection.
Comment jugez-vous le parcours des pays africains à ce Mondial ?
Je suis peiné par les éliminations de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Ghana. Je trouve dommage que les Africains ne croient pas en eux. Ils ne sont pas ambitieux. Concernant la Côte d’Ivoire, après avoir été menés au score devant le Japon, Drogba et ses coéquipiers se sont bien réveillés pour s’imposer (2-1). Lorsqu’on compare les individualités des deux pays, il n’y a pas match. Les Ivoiriens évoluent dans les meilleurs clubs du monde. Tous les pays africains ne visent que les huitièmes de finale. Ce n’est pas normal.
Que voulez-vous dire ?
Regardez le Brésil de Neymar. Ce garçon n’a que 21 ans. Lui-même sait qu’il ne peut pas se comparer à Eto’o ou à Drogba. Drogba a brillé plus que Neymar. Pareil pour Eto’o. Les Africains doivent croire en eux. Seule la combativité peut nous permettre de gagner. Nous devons arrêter de jouer contre les Européens. Notre force, c’est notre détermination et notre combativité. Je félicite au passage l’Algérie et le Nigeria.
On vous sait proche des joueurs ivoiriens. Comment expliquez-vous leur débâcle ?
Il y a un problème dans cette équipe. Ce n’est pas normal, avec ces vedettes, de ne pas pouvoir accéder au second tour. Il est temps de régler le problème.
Les Eléphants ne se battent pas assez. De quel problème parlez-vous ?
La Côte d’Ivoire a de bons joueurs. On ne peut mettre la faute sur un joueur ou sur l’entraîneur. Je trouve que l’équipe ne se bat pas assez. A les voir jouer, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de solidarité. Lorsqu’un joueur perd le ballon, il n’est pas soutenu. Il y a un laisser-aller. Les Eléphants doivent former une équipe et surtout évoluer en équipe. Une équipe nationale ne se résume pas en des stars. Une équipe nationale est un groupe solide, une famille. Tant qu’il n’y aura pas d’entente, ce sera difficile pour les Eléphants.
Ils sont beaucoup à croire que les Eléphants ont été maraboutés. Qu’en dites-vous ?
J’entends cela. Mais je retiens que beaucoup de joueurs ont eu mal chez les Eléphants. Je prends l’exemple de Boubacar Sanogo (Energie Cottbus-D2 Allemagne). Il a laissé son club allemand de l’époque (Werder Brême- D1 Allemagne) pour venir disputer la Can 2008 au Ghana. A son retour, il a perdu sa place dans son club. Aucun dirigeant ivoirien ne l’a soutenu. Ne serait-ce que l’appeler pour savoir sa situation. Je pense aussi à Baky Koné qui a mal. Enfin, Jean-Marc Guillou a fait beaucoup pour le football ivoirien. Mais on lui a créé tous les problèmes du monde ici. Il faut rappeler Guillou. Sidy Diallo (Pdt Fif, Ndlr) doit faire appel à tous les frustrés. Tout le monde devrait être content de voir les Eléphants se produire. Or, il y a beaucoup qui ne supportent plus la Côte d’Ivoire. Cette sélection doit pouvoir fédérer tout le monde.
La conséquence est que tous les Ivoiriens sont déçus des Eléphants…
C’est le football ! Les joueurs même en sont conscients. Il faut pardonner. J’espère que les Eléphants se rattraperont à la Can 2015. Je suis Burkinabé mais je suis de cœur avec les Eléphants.
Réalisé par Guy-Florentin Yameogo
