« J’entends que notre cliente (Simone Gbagbo, ndlr) soit déclarée non coupable de toutes les infractions dont elle est accusée. C’est humblement mon souhait et objectif, nous travaillons à cela. Si la cour d’assises reste équitable et impartiale, je pense que nous pouvons y arriver ». Joint hier par téléphone, à la veille de la reprise, ce lundi, du procès en assises des 83 pro-Gbagbo, Me Ange Rodrique Dadjé, l’un des avocats de Simone Gbagbo, a clairement exprimé son engagement à défendre sa cliente jusqu’au bout. Dans une procédure judiciaire fortement complexe qui relève, on le sait, d’une « justice des vainqueurs » qui prévaut depuis l’installation d’Alassane Dramane Ouattara au pouvoir. Maître Rodrigue Dadjé, courageux ? C’est en quelque sorte ce que veut traduire la publication La Lettre du Continent N°697 du 7 janvier 2014 lorsqu’elle rappelle que « pour sa cliente, il (Me Dadjé) entend obtenir l’acquittement pour délit non constitué ». Dans un article intitulé « Ange Rodrigue Dadjé, inusable robe noire de Simone Gbagbo », La Lettre du Continent retrace le parcours de ce jeune avocat ivoirien, plein d’ambition, de fougue et de témérité dans sa quête de la vérité. « Ce pénaliste, qui suit Simone Gbagbo depuis le début des années 2000, est intervenu pour le compte de cette dernière sur plusieurs dossiers, dont celui lié à la disparition du journaliste Guy-André Kieffer. Il a également défendu plusieurs hommes d’affaires proches de l’ex-président ivoirien, dont Frédéric Lafont, patron de la société de sécurité Risk aujourd’hui exilé ». Par ailleurs, Me Rodrigue Dadjé a subi les foudres du régime Ouattara à cause de sa proximité avec le couple Gbagbo. « En 2011, au lendemain de la crise postélectorale, Ange Rodrigue Dadjé fut l’un des premiers visiteurs de Laurent Gbagbo dans sa cellule du pénitencier Inrichtingen Haaglanden de La Haye, aux Pays-Bas. Arrêté en mars 2012 par les hommes de la Direction de la surveillance du territoire (Dst), Ange Rodrigue Dadjé a été écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) après avoir été suspecté de se livrer à l’achat d’armements en Biélorussie. Il a été remis en liberté quelques mois plus tard », écrit La Lettre du Continent. Avant d’ajouter que « Me Dadjé a débuté sa carrière au début des années 2000 auprès de l’avocat Sylvère Koyo, conseiller financier des barons de la filière café-cacao sous Laurent Gbagbo et dignitaire de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI) ».
Didier Depry
Didier Depry