C’est la commune d’Azaguié que l’Organisation des petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire (Opmeci) a choisie pour démarrer la vaste campagne de sensibilisation auprès des Pme agricoles et des coopératives contre le travail des enfants dans les plantations. A cet effet, une rencontre a eu lieu le samedi dernier entre les responsables de l’organisation et des planteurs à la Sous-préfecture de ladite commune. A cette occasion, Jérémie Kouadio, président de l’Opmeci, a indiqué que selon une enquête nationale sur le travail des enfants en Côte d’Ivoire (En 2005) ayant porté sur la tranche d’âge des 5-17 ans, le phénomène de la traite et du travail des enfants apparait comme une constante de la société ivoirienne. Il a fait remarquer qu’il ressort de cette enquête que 45% des enfants sont astreints à une activité ménagère, 22% des enfants sont économiquement actifs avec 8 enfants sur 10 exerçant dans des activités dommageables) et 4,9% des enfants identifiés comme victimes de la traite due aux courants migratoires internes ou en provenance des pays limitrophes, aux activités agricoles et au commerce. Il a ajouté qu’au regard toujours des résultats de l’enquête sur les indicateurs multiples de santé (Misc), le taux de scolarisation des enfants de 6 à 11 ans a connu un recul de 2000 à 2006, soit de 57 à 50%. Et c’est, selon lui, ce tableau sombre et préoccupant qui a poussé son organisation à initier la présente campagne dont le but est non seulement de faire prendre conscience mais surtout d’impliquer toutes les coopératives et Pme agricoles dans ce combat noble et juste qui est celui de mettre fin au travail et à la traite des enfants afin de les sortir des champs et des plantations pour leur faire bénéficier d’un droit fondamental, à savoir le droit à l’éducation. Il a indiqué par ailleurs que ladite campagne s’étendra sur toute l’étendue du territoire national et donnera l’occasion aux Pme agricoles et aux coopératives de se mettre en conformité avec les standards internationaux et d’être plus compétitives sur le marché international. Le sous préfet, Stéphane Guiriga, et le maire de la commune, Ekissi Hyacinthe, ont respectivement appuyé le message de Jérémie Kouadio auprès de leurs administrés.
FRANÇOIS BECANTHY
FRANÇOIS BECANTHY