Gagnoa – Le cacao, fruit du cacaoyer, arbre originaire d’Amérique du sud, véritable or brun, depuis des millénaires, continue de permettre aux êtres humains, à travers le monde entier, de se délecter. En dehors de son importance reconnue dans l’économique mondiale, notamment dans celle des pays producteurs, en particulier la Côte d’Ivoire, plusieurs vertus lui (cacao) sont encore reconnues, au point de l'assimiler jadis comme la nourriture des "dieux" de la terre.
Selon le délégué régional de la délégation régionale du conseil café-cacao (CCC) de Gagnoa, Arsène Dadié, présentant, le 03 octobre, à l’occasion de la célébration de la 1ère édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC), à la salle de conférence de la préfecture, un bref aperçu de l’économie cacaoyère mondiale, celle-ci occupe une place importante.
M. Dadié a, à cet effet, livré des données significatives qu’impressionnantes sur le cacao. ‘’La production mondiale du cacao est estimée de nos jours à environ 3,9 millions de tonnes de fèves. Le marché mondial du cacao est en expansion et la demande mondiale de cacao devrait dépasser les 4,5 millions de tonnes d’ici 2020. Et près de 40 millions de personnes vivent directement de la culture du cacao dans le monde’’, a-t-il indiqué.
Il a fait savoir que les principaux producteurs de cacao sont la Côte d’Ivoire et le Ghana, avec respectivement 37% et 19% de la production mondiale. Suivis de l’Indonésie avec 10% de la production mondiale, le Nigéria, le Cameroun et le Brésil.
‘’L’Afrique à elle seule représente, à travers ses pays producteurs, les 3/4 de la production mondiale de cacao. Et notons que 90% de la production mondiale de cacao proviennent de 5,5 millions de petites exploitations agricoles’’, dit le délégué régional du CCC, non sans parler du circuit des importations et de la transformation de l’or brun.
‘’Les Pays-Bas (20,6%), les Etats-Unis (18,5%), la Malaisie (10,8%), l’Allemagne (8,3%), la Belgique (6 %), la France (4,7%), le Royaume-Uni (4,2%) et l’Espagne (2,4%), sont les principaux pays importateurs et transformateurs de fèves de cacao dans le monde’’, a relevé M. Dadié, avant de s’étendre sur la chaîne d’approvisionnement du cacao et du chocolat.
Sur ce volet, il a indiqué que trois broyeurs, Cargill, Barry-Callebaut et ADM, et six entreprises de chocolat et de confiserie, MARS, Nestlé, Hershey, Kraft Foods, Cadbury Schweppes et Ferrero, neuf multinationales, au total, dominent la chaîne d’approvisionnement.
‘’Les broyeurs de cacao, Cargill, Barry-Callebaut et ADM ont une capacité de broyage de 1.440.000 tonnes de fèves de cacao par an, soit près de 40% de part du marché mondial’’, a-t-il précisé.
Intervenant lors de la célébration de la 1 ère édition des JNCC à Gagnoa, le secrétaire général 2 de préfecture, Joseph Opoué Ackoh, a relevé, pour sa part, que dans notre pays, sept millions de personnes dépendent du cacao.
Le conseiller technique du directeur général du CCC, Boloba Silué, relève que le cacao compte pour 15% du PIB ivoirien. ‘’Si la Côte d’Ivoire gagne 100 FCFA, le cacao fournit 15 FCFA’’, a détaillé, le 09 octobre à Gagnoa, M. Silué, à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement de la campagne de commercialisation 2014-2015 du cacao.
Outre l’importance du cacao dans l’économie mondiale et nationale, les autorités administratives ont mis en relief les bienfaits du cacao et de son principal produit dérivé le chocolat sur la santé humaine.
Le délégué régional du conseil café-cacao a, avant toute chose, rappelé, à ce niveau, que la mise en place du processus de fabrication de la tablette de chocolat date du début du 19ème siècle, et que les deux types de chocolat existant sont le chocolat au lait et le chocolat noir, tout en précisant que ‘’le chocolat noir contient 50% de cacao et aucune matière grasse laitière.’’
Le cacao, fruit riche en oligoéléments
‘’Les fèves de cacao contiennent du fer et du magnésium, de la vitamine A1, B1, C, D et E’’, a dit M. Dadié.
