Un an après le lancement de la campagne « Zéro grossesse en milieu scolaire » par la ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, dans la cité des « Milles mosquées », la situation est encore alarmante. Le Directeur régional du ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a, à l’ occasion de la cérémonie commémorative de la journée internationale de la femme, le 21 mars à la mairie, levé un coin de voile sur l’épineuse question des grossesses cette année, dans les établissements de la région. « Nous avons enregistré 132 cas de grossesses dans les établissements du Gontougo », a révélé Amadou Koffi Martin, à cette occasion. Avant de dépeindre la situation de la femme, de l’enfant et surtout, la vie des ménages dans la région. Pour lui, la commémoration de la journée internationale de la femme rime avec les défis de la lutte contre la pauvreté, l’égalité, la justice, la scolarisation, l’emploi, le poids des traditions et des coutumes. Il a noté des progrès notables, 20 ans après la conférence de Beijing. A preuve, des femmes entreprenantes luttent contre la pauvreté, la femme est de plus en plus scolarisée dans certains villages de la région, et l’on constate plus de filles que de garçons dans les salles de classes du primaire. Mais, au delà de ces aspects, le travail à faire, soutient-il, est encore immense car, « il faut maintenir les jeunes filles à l’école au niveau du secondaire ». Ce qui est loin d’être le cas. Amadou Koffi Martin a lancé un cri de cœur contre « l’excision qui se pratique encore dans certains de nos villages et la vie en couple, des ménages ou, dans la plus part des cas, les femmes ne vivent pas ensemble avec l’homme », a t-il déploré. Pour remédier à ces difficultés, il a souhaité que « le changement s’opère en chacun de nous pour que la société égalitaire devienne une réalité », et non qu’on attende cela de l’Etat. Tout en saluant les progrès réalisés par la secrétaire générale 1 de la préfecture de Bondoukou, Mme Kouamé Kouakou Kalidjia, il a appelé les populations du Gontougo à lutter contre les violences basées sur le genre dont, certaines femmes sont encore victimes. Notamment, avec les mariages précoces ou forcés qui continuent du fait de la tradition. Il a exhorté à ne pas désespérer, car, l’égalité est un idéal à atteindre, mais, il faut rester digne dans le comportement et s’affranchir des préjugés.
SKB
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