Youssouf Sylla, le maire de la commune d’Adjamé a été auditionné le mercredi 7 janvier 2015 dans le cadre du procès en assises des 83 pro-Gbagbo. Pour la journée d’hier, deux étudiants de la cité universitaire de Williamsville, Zahé Mondjmblé Jean-Brice alias Brico, secrétaire général de la FESCI de Williamsville et son adjoint Déagoué Zigui Mars Aubin alias «Sorcier». Dans son témoignage, Youssouf Sylla a confirmé que ces deux étudiants étaient ses «bons petits», c’est-à-dire qu’ils les connaissaient très bien. Mais il s’est dit surpris d’apprendre qu’ils avaient tourné casaque pour se mettre dans une posture de miliciens au cours de la crise postélectorale. Un autre témoin, Koné Moussa a accusé les deux responsables de la FESCI d’avoir assassiné son grand-frère le 16 mars 2011 dont la dépouille en état de putréfaction a été inhumée dans la cour familiale, trois jours après sur instruction de l’ONUCI. «Le groupe de Sorcier est venu chez nous et ils ont tué mon grand-frère. Moi j’ai eu la vie sauve parce qu’ils m’ont demandé de leur donner de l’argent. Je venais de vendre ma voiture, mais puisque les banques étaient fermées, j’avais l’argent à la maison. Je leur ai donc remis les 4 millions de FCFA que j’avais en ma possession, c’est ainsi que j’ai eu la vie sauve», a raconté Koné Moussa. Pour Me Dadjé Rodrigue, membre du collectif des avocats des pro-Gbagbo, certains témoins ne peuvent pas avoir cette qualité, parce qu’ils n’ont été témoins oculaires de rien : «Ceux qui sont venus témoigner contre nos clients ne sont pas capables de dire ce qu’ils ont fait puisqu’ils n’ont pas été témoins des actes que mes clients auraient posés. Ils sont peut-être de simples victimes, mais ils ne sont pas des témoins parce qu’ils n’ont unanimement rien vu. Pour un procès aussi important, on ne devrait pas fabriquer des témoins. Quand quelqu’un dit qu’il est venu témoigner parce qu’il a assisté à des scènes et qu’à la barre il dit qu’il n’y a pas assisté, il n’a plus de raison d’être là en qualité de témoin. 90% des témoins qui sont passés ont dit qu’ils n’ont pas assisté aux faits. Donc ils n’ont pas de raison d’être là».
O. Dion
O. Dion