Aux dires de ce cadre du CCC, ces oligoéléments contenus dans la fève de cacao seraient bénéfiques notamment à la vision, à la formation osseuse, à l’équilibre nerveux et à la fertilité chez l’homme.
Toujours selon lui, le cacao est sensé avoir des propriétés anti-oxydent, contre le vieillissement et contre le stress et la fatigue.
‘’De nombreuses études scientifiques ont montré que la consommation de chocolat noir origine Côte d’Ivoire a des effets bénéfiques sur les facteurs de risques cardiovasculaires et pourraient constituer une alternative acceptable de lutte contre les maladies cardiovasculaires dans le cadre d’un régime alimentaire bien équilibré’’, a-t-il fait savoir.
Pour toutes ces raisons, il invite les populations à intégrer désormais, si ce n’est déjà fait, dit-il, la consommation du chocolat noir dans leurs habitudes alimentaires.
Se fondant sur les propos du délégué régional du CCC, le secrétaire général 2 de préfecture, M. Opoué a également vanté les vertus incommensurables du cacao sur la santé de l’homme, appelant à son tour ses administrés, les Gagnoalais, et par ricochet tous les habitants du pays à consommer le chocolat noir.
L’importance du cacao dans l’économie mondiale et nationale surtout n’est plus à démontrer. Faisant donc sienne cette réalité, le gouvernement ivoirien, par l’entremise du président de la République, Alassane Ouattara, a institué, comme l’a recommandé, l’Alliance des pays producteurs de cacao, en abrégé COPAL, lors de son assemblée générale tenue à Sao Tome Principe en 2004, les JNCC par le décret no 2013-712 du 18 octobre 2013.
Les JNCC, prévues pour être célébrées chaque année en début de campagne de commercialisation cacaoyère, vise à mobiliser l’attention de la Nation toute entière sur l’ensemble des activités cacaoyères, exalter et valoriser le rôle et l’importance du cacao dans l’économie ivoirienne, honorer et magnifier les producteurs de cacao, faire connaître aux populations les bienfaits du cacao sur la santé humaine, et faire connaître aux acteurs économiques, les opportunités qui leurs sont offertes en matière de transformation du cacao.
A juste titre, le conseiller technique du CCC, M. Silué a indiqué qu’à travers le projet ‘’jeune agriculteur’’ du CCC, 1000 jeunes agriculteurs seront installés dans les zones productrices pour assurer la durabilité de la cacao-culture ivoirienne, et maintenir sa première place de premier producteur mondial à la Côte d’Ivoire, mais que ces jeunes producteurs vont aussi bénéficier de petites unités de transformation de poudre de cacao comme le pays l’a déjà fait avec le café moulu.
Pour M. Silué, il est clair qu’en possédant de petites unités locales de transformation de cacao sur place, ces jeunes agriculteurs installés par le CCC auront des plus values intéressantes à partir de leur production cacaoyère.
Le cacao, considéré jadis comme la nourriture des ‘’dieux’’ de la terre
Non seulement de nos jours, le cacao a une importance économique non négligeable dans l’économie mondiale, et sur la santé des Hommes, mais dans l’antiquité il était déjà un produit déifié.
Selon le délégué régional du CCC, la dénomination du cacao en latin ‘’Théobroma’’ signifie ‘’nourriture des dieux’’. ‘’En effet, les Aztèques, peuple d’Amérique du sud, considéraient le cacaoyer comme un arbre de paradis dont le fruit, les fèves de cacao, était réservé à la consommation des dieux’’, a fait remarquer M. Dadié, avant de relever que ‘’le cacao fut introduit sur le continent africain au 19ème siècle, et en Côte d’Ivoire en 1880, plus précisément à Aboisso (sud-est, région du sud-comoé), par l’explorateur français Arthur Verdier.
Selon lui, déjà à l’époque ancienne, les fèves de cacao étaient considérées comme ‘’monnaie d’échanges’’, avant d’être utilisées par la suite pour la fabrication de boisson reconstituante, tonique voire aphrodisiaque.
Par ailleurs, l’on sait avec M. Dadié, que selon des recherches, le cacaoyer a poussé pour la première fois vers 4000 ans avant Jésus Christ (JC), en Amérique du sud.
