Le ministre de l’Education nationale et de l’enseignement technique, Kandia Camara, comme promis, a rencontré, hier, l’ensemble des syndicats du secteur éducation formation. Pour une rencontre de vérité, c’en était une. Les enseignants étaient sur le banc des accusés et en face d’eux, en plus du ministre et ses collaborateurs, le représentant du ministre de la Fonction publique, les organisations des parents d’élèves, les représentants des chefs traditionnels et représentants des confessions religieuses, tous membres du Conseil consultatif de l’éducation nationale (Ccen). Un rendez-vous a été pris pour le jeudi 30 avril. Le ministre de l’Education nationale a demandé à l’ensemble des syndicats en grève ou qui ont déposé des préavis de grève de les lever. Mais avant, Kandia Camara s’est dit « très déçue et indignée par ce qui se passe ». Et renvoyé aux syndicats venus en très grand nombre cette question : « Est-ce qu’on veut que l’école continue de fonctionner ou on veut qu’on ferme l’école? Si on veut qu’il n’y ait plus d’école en Côte d’Ivoire, ça aussi, on peut le décider, chacun reste à la maison sans salaire. Et les enfants resteront à la maison sous la sécurité de leurs parents. Parce qu’il y a eu 2 enfants morts ». Et de déclarer très amère, « Cela fait trois (3) semaines que vous êtes en grève, qu’avez-vous obtenu ? Ce que vous avez obtenu, deux morts sur la conscience. Ce que vous avez obtenu, des élèves mutilés sur la conscience, ce que vous avez obtenu, des écoles saccagées que vous avez sur la conscience. Ce que vous avez obtenu, il y a eu environ trois semaines où les enfants n’ont pas eu de formation. C’est cela le bilan. Est-ce qu’on avait besoin de cela ? Pourquoi créer des problèmes là où il n’y en a pas (…) Apprenez à vous mettre à la place des autres, n’ayez pas à la place du cœur une pierre. Aucun syndicat n’a eu un mot de compassion suite aux décès des élèves » a-t-elle déploré. Revenant au déblocage des salaires qui fait couler beaucoup d’encre et qui constitue la cause principale des grèves, la ministre de l’Education nationale s’est offusquée : « Le problème qui est repris par l’ensemble des Ivoiriens, c’est le déblocage des salaires, toute la Côte d’Ivoire sait que les salaires sont bloqués depuis 27 ans. Ce qui m’écœure le plus et qui est ma déception, c’est qu’aucun d’entre eux n’a posé comme revendication le déblocage des salaires. C’est le président de la république qui a pris sur lui-même, sans pression aucune, de débloquer les salaires. Estimant que ce n’est pas normal que des agents travaillent pendant des années sans que leur salaire ne soit revalorisé, sans quils ne subissent des avancements. C’est inadmissible, personne ne lui a demandé que lui-même décide de débloquer les salaires en 2015. S’il l’a dit, il va le faire ». Après quoi, elle a fait savoir qu’il ne sert à rien d’hypothéquer l’avenir de nos enfants, il ne sert à rien de prendre en otage nos enfants pour quelque chose que le président a décidé. « Faites-moi confiance, considérez-moi comme votre avocate et observez. Le président Alassane Ouattara peut être accusé de tout mais sauf d’un homme qui ne tient pas ses engagements. Surtout, il le fait avec précision et non par hasard. Le président a fait la promesse de débloquer les salaires les salaires seront débloqués. Le président de la République qui a pris la décision de débloquer les salaires, n’a pas changé d’avis, il maintient sa position, il va le faire. Je voudrais demander à tous les syndicats qui ont déposé des préavis de grève de lever leur préavis de grève ou de lever leur mot d’ordre de grève. Ce n’est pas à nous de donner la date mais je voudrais donner un autre rendez-vous ici pour faire le bilan de ce qui va se faire. Afin que nous puissions les recevoir pour leur annoncer la date du déblocage. Vous levez votre mot d’ordre de grève et vous aurez la date ».
Réaction de syndicats
« Tous les acteurs du système ont leur part de responsabilité, le cabinet, les parents d’élèves ont leur part de responsabilité. Ce n’est pas seulement les enseignants ou les syndicalistes qui doivent porter le fardeau de tous les effets collatéraux. On note que le ministre a rappelé que le déblocage qui est une promesse du chef de l’Etat sera effectif. Pour le Synesci, c’est un point positif. Chez nous au Synesci, on dit que les jours ne tombent pas malades. Elle nous a donné rendez-vous pour le 30 avril, nous allons avoir une réunion au niveau du syndicat pour décider de la conduite à tenir», a signifié M. Ekoun, Sga du Synesci. A sa suite, le secrétaire général, Gbongué Sahi Théophile dudit syndicat, a appelé tous ses camarades à la reprise des cours dès ce jeudi à 7h30. Le Sinoveci prend acte de ce que des points de revendication ont été pris en compte, notamment le cas des instituteurs adjoints.
Par JEAN PRISCA
Réaction de syndicats
« Tous les acteurs du système ont leur part de responsabilité, le cabinet, les parents d’élèves ont leur part de responsabilité. Ce n’est pas seulement les enseignants ou les syndicalistes qui doivent porter le fardeau de tous les effets collatéraux. On note que le ministre a rappelé que le déblocage qui est une promesse du chef de l’Etat sera effectif. Pour le Synesci, c’est un point positif. Chez nous au Synesci, on dit que les jours ne tombent pas malades. Elle nous a donné rendez-vous pour le 30 avril, nous allons avoir une réunion au niveau du syndicat pour décider de la conduite à tenir», a signifié M. Ekoun, Sga du Synesci. A sa suite, le secrétaire général, Gbongué Sahi Théophile dudit syndicat, a appelé tous ses camarades à la reprise des cours dès ce jeudi à 7h30. Le Sinoveci prend acte de ce que des points de revendication ont été pris en compte, notamment le cas des instituteurs adjoints.
Par JEAN PRISCA