Le président français François Hollande a martelé samedi son avertissement aux dirigeants qui voudraient se maintenir au pouvoir à tout prix, devant les chefs d’Etat et de gouvernement réunis au XVe sommet de la Francophonie à Dakar.
Ce sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est ouvert en présence d’une trentaine de dirigeants qui devront dénouer le
casse-tête de la succession du Sénégalais Abdou Diouf après plus d’une
décennie à la tête de l’OIF, sur fond de péril d’Ebola.
Selon un nouveau bilan samedi de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie de fièvre hémorragique a fait près de 7.000 morts en Afrique de l’Ouest.
Le sommet de Dakar se déroule aussi dans un contexte marqué par des attentats en Afrique, a rappelé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Au lendemain d’une nouvelle attaque attribuée au groupe islamiste Boko Haram au Nigeria, qui a fait plus de 120 morts, M. Hollande a appelé les dirigeants africains à "s’unir contre la barbarie".
"La Francophonie est soucieuse des règles en démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles et de l’aspiration des peuples,
de tous les peuples à des élections libres", a assuré M. Hollande dans un
discours, mentionnant la "leçon" de la transition tunisienne et "la belle
démonstration" du peuple burkinabè.
"Cette transition doit servir de leçon là où les règles constitutionnelles
sont malmenées et où l’alternance est empêchée", a répété samedi le président français, sous les applaudissements, sans citer de pays.
Des élections sont notamment prévues l’an prochain en Guinée, Côte
d’Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo.
Avant son départ pour Dakar, M. Hollande avait déjà mis en garde les
dirigeants voulant se maintenir au pouvoir contre vents et marées, comme le Burkinabè Blaise Compaoré qui espérait briguer un nouveau mandat après 27 ans à la tête de son pays.
Ironie du sort, Abdou Diouf a révélé la semaine dernière que Blaise
Compaoré avait ses faveurs et celles de la France pour lui succéder à la tête de l’OIF, avant que le dirigeant burkinabè ne soit chassé par la rue fin
octobre.
Ces révélations pèsent sur le choix du prochain secrétaire général, un
poste pour lequel cinq candidats sont en lice: quatre Africains et une
Canadienne d’origine haïtienne. Le vainqueur doit être annoncé dimanche après des discussions à huis clos.
La candidature de l’ex-gouverneure générale du Canada Michaelle Jean,
saluée par la France, est critiquée par certains pays africains au nom d’une règle non écrite qui veut que le secrétaire général soit issu d’un pays du Sud.
Les quatre autres candidatures n’ont pas suscité l’enthousiasme à ce stade. Postulent l’ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de l’Estrac,
l’ambassadeur et écrivain congolais Henri Lopes dont l’âge (77 ans) risque
d’être un handicap, l’ex-président burundais Pierre Buyoya, au passé de
putschiste, et l’Equato-Guinéen Agustin Nze Nfumu, peu connu.
Une candidature de dernière minute est même possible lors des discussions à huis clos dimanche.
Dirigée pendant 12 ans par l’ex-président sénégalais, l’OIF, jusqu’alors
connue pour ses missions de coopération dans le développement et de soutien à la langue française, a gagné en poids politique, grâce à la diplomatie d’influence dans les crises africaines pratiquée par M. Diouf auprès de ses anciens pairs.
- L’ombre d’Ebola -
Le président du Sénégal Macky Sall a inauguré ce sommet consacré aux jeunes et aux femmes en appelant à la solidarité de la Francophonie contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, alors que des voix se sont élevées contre l’absence de réponse politique et de moyens.
Signe de la préoccupation dans la région, les participants au sommet
étaient priés de prendre leur température pour vérifier l’absence de fièvre,
l’un des symptômes d’Ebola qui affecte sévèrement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia.
Le Premier ministre canadien Stephen Harper a lui rappelé l’urgence de
s’attaquer à la mortalité infantile et au mariage précoce et forcé des jeunes filles dans les pays de l’OIF, majoritairement africains.
Avant une réunion à huis clos des 57 pays membres de plein droit de l’OIF sur la situation politique et économique mondiale, Abdou Diouf a affirmé dans un dernier discours avant son retrait de la vie publique, à 79 ans, que la plus grande menace n’était "pas seulement le terrorisme ou le changement climatique".