Au dire de M. Baumont, la culture du cacao dans l’ouest africain est un exemple singulièrement instructif, au point de vue surtout de la mise en valeur coloniale, ouvrant de vastes horizons sur les possibilités de certaines terres ‘’de soleil et de sommeil’’. Le rapide déplacement des centres de production de cacao qui, au détriment de l’Amérique, a fait du rivage de l’Afrique de l’ouest une véritable ‘’côte de cacao’’, est certes reconnu, selon lui, comme un fait économique véritable qui assure aux pays producteurs notamment la Côte d’Ivoire, une place importante dans les grands courants d’échanges du monde d’aujourd’hui. Mais cet essor, dit-il, consacre surtout la réussite d’une certaine solution apportée au problème de la colonisation.
Le développement de la culture et les régions productives en Côte d’Ivoire
L’on relève que c’est à partir de 1880 que les premiers plants de cacaoyers ont été apportés en basse Côte d’Ivoire, précisément à Aboisso. Sous donc l’influence des missionnaires en particulier, une culture sporadique se développa un peu partout dans la zone de la forêt, mais en 1908 ce n’était que des ilots isolés et les exportations ne dépassaient pas deux tonnes.
En 1908, le gouverneur Angoulvant entame une énergique campagne de propagande en faveur de l’extension des plantations de cacao conjuguée à une politique de voies de communications à très larges vues qui ont eu la part principale dans le rapide développement du cacao qui a suivi. Le gouverneur Angoulant a ainsi porté ses efforts sur la région orientale de la basse Côte d’Ivoire, en bordure de la Gold Coast (actuel Ghana), qu’est l’Indénié (Est). L’essor de la production y a été très rapide et le cercle d’Abengourou produisait, à la veille de la guerre, les 2/5 de la production totale de la colonie ivoirienne (la moitié avec la circonscription de Bondoukou qui faisait partie de l’ancien cercle de l’Indénié).
C’est de là, dit-on, que la culture du cacao s’est répandue progressivement dans le centre et le centre-ouest de la colonie, l’ouest étant encore à peine touché (en partie à cause du manque de voies de communication). L’on affirme que l’extension de la cacao-culture ne s’est pas bornée à la zone forestière mais a profondément mordu sur la Savane, où, à la limite climatique de production, les cacaoyers se sont développés dans les régions de Bouaké et de M’Bahiakro.
Ce développement s’est fait, dit-on, jusqu’à la guerre avec une grande régularité, la crise de 1928-1932 se marquant par à peine un palier dans la montée régulière de la courbe de la croissance. Ainsi, dès 1939 les exportations ivoiriennes de cacao atteignaient 55.713 tonnes.
Après l’indépendance du pays, sous l’impulsion de son premier président, feu Félix Houphouët-Boigny, lui-même, planteur, pour qui le ‘’succès du pays repose sur l’Agriculture’’, la zone productrice du cacao va s’étendre sur toute la zone forestière du pays, d’Est en Ouest en passant par le sud. Ainsi avec la politique de développement hardie des voies de communication routières dans tout le pays, la boucle du cacao va se déplacer à l’Ouest dans l’ancienne région du Bas-Sassandra, qui regroupe les départements de San Pedro, Soubré, Sassandra et Tabou, avec pour capitale San Pedro, où le président Houphouët va alors créer de toutes pièces une ville portuaire, avec le Port autonome de San Pedro (PASP), qui devient du coup, le premier port mondial de transit de fèves de cacao, avec plus d’un millions de tonnes, actuellement.
La production ivoirienne de cacao ces cinq dernières années est estimée à 1,243 million de tonnes (2009-2010), à 1,406 million de tonnes (2010-2011), et à 1,429 million de tonnes (2011-2012), etc. Cela place la Côte d’Ivoire au rang de premier pays producteur mondial de cacao, en participant à hauteur de 41% de l’offre mondiale. Le cacao est la 1ère culture de rente exportée par la Côte d’Ivoire. Il représente 40% des recettes d’exportation nationales.
La production est concentrée dans les zones du sud-ouest et sud-est sur une surface de 2,5 millions d’hectares. Le rendement moyen à l’hectare varie entre 0,74 à 1 tonne. La filière compte plus de 700 000 producteurs. La production de cacao est assurée par de petites exploitations familiales.
Le cacao contribue à hauteur de 20% au Produit Intérieur Brut (PIB). Environ 4 à 5 millions de personnes vivent de cette production. La majeure partie du cacao est exportée en fèves (70%) et en produits semi- finis (30%). Les unités de transformation sont pour la plupart détenues par les filiales de multinationales. La filière est gérée actuellement par un conseil du café cacao mis en place par l’Ordonnance n°2011-481 du 28 décembre 2011.
