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Société Publié le mercredi 18 février 2015 | Nord-Sud

Abbé Augustin Obrou, responsable communication de l’archidiocèse d’Abidajn à propos du carême: “Ceux qui ont été blessés doivent donner le pardon”

© Nord-Sud Par DR
Journée nationale de la paix - Le PNCS prie pour la Paix en Côte d’Ivoire.
La journée nationale de la Paix a été marquée le vendredi 15 novembre 2013 par une messe pour la Paix organisée à l’Eglise Catholique Ste Cécile des 2 plateaux . Le Programme Nationale de Cohésion Sociale (PNCS), a répondu présent à l’invitation de la commission épiscopale justice et paix.
L’Abbé Augustin Obrou, chef du bureau de la communication de l’archidiocèse d’Abidjan invite les chrétiens à observer attentivement le carême qui débute aujourd’hui.

Quelles sont les dispositions prises au niveau de l’archidiocèse d’Abidjan pour le carême qui débute ce mercredi ?
Le programme est le même. C’est juste le thème qui change, sinon la liturgie reste la même. Le thème de cette année est : « Le témoignage de Dieu dans la vie du chrétien ». Il faut savoir que la parole de Dieu s’exprime dans les différents milieux où se retrouve le chrétien. Le chrétien doit toujours se poser les questions suivantes en se demandant par exemple si dans son milieu de travail, il est corrompu ou non. Est-ce qu’il ment ou pas. Est-ce que l’élève dans son milieu de vie spirituel ou scolaire ne triche pas. Est-ce que le policier, le militaire, l’agent des forces armées, fait bien son travail, ou est-ce qu’il est corrompu ? Est-ce que le juge ou l’avocat prend des décisions en tenant compte de la vérité ? C’est sur toutes ces choses que le chrétien, au cours du temps de carême, doit chercher à savoir en étant un témoin de la vérité. Le carême débute le mercredi des cendres et dure quarante jours, jusqu’à Pâques, excepté les dimanches.

Pouvez-vous rappeler aux fidèles les principaux interdits de cette période ?
Pendant ces quarante jours, le chrétien doit observer l’aumône, prier, poser des actes concrets de charité, d’amour. Ce temps de carême est donc un temps d’affirmation de sa foi dans le Christ. Avec la situation que nous vivons et la crise que nous avons connue, ceux qui ont été blessés dans leur amour doivent accorder le pardon. Ils doivent donner le pardon et recevoir le pardon des autres. C’est la manifestation du pardon donné et reçu. Il faut aussi faire en sorte que les uns et les autres puissent aller vers une réconciliation vraie.

Y-a-t-il des comportements particuliers qui vous choquent chez certains chrétiens et qui doivent changer pendant cette période ?
C’est vrai qu’il y a la liberté des enfants de Dieu, mais il y a également des comportements qui exposent au péché. Je ne comprends pas en tant que prêtre qu’il existe, par exemple, des gens qui ne pardonnent pas et peuvent insulter leurs prochains, pour un oui ou un non. Alors qu’en tant que chrétien, le Christ nous demande de pardonner, c’est-à-dire 70 fois 7 fois. Ce qui veut dire toujours.

En ce temps de carême, comment le fidèle doit-il se comporter avec ses collègues de service ?
Personne ne doit savoir que nous observons le carême. Nous devons absolument avoir un visage défait. Celui qui fait le carême, s’il est nerveux parce qu’il jeûne, alors ce n’est pas la peine pour lui de jeûner ou de forcer.

Le fidèle peut-il aller vers ses collègues pour leur dire qu’il entre dans une période spéciale pendant laquelle il ne sera plus la même personne ?
Le carême, c’est une disposition que nous prenons avec notre Seigneur. Il faut le vivre dans la discrétion sans tambour battant. Si au travail, un copain t’invite à prendre un repas, tu lui dis simplement que tu n’as pas faim.

Celui qui jeûne peut-il participer à toutes sortes de causeries ?
Cela dépend de la causerie. Si le chrétien dans la causerie peut apporter quelque chose de positif, dans ces conditions, oui. Si c’est pour critiquer ou rire de son prochain, ce n’est pas la peine. Le carême ce n’est pas un moment de repli sur soi-même. Dans chaque milieu où nous devons aider nos frères à changer, il faut le faire. Il ne sert à rien de prier ou de jeûner si nous ne pouvons pas être un secours pour autrui.

Le fidèle peut-il continuer à aller dans des bars et autres lieux de fêtes ?
La consommation de l’alcool ou de la cigarette sont en général à proscrire pour un chrétien, mais plus particulièrement pendant le carême. Les bars ne sont pas mauvais en soi pour le chrétien catholique, étant donné que les personnes qui travaillent dans ces endroits sont aussi appelées à recevoir la parole de Dieu. On peut évangéliser dans les boîtes de nuit. Mais finalement, je souhaiterais déconseiller cela pour le chrétien.

Quelles attitudes doivent adopter ceux qui ne sont pas mariés et qui ont une petite amie ou un petit ami. Faut-il mettre fin à toute relation sexuelle avec ce partenaire ?
Il ne faut pas seulement attendre la période du carême pour mettre fin à une telle relation. Selon les textes de l’église, à partir du moment où un homme et une femme ne sont pas religieusement et régulièrement mariés, ils n’ont pas le droit de se connaître sexuellement.

Que faire au cas où vous partagez le même toit ? Faut-il se séparer momentanément ?
Il ne s’agit pas de se séparer momentanément. Le fait déjà qu’ils vivent ensemble sans être mariés n’est pas normal. Ce qu’ils peuvent faire, c’est de régulariser leur situation.

Le carême est une période de partage. Peut-on faire ce partage avec des non-chrétiens, notamment des musulmans en leur donnant ce qu’on n’a pas consommé en raison du jeûne ?
Il n’y a pas de problème dans ce sens, si le chrétien décide de partager, il peut le faire avec par exemple ses collègues de bureau. Et puis, le carême chrétien n’est pas uniquement un problème de nourriture. Le partage que nous faisons, nous le faisons avec tout le monde. C’est le partage de l’amour, de la vérité, du travail bien fait, nous le faisons avec les autres. Pas uniquement avec les musulmans, mais avec tout le monde.

Que conseillez-vous aux chrétiens, au bureau comme dans les ménages ?
Je demande que le chrétien ne le soit pas de nom, mais dans les actes. Qu’ils soient des chrétiens engagés et pratiquants.

Réalisée par Cissé Sindou et HA (stagiaire)
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