"C’est de persister dans l’idée d’une communauté internationale quisoit pas une véritable communauté démocratique de nations", a-t-il mis en garde.
blb-mrb-swi/cs/mw
Ce sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est ouvert en présence d’une trentaine de dirigeants qui devront dénouer le
casse-tête de la succession du Sénégalais Abdou Diouf après plus d’une
décennie à la tête de l’OIF, sur fond de péril d’Ebola.
Selon un nouveau bilan samedi de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épidémie de fièvre hémorragique a fait près de 7.000 morts en Afrique de l’Ouest.
Le sommet de Dakar se déroule aussi dans un contexte marqué par des attentats en Afrique, a rappelé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Au lendemain d’une nouvelle attaque attribuée au groupe islamiste Boko Haram au Nigeria, qui a fait plus de 120 morts, M. Hollande a appelé les dirigeants africains à "s’unir contre la barbarie".
"La Francophonie est soucieuse des règles en démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles et de l’aspiration des peuples,
de tous les peuples à des élections libres", a assuré M. Hollande dans un
discours, mentionnant la "leçon" de la transition tunisienne et "la belle
démonstration" du peuple burkinabè.
"Cette transition doit servir de leçon là où les règles constitutionnelles
sont malmenées et où l’alternance est empêchée", a répété samedi le président français, sous les applaudissements, sans citer de pays.
Des élections sont notamment prévues l’an prochain en Guinée, Côte
d’Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo.
Avant son départ pour Dakar, M. Hollande avait déjà mis en garde les
dirigeants voulant se maintenir au pouvoir contre vents et marées, comme le Burkinabè Blaise Compaoré qui espérait briguer un nouveau mandat après 27 ans à la tête de son pays.
Ironie du sort, Abdou Diouf a révélé la semaine dernière que Blaise
Compaoré avait ses faveurs et celles de la France pour lui succéder à la tête de l’OIF, avant que le dirigeant burkinabè ne soit chassé par la rue fin
octobre.
Ces révélations pèsent sur le choix du prochain secrétaire général, un
poste pour lequel cinq candidats sont en lice: quatre Africains et une
Canadienne d’origine haïtienne. Le vainqueur doit être annoncé dimanche après des discussions à huis clos.
La candidature de l’ex-gouverneure générale du Canada Michaelle Jean,
saluée par la France, est critiquée par certains pays africains au nom d’une règle non écrite qui veut que le secrétaire général soit issu d’un pays du Sud.
Les quatre autres candidatures n’ont pas suscité l’enthousiasme à ce stade. Postulent l’ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de l’Estrac,
l’ambassadeur et écrivain congolais Henri Lopes dont l’âge (77 ans) risque
d’être un handicap, l’ex-président burundais Pierre Buyoya, au passé de
putschiste, et l’Equato-Guinéen Agustin Nze Nfumu, peu connu.
Une candidature de dernière minute est même possible lors des discussions à huis clos dimanche.
Dirigée pendant 12 ans par l’ex-président sénégalais, l’OIF, jusqu’alors
connue pour ses missions de coopération dans le développement et de soutien à la langue française, a gagné en poids politique, grâce à la diplomatie d’influence dans les crises africaines pratiquée par M. Diouf auprès de ses anciens pairs.
- L’ombre d’Ebola -
Le président du Sénégal Macky Sall a inauguré ce sommet consacré aux jeunes et aux femmes en appelant à la solidarité de la Francophonie contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, alors que des voix se sont élevées contre l’absence de réponse politique et de moyens.
Signe de la préoccupation dans la région, les participants au sommet
étaient priés de prendre leur température pour vérifier l’absence de fièvre,
l’un des symptômes d’Ebola qui affecte sévèrement la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia.
Le Premier ministre canadien Stephen Harper a lui rappelé l’urgence de
s’attaquer à la mortalité infantile et au mariage précoce et forcé des jeunes filles dans les pays de l’OIF, majoritairement africains.
Avant une réunion à huis clos des 57 pays membres de plein droit de l’OIF sur la situation politique et économique mondiale, Abdou Diouf a affirmé dans un dernier discours avant son retrait de la vie publique, à 79 ans, que la plus grande menace n’était "pas seulement le terrorisme ou le changement climatique".
"C’est de persister dans l’idée d’une communauté internationale quisoit pas une véritable communauté démocratique de nations", a-t-il mis en garde.
blb-mrb-swi/cs/mw