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Politique Publié le lundi 23 février 2015 | AFP

Côte d’Ivoire: les avocats de Simone Gbagbo demandent la fin de la procédure, la Cour refuse

© AFP Par SIA KAMBOU
Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo, l’ex-"Dame de fer" face à la justice
Abidjan - Les avocats de Simone Gbagbo ont demandé lundi l’annulation de son procès pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", invoquant l’immunité parlementaire de l’ex-Première dame ivoirienne, députée au moment de la crise postélectorale de 2010-2011, mais la Cour a rejeté leur requête.

"Les poursuites ont été engagées en violation de l’immunité de Simone Gbagbo, député de 2000 à 2011", qui "n’a jamais été levée", a déclaré Me Rodrigue Dadjé, l’un de ses avocats, exigeant "la fin de la procédure".

Le parquet général a demandé de passer outre cette requête que la Cour, après une brève suspension d’audience, a rejetée, se déclarant incompétente en la matière.

Simone Gbagbo est arrivée visiblement détendue au palais de justice d’Abidjan-Plateau lundi en fin de matinée. Vêtue d’une robe en pagne à motifs vert et marron, parée de quelques bijoux, l’ex-Première dame a salué de la main les journalistes présents, leur adressant un grand sourire.

Elle s’est ensuite assise dans le box des accusés aux côtés de Me Dadjé, mais n’a fait aucune déclaration. C’est la première fois qu’elle doit être entendue dans le cadre du procès ouvert le 26 décembre dernier.

Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo, issu d’un premier mariage avec une Française, est présent dans la salle, tout comme des cadres du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par l’ex-président.

Simone Gbagbo a été élue députée d’Abobo, une commune d’Abidjan, en 2000. Elle a siégé à l’Assemblée nationale ivoirienne jusqu’à la chute de son époux en avril 2011.

Les législatives prévues en 2005 n’ont pu se tenir du fait de la situation du pays, divisé en deux après un coup d’Etat manqué en 2002.

Le régime de l’actuel chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara ne reconnait ni le dernier gouvernement Gbagbo ni la composition de l’Assemblée nationale après l’élection contestée de décembre 2010.

Les violences postélectorales ont constitué l’épilogue de la crise politico-militaire où plus de 3.000 Ivoiriens ont perdu la vie en cinq mois.

Simone Gbagbo, 65 ans, est inculpée, comme ses 82 co-accusés, d’"atteinte à la sûreté de l’Etat". Elle est également accusée de "crimes contre l’humanité" par la Cour pénale internationale, comme son époux qui y sera jugé en juillet. Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye où siège la CPI.


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