Ces résultats probants dans la filière cacao ont failli être plombés, il y a une décennie en arrière, avec l’apparition du phénomène du travail des enfants dans la cacao-culture. Contre les pires formes de travail des enfants (PFTE) dans la cacao-culture ivoirienne, des holdings internationales, notamment américaines, s’étaient élevées, menaçant de ne pas acheter le cacao origine Côte d’Ivoire.
Les gouvernements qui se sont succédés, ont pris ce problème à bras le corps, en engageant une lutte contre le travail des enfants dans la cacao-culture, par des campagnes de sensibilisation des communautés productrices de cacao dans les zones productrices, afin d’éviter que le pire n’arrive à la mamelle nourricière du pays. Ce qui aurait eu pour conséquence de plomber l’économie du pays. Ces campagnes de sensibilisation des communautés productrices de cacao, ont été menées avec l'appui technique et financier de l'International cocoa initiative (ICI) et la collaboration d'ONGs intervenant dans le domaine de la lutte contre les PFTE, indique-t-on.
Le directeur régional de l’Agriculture de Gagnoa, Philibert Layon, profitant de la célébration des JNCC à Gagnoa, le 03 octobre, a encore exhorté les producteurs et responsables de coopératives de la délégation régionale du conseil du café-cacao à avoir en mémoire le travail des enfants dans les plantations de cacao et à y veiller.
‘’Parlant de la qualité du cacao, il y a une dimension que nous oublions très souvent, c’est la qualité du point de vue de l’éthique. C’est vrai, nous sommes en train de gagner la bataille de la qualité du point de vue physico-chimique, mais ne baissons pas la garde. Veillez sur les exploitations agricoles pour ne pas que l’on parle de travail des enfants dans la cacao-culture. C’est très important’’, avait affirmé, ce jour-là, M. Layon.
Mais, heureusement! Depuis l’accession à la magistrature suprême du président Alassane Ouattara, la Première dame, Mme Dominique Ouattara, s’est personnellement investie dans la lutte contre le travail des enfants surtout dans la cacao-culture. Un leadership entreprenant salué par les USA. Ce qui donne un répit à tout le monde, et permet au monde paysan de pousser un ouf!
Le cacao a encore de beaux jours devant lui.
Dossier réalisé par Joseph ABOUO, chef du bureau de l’AIP Gagnoa
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Selon le délégué régional de la délégation régionale du conseil café-cacao (CCC) de Gagnoa, Arsène Dadié, présentant, le 03 octobre, à l’occasion de la célébration de la 1ère édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC), à la salle de conférence de la préfecture, un bref aperçu de l’économie cacaoyère mondiale, celle-ci occupe une place importante.
M. Dadié a, à cet effet, livré des données significatives qu’impressionnantes sur le cacao. ‘’La production mondiale du cacao est estimée de nos jours à environ 3,9 millions de tonnes de fèves. Le marché mondial du cacao est en expansion et la demande mondiale de cacao devrait dépasser les 4,5 millions de tonnes d’ici 2020. Et près de 40 millions de personnes vivent directement de la culture du cacao dans le monde’’, a-t-il indiqué.
Il a fait savoir que les principaux producteurs de cacao sont la Côte d’Ivoire et le Ghana, avec respectivement 37% et 19% de la production mondiale. Suivis de l’Indonésie avec 10% de la production mondiale, le Nigéria, le Cameroun et le Brésil.
‘’L’Afrique à elle seule représente, à travers ses pays producteurs, les 3/4 de la production mondiale de cacao. Et notons que 90% de la production mondiale de cacao proviennent de 5,5 millions de petites exploitations agricoles’’, dit le délégué régional du CCC, non sans parler du circuit des importations et de la transformation de l’or brun.
‘’Les Pays-Bas (20,6%), les Etats-Unis (18,5%), la Malaisie (10,8%), l’Allemagne (8,3%), la Belgique (6 %), la France (4,7%), le Royaume-Uni (4,2%) et l’Espagne (2,4%), sont les principaux pays importateurs et transformateurs de fèves de cacao dans le monde’’, a relevé M. Dadié, avant de s’étendre sur la chaîne d’approvisionnement du cacao et du chocolat.
