Le Patriote : Le procureur de la République sʼest pourvu en cassation après le verdict de la Cour dʼassises dans lʼaffaire Simone Gbagbo et les autres. La polémique enfle actuellement. Car certains journaux estiment que le procureur de la République sʼest désolidarisé du verdict rendu par la Cour. Quʼen est-il exactement? Me Coulibaly Soungalo : Ce nʼest pas du tout vrai. A aucun moment le procureur de la République sʼest désolidarisé du verdict donné par la Cour dʼAssises. Le pourvoi en cassation effectué par le procureur Adou Richard nʼest en rien un soutien à Simone Gbagbo et ses co-accusés. Le Parquet a décidé de se pourvoir en cassation parce que 19 accusés dans cette affaire ont été relaxés par la Cour. Le procureur de la République nʼest pas satisfait de cette décision. Alors il a décidé de la casser à lʼinstance supérieure. Cʼest tout. Sinon le patron du Parquet ne le fait pas pour protester contre la condamnation de Simone Gbagbo et les autres détenus qui ont été condamnés. LP : Pourtant le procureur de la République avait requis dix ans contre Simone Gbagbo et certains détenus. Or la Cour dʼassises a été plus sévère en lui infligeant une peine de 20 ans, soit le double de ce qui a demandé. CS : Non ! Ce nʼest pas la même chose. Ici le procureur a demandé 10 ans pour Simone Gbagbo. Finalement, la Cour dʼAssises a décidé du double de la peine requise. Le procureur de la République ne peut être que satisfait de cette décision. Ce qui est en cause dans le pourvoi en cassation, cʼest que 19 accusés que le procureur de la République estime coupables ont été relaxés par la Cour dʼAssises. Cʼest la raison pour laquelle il a décidé de sʼen référer à la juridiction supérieure pour contester cette décision. LP : Pour vous donc, lʼaction du procureur de la République est mal interprétée ? CS :Absolument ! En aucun moment, le patron du Parquet nʼa voulu dédouaner qui que ce soit. Encore moins protester dʼune quelconque lourde peine infligée à Simone Gbagbo ou aux généraux Dogbo Blé, Vagba Faussignaux et les autres. Que les choses soient claires. Le pourvoir en cassation vise 19 accusés qui, aux yeux du procureur de la République et aux nôtres, ne méritent pas dʼêtre relaxés dans cette affaire. Car nous estimons que les faits démontrent quʼils sont largement impliqués dans les atrocités qui ont été perpétrées lors de la crise posté- lectorale. Pour nous et le procureur de la République, il faut réviser cette décision.
JEAN-CLAUDE COULIBALY
JEAN-CLAUDE COULIBALY