Jusqu’au bout, certains prévenus de la crise postélectorale veulent rester fidèles à leur conviction politique.
C’est le cas de Yodé Nathanaël, mécanicien, âgé de 30 ans. Les 3 années passées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) n’ont pu ébranler sa passion pour Laurent Gbagbo. A la barre ce mardi 27 janvier, il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour réitérer sa loyauté à son président pour qui, révèle-t-il, il était prêt à donner sa vie. « Laurent Gbagbo est à ce jour le président de la Côte d’Ivoire. Son mandat prend fin en octobre 2015», a-t-il indiqué sans équivoque laissant le juge pantois. Le disant, Yodé Nathanaël s’appuie sur la décision du président du Conseil constitutionnel, la juridiction en charge du contentieux électoral. Dominé par sa passion pour celui qu’il appelle affectueusement ‘‘papa’’ (Laurent Gbagbo), il franchit le rubicond de la loyauté pour indiquer à l’avocat général : « Lorsque votre maison est attaquée et que votre papa vous sollicite, vous avez pour devoir de répondre à son appel». A-t-il affirmé pour justifier sa présence à la résidence de l’ex-président, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, date de son arrestation. Selon lui, c’est le 27 mars 2011 qu’il a vu l’appel de la nation défilant en bande déroulante sur son poste téléviseur et invitant les patriotes à se rendre à la résidence présidentielle de Cocody. Contre vents et marées, il quitte son quartier (Treichville) pour rallier la commune de Cocody, puis la résidence de l’ancien président pour lui prêter main forte. Cela dit, son soutien se limite selon ses dires aux prières. Versé dans la Bible, il n’hésite pas à rappeler que toute autorité vient de Dieu. Pour lui, Laurent Gbagbo a donc été investi par Dieu d’une mission. Celle de libérer la Côte d’Ivoire du joug colonial. Des propos symptomatiques du conditionnement politique. Yodé Nathanaël ayant un niveau d’étude primaire (Cm1). Donc incapable de défendre une telle thèse. A la question de savoir s’il n’avait pas eu écho de la seconde décision du Conseil constitutionnel, indiquant la victoire d’Alassane Ouattara, il soutient être déçu du président de cette institution, Paul Yao N’Dré. Qu’il regarde avec réprobation. « Paul Yao N’Dré est le véritable responsable de la crise postélectorale. Il ne peut pas dire que c’est Gbagbo qui a gagné les élections de 2010 et se dédire après », assène-t-il. C’est face à une assemblée foncièrement ébahie par la force de ses convictions que Yodé Nathanaël s’est retiré de la barre.
Cyrille Nahin
C’est le cas de Yodé Nathanaël, mécanicien, âgé de 30 ans. Les 3 années passées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) n’ont pu ébranler sa passion pour Laurent Gbagbo. A la barre ce mardi 27 janvier, il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour réitérer sa loyauté à son président pour qui, révèle-t-il, il était prêt à donner sa vie. « Laurent Gbagbo est à ce jour le président de la Côte d’Ivoire. Son mandat prend fin en octobre 2015», a-t-il indiqué sans équivoque laissant le juge pantois. Le disant, Yodé Nathanaël s’appuie sur la décision du président du Conseil constitutionnel, la juridiction en charge du contentieux électoral. Dominé par sa passion pour celui qu’il appelle affectueusement ‘‘papa’’ (Laurent Gbagbo), il franchit le rubicond de la loyauté pour indiquer à l’avocat général : « Lorsque votre maison est attaquée et que votre papa vous sollicite, vous avez pour devoir de répondre à son appel». A-t-il affirmé pour justifier sa présence à la résidence de l’ex-président, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, date de son arrestation. Selon lui, c’est le 27 mars 2011 qu’il a vu l’appel de la nation défilant en bande déroulante sur son poste téléviseur et invitant les patriotes à se rendre à la résidence présidentielle de Cocody. Contre vents et marées, il quitte son quartier (Treichville) pour rallier la commune de Cocody, puis la résidence de l’ancien président pour lui prêter main forte. Cela dit, son soutien se limite selon ses dires aux prières. Versé dans la Bible, il n’hésite pas à rappeler que toute autorité vient de Dieu. Pour lui, Laurent Gbagbo a donc été investi par Dieu d’une mission. Celle de libérer la Côte d’Ivoire du joug colonial. Des propos symptomatiques du conditionnement politique. Yodé Nathanaël ayant un niveau d’étude primaire (Cm1). Donc incapable de défendre une telle thèse. A la question de savoir s’il n’avait pas eu écho de la seconde décision du Conseil constitutionnel, indiquant la victoire d’Alassane Ouattara, il soutient être déçu du président de cette institution, Paul Yao N’Dré. Qu’il regarde avec réprobation. « Paul Yao N’Dré est le véritable responsable de la crise postélectorale. Il ne peut pas dire que c’est Gbagbo qui a gagné les élections de 2010 et se dédire après », assène-t-il. C’est face à une assemblée foncièrement ébahie par la force de ses convictions que Yodé Nathanaël s’est retiré de la barre.
Cyrille Nahin