Abidjan- Le procès de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, accusée d’être une protagoniste majeure de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, est celui du "néocolonialisme" français en Afrique, a affirmé vendredi l’un de ses avocats, qui a plaidé l’acquittement.
Le parquet général a requis mardi dix ans de prison contre la "Dame de fer" ivoirienne, accusée de "participation à un mouvement insurrectionnel", "troubles à l’ordre public" et de "constitution de bandes armées".
Les plaidoiries de la défense, qui ont duré trois jours, se sont terminées en fin d’après-midi. Le verdict pourrait être rendu lundi, de source judiciaire.
"Condamner Simone Gbagbo, c’est reconnaître que l’on a toujours besoin de notre colon pour venir distribuer les bons points et les mauvais points.
L’acquitter, c’est montrer notre amour pour la Côte d’Ivoire", a affirmé Me Rodrigue Dadjé.
L’ex-Première dame doit être "déclarée non coupable de tous les chefs d’accusation", a-t-il poursuivi. Mme Gbagbo, drapée dans un pagne multicolore, a paru concentrée et sereine vendredi.
"Il ne s’agit pas d’un procès ordinaire. Il s’agit d’un procès politique, le procès de la politique étrangère française en Afrique", "qui installe qui elle veut à la tête de nos pays", a insisté Me Dadjé.
"Il s’agit du procès du néocolonialisme, de la politique d’ingérence de la France dans les pays africains", a fustigé le défenseur.
L’ex-Première dame est jugée depuis début janvier avec 82 autres personnes pour leur rôle dans les violences postélectorales de 2010-2011, causées par le refus de son mari Laurent de reconnaître la victoire de l’actuel chef de l’Etat Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences entre les deux camps ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui contestent sa défaite électorale, critiquent le rôle de la France, l’ancienne puissance coloniale, dont l’armée intervenait sous mandat onusien en Côte d’Ivoire, qualifiant ses soldats de "forces partiales".
Selon eux, les soldats français, en s’opposant aux forces loyales à Laurent Gbagbo et en bombardant sa résidence, ont permis que l’ancien président soit arrêté par des troupes favorables à Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo est actuellement écroué à la Cour pénale internationale, à La Haye, où son procès pour "crimes contre l’humanité" doit débuter en juillet. La CPI réclame également Simone Gbagbo, mais la Côte d’Ivoire refuse de la lui livrer.
"L’acquittement, ce sera la meilleure solution, ça pourra permettre aux rancoeurs de s’estomper", a estimé Me Toussaint Dako, un autre avocat de la défense.
Simone Gbagbo, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte
d’Ivoire.
Elle a été autant respectée pour son parcours dans l’opposition que redoutée comme "présidente" à poigne, souvent accusée d’être liée aux "escadrons de la mort" contre les partisans de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Ce procès, le plus important pour la Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise, est entaché de nombreux manquements, aucune preuve matérielle n’ayant été fournie pour les confondre, dénoncent la société civile et des
sympathisants pro-Gbagbo.
Si les deux camps se sont montrés coupables d’exactions, aucun responsable pro-Ouattara n’est en outre inquiété, nourrissant des accusations de justice "politique" ou de "justice des vainqueurs".
ck-ndy-jf/jpc
Le parquet général a requis mardi dix ans de prison contre la "Dame de fer" ivoirienne, accusée de "participation à un mouvement insurrectionnel", "troubles à l’ordre public" et de "constitution de bandes armées".
Les plaidoiries de la défense, qui ont duré trois jours, se sont terminées en fin d’après-midi. Le verdict pourrait être rendu lundi, de source judiciaire.
"Condamner Simone Gbagbo, c’est reconnaître que l’on a toujours besoin de notre colon pour venir distribuer les bons points et les mauvais points.
L’acquitter, c’est montrer notre amour pour la Côte d’Ivoire", a affirmé Me Rodrigue Dadjé.
L’ex-Première dame doit être "déclarée non coupable de tous les chefs d’accusation", a-t-il poursuivi. Mme Gbagbo, drapée dans un pagne multicolore, a paru concentrée et sereine vendredi.
"Il ne s’agit pas d’un procès ordinaire. Il s’agit d’un procès politique, le procès de la politique étrangère française en Afrique", "qui installe qui elle veut à la tête de nos pays", a insisté Me Dadjé.
"Il s’agit du procès du néocolonialisme, de la politique d’ingérence de la France dans les pays africains", a fustigé le défenseur.
L’ex-Première dame est jugée depuis début janvier avec 82 autres personnes pour leur rôle dans les violences postélectorales de 2010-2011, causées par le refus de son mari Laurent de reconnaître la victoire de l’actuel chef de l’Etat Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences entre les deux camps ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui contestent sa défaite électorale, critiquent le rôle de la France, l’ancienne puissance coloniale, dont l’armée intervenait sous mandat onusien en Côte d’Ivoire, qualifiant ses soldats de "forces partiales".
Selon eux, les soldats français, en s’opposant aux forces loyales à Laurent Gbagbo et en bombardant sa résidence, ont permis que l’ancien président soit arrêté par des troupes favorables à Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo est actuellement écroué à la Cour pénale internationale, à La Haye, où son procès pour "crimes contre l’humanité" doit débuter en juillet. La CPI réclame également Simone Gbagbo, mais la Côte d’Ivoire refuse de la lui livrer.
"L’acquittement, ce sera la meilleure solution, ça pourra permettre aux rancoeurs de s’estomper", a estimé Me Toussaint Dako, un autre avocat de la défense.
Simone Gbagbo, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte
d’Ivoire.
Elle a été autant respectée pour son parcours dans l’opposition que redoutée comme "présidente" à poigne, souvent accusée d’être liée aux "escadrons de la mort" contre les partisans de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Ce procès, le plus important pour la Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise, est entaché de nombreux manquements, aucune preuve matérielle n’ayant été fournie pour les confondre, dénoncent la société civile et des
sympathisants pro-Gbagbo.
Si les deux camps se sont montrés coupables d’exactions, aucun responsable pro-Ouattara n’est en outre inquiété, nourrissant des accusations de justice "politique" ou de "justice des vainqueurs".
ck-ndy-jf/jpc