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Économie Publié le samedi 12 juillet 2014 | APA

Côte d’Ivoire : flambée des prix des denrées de première nécessité à l’occasion du Ramadan

© APA Par DR
Le maire N`Goan Aka Mathias offre du sucre à la communauté musulmane de la commune de Cocody
Jeudi 04 juillet 2014. Abidjan. Le maire N`Goan Aka Mathias offre du sucre à la communauté musulmane de la commune de Cocody
Abidjan - Depuis le 28 juin, date de début du mois de Ramadan (jeûne musulman), les prix des denrées de première nécessité, notamment, le sucre, le lait, l’huile…ont flambé, à la désolation, des familles musulmanes obligées de débourser parfois plus que le prix habituel pour s’approvisionner ces produits, a constaté, un journaliste de APA, sur place dans la capitale économique ivoirienne.

La période de Ramadan (abstinence de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels avec son épouse, du lever au coucher du soleil) pendant un mois (30 jours) n’échappe pas à la règle de la forte demande de ces denrées de grande consommation qui entrent dans la composition des mets, notamment, le sucre et le lait.

Les prix de ces deux produits indispensables pour la préparation de la bouillie de riz ou de mil, consommée pour la rupture du jeûne après le coucher du soleil, ainsi que dans la confection de différentes qualités de jus, prisé, pour la circonstance, varient d’une commune à une autre dans le District d’Abidjan.

A Abobo (au Nord d’Abidjan) Mme Rokia Koné, ménagère se plaint de la hausse du prix du kilogramme du sucre en poudre. « D’ordinaire, j’achetais le sucre roux à 550 FCFA le kilo contre 600 FCFA depuis que le jeûne a commencé. Le prix atteint 650 FCFA dans certaines boutiques ici. Le kg du sucre en poudre blanc se vend à 900 FCFA contre 800 ou 850 FCFA par le passé » dénonce Mme Koné.

Pour sa part, Abou Sylla relate qu’à Anyama (banlieue abidjanaise à 22 km Nord-Est) le paquet de sucre en carreaux connaît une augmentation de 150 FCFA. « Nous payons à 1000 FCFA le paquet là où on déboursait 850 FCFA d’habitude » se plaint-t-il.

« Même le lait n’échappe pas à cette hausse abusive des commerçants. La petite boîte de Bonnet Rouge est passé de 350 à 375 voire 400 FCFA », accuse Doukouré Ahmed à Yopougon à l’Ouest de la capitale économique ivoirienne.

Pour le Mauritanien Ould Mohamad, commerçant à Yopougon, « la hausse des prix n’est pas de notre fait ». « Les grossistes font de la rétention pour créer la demande. Pour l’offre, ils fixent les prix à leur tête, sachant que la période (Ramadan) est propice à la grande consommation de ces produits », explique M. Mohamad.

Selon Karim Fofana, les prix de ces denrées étaient déjà trop élevés avant la période de jeûne. « A défaut de les diminuer un tant soit peu, le gouvernement les a maintenus sauf que quelques commerçants véreux font de la surenchère », note M. Fofana.

A la direction de la concurrence et de la lutte contre la fraude du ministère du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME, l’on est conscient de «ces augmentations abusives dans quelques boutiques et sur certains marchés» qui «pénalisent les moins nantis en ce mois de Ramadan », sans toutefois y apporter des solutions.

« En dépit des affichages obligatoires des prix des marchandises imposés aux commerçants, ceux-ci rusent avec les clients » dénonce un agent, contrôleur de prix.

Une bien malheureuse situation qui a tendance à s’ériger en règle, en ce mois de pénitence pour les musulmans, chez bon nombre de commerçants et vendeurs qui rendent difficile, par leurs pratiques, le Ramadan dans bien de familles musulmanes.

Le Ramadan, quatrième pilier de l’Islam, n’est pas un simple événement religieux. Il est également accueilli en tant que période de grande générosité, de solidarité et de partage.

HS/ls/APA
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