Depuis le début de la semaine dernière, la mesure du gouvernement portant fermeture de la décharge d’Akouédo (dans la commune de Cocody) est entrée en vigueur. Pour empêcher les contrevenants d'y avoir accès, cette fois, un mur a été érigé à l’entrée principale. Sur ce mur, on peut lire la mention suivante inscrite en rouge : « Adieu voisin ». Une initiative au cœur des discussions dans le village d’Akouédo où la population se réjouit de la fin d’une cohabitation nauséabonde. «Nous allons pouvoir respirer un peu. La présence de la décharge causait d’innombrables maladies. Vous pourrez constater qu’il n’y a pas trop de personnes âgées dans le village. Cela s’explique en partie par la présence de la décharge qui a été ouverte depuis 1965 », avance Philippe Mobioh, informaticien, résidant à Akouédo.
Pour Léon Okou, membre du bureau de la jeunesse du village, avec la fermeture de la décharge, le taux de mortalité va certainement baisser. Un enthousiasme que tous ne partagent pas.
C’est le cas des pré-collecteurs d’ordures ménagères que la décharge faisait vivre. Cédric K., l’un d’entre eux, est tout malheureux. « Cela me rend triste parce que c’est grâce à la décharge que je vis. Je viens y ramasser des objets de toute nature que je revends. Ce commerce me permet de gagner entre 4 000 et 4 500 FCFA par jour. Je n’ai pas pensé pour l’heure à faire quelque chose d’autre parce que je pense que la décharge peut être rouverte », affirme-t-il. Pour lui, « Ce n’est pas la première fois que la décharge est fermée. Elle a été rouverte par la suite. C’est ce qui pourrait se passer encore cette fois », ajoute-t-il, confiant. L’argument qu’il avance, les nouveaux sites d’Anyama, de Bingerville et de Grand-Bassam ne sont pas encore prêts.
Comme lui, Hervé K. voit d’un mauvais œil la fermeture de la décharge.
« C’est gênant de voir la décharge fermée. Cela me cause des problèmes parce que c’est grâce au commerce d’objets ramassés sur le site et vendus après traitement que je gagne mon pain quotidien », avance-t-il. Abdoulaye, un autre pré-collecteur estime que, « si la décharge reste fermée pour de bon, plusieurs personnes vont se retrouver sans travail ».
Du côté de la chefferie traditionnelle on dévoile les raisons de la fermeture de la décharge. « Depuis le mois de juin, le contrat liant le village au gouvernement pour l’exploitation de la décharge est arrivé à expiration. Pour montrer notre bonne foi, nous avons accordé trois mois supplémentaires au gouvernement pour permettre au ministère de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable de nous approcher pour de nouvelles négociations. Mais, les responsables de ce ministère n’ont pas donné signe de vie. Face à ce mutisme, nous avons décidé de nous faire entendre », explique Pierre Loba, porte-parole de la génération Tchagba Dogba au pouvoir à Akouédo.
« Contrairement à des avis diffusés dans l’opinion publique nationale, notre intention n’est pas la recherche d’argent, mais la recherche du bien-être des habitants du village », affirme-t-il. Selon ce dernier, les populations ont besoin de « vaccinations, de démoustications, d’insecticides et autres produits de santé. Le dispensaire est sous-équipé ». Pierre Loba tient tout de même à préciser,
« nous ne voulons pas faire un bras de fer avec les autorités. Nous voulons attirer leur attention pour qu’elles se penchent sur notre problème ».
Jérémy Junior
Pour Léon Okou, membre du bureau de la jeunesse du village, avec la fermeture de la décharge, le taux de mortalité va certainement baisser. Un enthousiasme que tous ne partagent pas.
C’est le cas des pré-collecteurs d’ordures ménagères que la décharge faisait vivre. Cédric K., l’un d’entre eux, est tout malheureux. « Cela me rend triste parce que c’est grâce à la décharge que je vis. Je viens y ramasser des objets de toute nature que je revends. Ce commerce me permet de gagner entre 4 000 et 4 500 FCFA par jour. Je n’ai pas pensé pour l’heure à faire quelque chose d’autre parce que je pense que la décharge peut être rouverte », affirme-t-il. Pour lui, « Ce n’est pas la première fois que la décharge est fermée. Elle a été rouverte par la suite. C’est ce qui pourrait se passer encore cette fois », ajoute-t-il, confiant. L’argument qu’il avance, les nouveaux sites d’Anyama, de Bingerville et de Grand-Bassam ne sont pas encore prêts.
Comme lui, Hervé K. voit d’un mauvais œil la fermeture de la décharge.
« C’est gênant de voir la décharge fermée. Cela me cause des problèmes parce que c’est grâce au commerce d’objets ramassés sur le site et vendus après traitement que je gagne mon pain quotidien », avance-t-il. Abdoulaye, un autre pré-collecteur estime que, « si la décharge reste fermée pour de bon, plusieurs personnes vont se retrouver sans travail ».
Du côté de la chefferie traditionnelle on dévoile les raisons de la fermeture de la décharge. « Depuis le mois de juin, le contrat liant le village au gouvernement pour l’exploitation de la décharge est arrivé à expiration. Pour montrer notre bonne foi, nous avons accordé trois mois supplémentaires au gouvernement pour permettre au ministère de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable de nous approcher pour de nouvelles négociations. Mais, les responsables de ce ministère n’ont pas donné signe de vie. Face à ce mutisme, nous avons décidé de nous faire entendre », explique Pierre Loba, porte-parole de la génération Tchagba Dogba au pouvoir à Akouédo.
« Contrairement à des avis diffusés dans l’opinion publique nationale, notre intention n’est pas la recherche d’argent, mais la recherche du bien-être des habitants du village », affirme-t-il. Selon ce dernier, les populations ont besoin de « vaccinations, de démoustications, d’insecticides et autres produits de santé. Le dispensaire est sous-équipé ». Pierre Loba tient tout de même à préciser,
« nous ne voulons pas faire un bras de fer avec les autorités. Nous voulons attirer leur attention pour qu’elles se penchent sur notre problème ».
Jérémy Junior