Sur ce volet, il a indiqué que trois broyeurs, Cargill, Barry-Callebaut et ADM, et six entreprises de chocolat et de confiserie, MARS, Nestlé, Hershey, Kraft Foods, Cadbury Schweppes et Ferrero, neuf multinationales, au total, dominent la chaîne d’approvisionnement.
‘’Les broyeurs de cacao, Cargill, Barry-Callebaut et ADM ont une capacité de broyage de 1.440.000 tonnes de fèves de cacao par an, soit près de 40% de part du marché mondial’’, a-t-il précisé.
Intervenant lors de la célébration de la 1 ère édition des JNCC à Gagnoa, le secrétaire général 2 de préfecture, Joseph Opoué Ackoh, a relevé, pour sa part, que dans notre pays, sept millions de personnes dépendent du cacao.
Le conseiller technique du directeur général du CCC, Boloba Silué, relève que le cacao compte pour 15% du PIB ivoirien. ‘’Si la Côte d’Ivoire gagne 100 FCFA, le cacao fournit 15 FCFA’’, a détaillé, le 09 octobre à Gagnoa, M. Silué, à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement de la campagne de commercialisation 2014-2015 du cacao.
Outre l’importance du cacao dans l’économie mondiale et nationale, les autorités administratives ont mis en relief les bienfaits du cacao et de son principal produit dérivé le chocolat sur la santé humaine.
Le délégué régional du conseil café-cacao a, avant toute chose, rappelé, à ce niveau, que la mise en place du processus de fabrication de la tablette de chocolat date du début du 19ème siècle, et que les deux types de chocolat existant sont le chocolat au lait et le chocolat noir, tout en précisant que ‘’le chocolat noir contient 50% de cacao et aucune matière grasse laitière.’’
Le cacao, fruit riche en oligoéléments
‘’Les fèves de cacao contiennent du fer et du magnésium, de la vitamine A1, B1, C, D et E’’, a dit M. Dadié.
Aux dires de ce cadre du CCC, ces oligoéléments contenus dans la fève de cacao seraient bénéfiques notamment à la vision, à la formation osseuse, à l’équilibre nerveux et à la fertilité chez l’homme.
Toujours selon lui, le cacao est sensé avoir des propriétés anti-oxydent, contre le vieillissement et contre le stress et la fatigue.
‘’De nombreuses études scientifiques ont montré que la consommation de chocolat noir origine Côte d’Ivoire a des effets bénéfiques sur les facteurs de risques cardiovasculaires et pourraient constituer une alternative acceptable de lutte contre les maladies cardiovasculaires dans le cadre d’un régime alimentaire bien équilibré’’, a-t-il fait savoir.
Pour toutes ces raisons, il invite les populations à intégrer désormais, si ce n’est déjà fait, dit-il, la consommation du chocolat noir dans leurs habitudes alimentaires.
Se fondant sur les propos du délégué régional du CCC, le secrétaire général 2 de préfecture, M. Opoué a également vanté les vertus incommensurables du cacao sur la santé de l’homme, appelant à son tour ses administrés, les Gagnoalais, et par ricochet tous les habitants du pays à consommer le chocolat noir.
L’importance du cacao dans l’économie mondiale et nationale surtout n’est plus à démontrer. Faisant donc sienne cette réalité, le gouvernement ivoirien, par l’entremise du président de la République, Alassane Ouattara, a institué, comme l’a recommandé, l’Alliance des pays producteurs de cacao, en abrégé COPAL, lors de son assemblée générale tenue à Sao Tome Principe en 2004, les JNCC par le décret no 2013-712 du 18 octobre 2013.
Les JNCC, prévues pour être célébrées chaque année en début de campagne de commercialisation cacaoyère, vise à mobiliser l’attention de la Nation toute entière sur l’ensemble des activités cacaoyères, exalter et valoriser le rôle et l’importance du cacao dans l’économie ivoirienne, honorer et magnifier les producteurs de cacao, faire connaître aux populations les bienfaits du cacao sur la santé humaine, et faire connaître aux acteurs économiques, les opportunités qui leurs sont offertes en matière de transformation du cacao.
A juste titre, le conseiller technique du CCC, M. Silué a indiqué qu’à travers le projet ‘’jeune agriculteur’’ du CCC, 1000 jeunes agriculteurs seront installés dans les zones productrices pour assurer la durabilité de la cacao-culture ivoirienne, et maintenir sa première place de premier producteur mondial à la Côte d’Ivoire, mais que ces jeunes producteurs vont aussi bénéficier de petites unités de transformation de poudre de cacao comme le pays l’a déjà fait avec le café moulu.
