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Société Publié le jeudi 26 février 2015 | Le Sursaut

Yamoussoukro/Oubliée dans le Programme Présidentiel d’Urgence: la population d’Allocobo appelle le chef de l’Etat au secours

Allocobo, gros village peuplé de plus de 800 âmes, situé à une vingtaine de kilomètres de Yamoussoukro sur l’axe Sinfra, a le sommeil troublé. La révélation a été faite le 20 février dernier par nanan Brou Yao Jean, chef dudit village. « Avant la visite d’Etat du président de la République, Alassane Ouattara, dans le bélier, il y a de cela plus d’un an, le député Konan Edouard a visité Allocobo et Loucoukro. Au cours d’un entretien, nous lui avons fait part de nos préoccupations notamment le bitumage de l’axe Loukoukro –Allocobo, long de 5 kilomètres seulement, et l’assurance nous a été donnée que ce projet sera financé par le PPU. Mais depuis cette visite présidentielle, plus de nouvelle en ce sens. Les nombreuses démarches engagées auprès des autorités administratives et politiques y compris les cadres de Yamoussoukro sont restées vaines et il n’y a aucune lueur d’espoir à l’horizon. On me fait savoir que l’argent décaissé pour les travaux est fini. Aujourd’hui, notre village est dans la désolation la plus totale et la population ne sait plus à quel saint se vouer. Si c’est vrai que les fonds décaissés pour les travaux du PPU sont épuisés, comment ces mêmes autorités ont pu exécuter les projets dans des villages suivants : Loukoukro, Akpessèkro, Kromponou Badala, Krékrénou, Kpassoakro. A chacune de nos rencontres, le langage est toujours le même. Patientez-vous, nous allons faire ces travaux, mais en fin de compte, aucune réalisation », relève le chef avant d’ajouter que c’est un choc pour tout le village. Emboîtant le pas à la tête couronnée, un autre habitant, Djah Plaisir, est amer. « En temps de pluie, il est difficile de rallier Yamoussoukro à cause du mauvais état de la route. S’il y a une femme enceinte qui doit être accompagnée à l’hôpital à Yamoussoukro, c’est un véritable problème pour nous car les chauffeurs nous taxent cher toujours du fait de la route. Il arrive souvent que les femmes accouchent aux mains des matrones ici au village. Secundo, l’évacuation des produits agricoles - le café, le cacao et la banane - est un autre gros souci pour nous. Allocobo est entouré de gros campements tels que : Acrédiendi, N-zezou, Simonkro, N’guessankro, Djétikrékro, Ahokokro, Kongouabo et Zimokankro dont la population vient voter dans notre village. Vivement, que ce tronçon soit bitumé pour sortir Allocobo du sous-développement », a-t-il plaidé.

L’école primaire publique n’est pas épargnée

Dirigée par Bonga Félix, cette école de 6 classes et 6 maîtres avec un effectif de 260 élèves n’est pas épargnée par les difficultés. Selon le directeur, les enseignants affectés ici refusent de rester dans le village à cause de la route. Ils n’arrivent pas à terminer l’année scolaire et abandonnent les enfants au profit des 3 bénévoles recrutés. Les logements de maîtres sont incomplets. « Les 3 instituteurs titulaires sont logés, et je suis obligé d’héberger les autres personnes dans le seul but de rendre performant l’encadrement des enfants. Malgré tout cela, notre satisfaction ici, c’est la franche collaboration entre la population et nous. Nous en sommes très fiers. En ce qui concerne la route, c’est un souci majeur pour tous, puisqu’on a toujours l’habitude de dire que la route précède le développement. Ici à la moindre pluie, la voie est coupée, et tout est bloqué. Conséquence immédiate, aucun véhicule ne veut s’aventurer dans la zone », souligne le directeur.

Ostine Déward
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