Pour M. Silué, il est clair qu’en possédant de petites unités locales de transformation de cacao sur place, ces jeunes agriculteurs installés par le CCC auront des plus values intéressantes à partir de leur production cacaoyère.
Le cacao, considéré jadis comme la nourriture des ‘’dieux’’ de la terre
Non seulement de nos jours, le cacao a une importance économique non négligeable dans l’économie mondiale, et sur la santé des Hommes, mais dans l’antiquité il était déjà un produit déifié.
Selon le délégué régional du CCC, la dénomination du cacao en latin ‘’Théobroma’’ signifie ‘’nourriture des dieux’’. ‘’En effet, les Aztèques, peuple d’Amérique du sud, considéraient le cacaoyer comme un arbre de paradis dont le fruit, les fèves de cacao, était réservé à la consommation des dieux’’, a fait remarquer M. Dadié, avant de relever que ‘’le cacao fut introduit sur le continent africain au 19ème siècle, et en Côte d’Ivoire en 1880, plus précisément à Aboisso (sud-est, région du sud-comoé), par l’explorateur français Arthur Verdier.
Selon lui, déjà à l’époque ancienne, les fèves de cacao étaient considérées comme ‘’monnaie d’échanges’’, avant d’être utilisées par la suite pour la fabrication de boisson reconstituante, tonique voire aphrodisiaque.
Par ailleurs, l’on sait avec M. Dadié, que selon des recherches, le cacaoyer a poussé pour la première fois vers 4000 ans avant Jésus Christ (JC), en Amérique du sud.
Au dire de M. Baumont, la culture du cacao dans l’ouest africain est un exemple singulièrement instructif, au point de vue surtout de la mise en valeur coloniale, ouvrant de vastes horizons sur les possibilités de certaines terres ‘’de soleil et de sommeil’’. Le rapide déplacement des centres de production de cacao qui, au détriment de l’Amérique, a fait du rivage de l’Afrique de l’ouest une véritable ‘’côte de cacao’’, est certes reconnu, selon lui, comme un fait économique véritable qui assure aux pays producteurs notamment la Côte d’Ivoire, une place importante dans les grands courants d’échanges du monde d’aujourd’hui. Mais cet essor, dit-il, consacre surtout la réussite d’une certaine solution apportée au problème de la colonisation.
Le développement de la culture et les régions productives en Côte d’Ivoire
L’on relève que c’est à partir de 1880 que les premiers plants de cacaoyers ont été apportés en basse Côte d’Ivoire, précisément à Aboisso. Sous donc l’influence des missionnaires en particulier, une culture sporadique se développa un peu partout dans la zone de la forêt, mais en 1908 ce n’était que des ilots isolés et les exportations ne dépassaient pas deux tonnes.
En 1908, le gouverneur Angoulvant entame une énergique campagne de propagande en faveur de l’extension des plantations de cacao conjuguée à une politique de voies de communications à très larges vues qui ont eu la part principale dans le rapide développement du cacao qui a suivi. Le gouverneur Angoulant a ainsi porté ses efforts sur la région orientale de la basse Côte d’Ivoire, en bordure de la Gold Coast (actuel Ghana), qu’est l’Indénié (Est). L’essor de la production y a été très rapide et le cercle d’Abengourou produisait, à la veille de la guerre, les 2/5 de la production totale de la colonie ivoirienne (la moitié avec la circonscription de Bondoukou qui faisait partie de l’ancien cercle de l’Indénié).
C’est de là, dit-on, que la culture du cacao s’est répandue progressivement dans le centre et le centre-ouest de la colonie, l’ouest étant encore à peine touché (en partie à cause du manque de voies de communication). L’on affirme que l’extension de la cacao-culture ne s’est pas bornée à la zone forestière mais a profondément mordu sur la Savane, où, à la limite climatique de production, les cacaoyers se sont développés dans les régions de Bouaké et de M’Bahiakro.
Ce développement s’est fait, dit-on, jusqu’à la guerre avec une grande régularité, la crise de 1928-1932 se marquant par à peine un palier dans la montée régulière de la courbe de la croissance. Ainsi, dès 1939 les exportations ivoiriennes de cacao atteignaient 55.713 tonnes.
Après l’indépendance du pays, sous l’impulsion de son premier président, feu Félix Houphouët-Boigny, lui-même, planteur, pour qui le ‘’succès du pays repose sur l’Agriculture’’, la zone productrice du cacao va s’étendre sur toute la zone forestière du pays, d’Est en Ouest en passant par le sud. Ainsi avec la politique de développement hardie des voies de communication routières dans tout le pays, la boucle du cacao va se déplacer à l’Ouest dans l’ancienne région du Bas-Sassandra, qui regroupe les départements de San Pedro, Soubré, Sassandra et Tabou, avec pour capitale San Pedro, où le président Houphouët va alors créer de toutes pièces une ville portuaire, avec le Port autonome de San Pedro (PASP), qui devient du coup, le premier port mondial de transit de fèves de cacao, avec plus d’un millions de tonnes, actuellement.
La production ivoirienne de cacao ces cinq dernières années est estimée à 1,243 million de tonnes (2009-2010), à 1,406 million de tonnes (2010-2011), et à 1,429 million de tonnes (2011-2012), etc. Cela place la Côte d’Ivoire au rang de premier pays producteur mondial de cacao, en participant à hauteur de 41% de l’offre mondiale. Le cacao est la 1ère culture de rente exportée par la Côte d’Ivoire. Il représente 40% des recettes d’exportation nationales.
La production est concentrée dans les zones du sud-ouest et sud-est sur une surface de 2,5 millions d’hectares. Le rendement moyen à l’hectare varie entre 0,74 à 1 tonne. La filière compte plus de 700 000 producteurs. La production de cacao est assurée par de petites exploitations familiales.
Le cacao contribue à hauteur de 20% au Produit Intérieur Brut (PIB). Environ 4 à 5 millions de personnes vivent de cette production. La majeure partie du cacao est exportée en fèves (70%) et en produits semi- finis (30%). Les unités de transformation sont pour la plupart détenues par les filiales de multinationales. La filière est gérée actuellement par un conseil du café cacao mis en place par l’Ordonnance n°2011-481 du 28 décembre 2011.
Ces résultats probants dans la filière cacao ont failli être plombés, il y a une décennie en arrière, avec l’apparition du phénomène du travail des enfants dans la cacao-culture. Contre les pires formes de travail des enfants (PFTE) dans la cacao-culture ivoirienne, des holdings internationales, notamment américaines, s’étaient élevées, menaçant de ne pas acheter le cacao origine Côte d’Ivoire.
Les gouvernements qui se sont succédés, ont pris ce problème à bras le corps, en engageant une lutte contre le travail des enfants dans la cacao-culture, par des campagnes de sensibilisation des communautés productrices de cacao dans les zones productrices, afin d’éviter que le pire n’arrive à la mamelle nourricière du pays. Ce qui aurait eu pour conséquence de plomber l’économie du pays. Ces campagnes de sensibilisation des communautés productrices de cacao, ont été menées avec l'appui technique et financier de l'International cocoa initiative (ICI) et la collaboration d'ONGs intervenant dans le domaine de la lutte contre les PFTE, indique-t-on.
Le directeur régional de l’Agriculture de Gagnoa, Philibert Layon, profitant de la célébration des JNCC à Gagnoa, le 03 octobre, a encore exhorté les producteurs et responsables de coopératives de la délégation régionale du conseil du café-cacao à avoir en mémoire le travail des enfants dans les plantations de cacao et à y veiller.
‘’Parlant de la qualité du cacao, il y a une dimension que nous oublions très souvent, c’est la qualité du point de vue de l’éthique. C’est vrai, nous sommes en train de gagner la bataille de la qualité du point de vue physico-chimique, mais ne baissons pas la garde. Veillez sur les exploitations agricoles pour ne pas que l’on parle de travail des enfants dans la cacao-culture. C’est très important’’, avait affirmé, ce jour-là, M. Layon.
Mais, heureusement! Depuis l’accession à la magistrature suprême du président Alassane Ouattara, la Première dame, Mme Dominique Ouattara, s’est personnellement investie dans la lutte contre le travail des enfants surtout dans la cacao-culture. Un leadership entreprenant salué par les USA. Ce qui donne un répit à tout le monde, et permet au monde paysan de pousser un ouf!
Le cacao a encore de beaux jours devant lui.
Dossier réalisé par Joseph ABOUO, chef du bureau de l’AIP Gagnoa
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