Les ordures qui jonchent certains quartiers de la commune de Treichville, sont très souvent le fait des populations et de la mauvaise foi des collecteurs. Dénoncer ces attitudes qui anéantissent les efforts de la Mairie, pour qu’elles cessent. Tel est l’objectif de votre Mensuel, qui propose aussi des mesures d’accompagnement pour les quartiers propres et les hommes et femmes qui ne ménagent pas leurs efforts pour garder leur environnement salubre.
Dispositions générales Depuis la loi de 2003 relative au transfert des compétences de l’Etat aux communes, la gestion des ordures est dévolue aux Mairies. A la suite d’une ordonnance du ministère de l’Environnement en 2007, le volet collecte a été affecté à ce ministère et celui du balayage, pré-collecte et curage des caniveaux aux municipalités. La pré-collecte concerne l’enlèvement de la commune des dépôts sauvages, qui sont transférés dans des coffres puis dans des centres de groupage. En 2009, a été instaurée une Péréquation (une Assiette, un partage). Elle consiste à regrouper les budgets des communes, pour qu’il y ait une continuité des Services. Le problème majeur en matière de salubrité est le manque de financement. C’est un domaine dans lequel il faut injecter au quotidien beaucoup d’argent pour le paiement de carburant, de matériel, du personnel. Or certaines communes peuvent connaître des retards de paiement de leurs entreprises. C’est ainsi, qu’a été mise en place cette politique de regroupement des budgets relatifs à la salubrité dont la gestion a été confiée à la MACOM (Maison commune des Opérations municipales). Cette politique commune permet à une facture payée par une commune de profiter aussi aux opérateurs des autres Mairies de façon tournante. Cette tâche, la commune de Treichville l‘honore depuis la création de la MACON pour le bien-être de ses populations.
Les efforts de la Mairie
« La salubrité est une quête ». Cet aveu de Boto M’Bouké Jean Roger (4ème Adjoint au maire de Treichville en charge de la salubrité), loin d’être une impuissance, traduit, plutôt, toute l’ampleur que revêt la question de la propreté à laquelle sa commune n’est pas indifférente. « Au nom du Maire François Albert Amichia, Président local du comité en charge de la salubrité, je voudrais dire qu’au niveau de Treichville, l’entreprise en charge des ordures est la société « Clean Bor ». Depuis 2004, elle est liée à la Mairie par un contrat renouvelable chaque année renouvelable chaque année, après appel d’offres. Elle s’occupe des ordures et permet leur transfert à la décharge d’Akouédo, par le biais de l’Agence Nationale de Salubrité Urbaine (Anasur). Il y a aussi le volet pré-collecte, qui consiste à aller vers les ménages pour amener les ordures vers des points de groupage. Les dysfonctionnements que nous connaissons sont liés au fonctionnement d’Akouédo. Il suffit d’une panne, des déplacements difficiles pour que toute la chaîne soit perturbée », précise Boto M’Bouké Jean Roger. Sur le terrain, « le relais se fera avec les présidents des Cgq pour initier des opérations pour la salubrité des quartiers », ajoute-t-il. En outre, des dispositions ont été prises. En l’occurrence, des emplacements des coffres et centres de groupage des ordures (cf. encadré). Dans les rues, à des carrefours ou dans certains passages beaucoup fréquentés, telle la voie allant au Chu, des poubelles sont disposées pour que des papiers, mouchoirs, boîtes et autres détritus, peaux de banane, emballages y soient jetés. Des bacs ont été aussi placés pour y récupérer des ordures légères. « Depuis 2002, nous avons reçu et disposé près de 500 bacs sur l’étendue de la commune. Mais, elles sont constamment ignorées des passants. Nous avons été obligés de supprimer des bacs en certains lieux, parce qu’ils ont été transformés en dépotoirs », avance, amer et désabusé, Sanogo Lancina, Sous-directeur des Services de la Voirie, Réseau, Hygiène et Environnement (Vhre). Chaque mois, la Mairie organise des « Opérations coups de balai » dans les quartiers sous l’égide du Maire François Albert Amichia. Au moins 30 Opérations ont été menées avec la SGBCI, le Rotaract club Abidjan, l’Université Amadou Hampâté Bâ d’Abidjan-Cocody. Mieux, des quartiers de la commune ont sollicité la Mairie, qui leur a prêté main forte. Pour cette année 2015, elle interviendra une (1) fois par mois dans une zone bien précise de la commune pour une opération de balayage jusqu’en décembre. La première opération a été menée au quartier Yobou Lambert le 18 mars. Deux autres auront lieu en mai dans les zones comprises entre les avenues 1 et 8, rue 12 jusqu’à la rue 38, qui regroupent les quartiers Jacques Aka, Boni Pierre, Sicogi, Sopim… Toutes ces actions ont été précédées par une autre d’envergure le Samedi 13 juin 2009, dans le cadre de l'opération ville propre. A l'invitation des épouses des policiers du quartier Antonin Dioulo, sis à l'avenue 3 rue 17, le Ministre François Albert Amichia, Maire de la commune avait rencontré les populations. Il leur avait prodigué des conseils d'hygiène en ces termes : « Chacun doit faire l'effort de rendre sa maison propre. La propreté n'est pas une affaire de richesse. Ne jetez plus les ordures dans la rue et dans les caniveaux. C'est la saleté qui nous rend malades. L’ordonnance médicale d'un jour peut acheter une poubelle. Chères mamans, demandez à vos maris d'acheter des poubelles ». Ces conseils judicieux qui avaient permis, en son temps, à Treichville d’être la 2ème commune la mieux assainie après celle du Plateau ont-ils été sans lendemain ?
Incivisme et absence de culture de la poubelle des Treichvillois On peut répondre par l’affirmative, au regard des attitudes peu convenables de certaines populations. « Faire en sorte que le civisme, le comportement éco-citoyen, qui honore des pays comme le Ghana, le Mali, soit une réalité à Treichville, reste notre préoccupation. Pour ce faire, nous allons éditer des documents à mettre à la disposition de nos concitoyens pour qu’ils comprennent cette nécessité », souligne Boto M’Bouké Jean Roger, pour dénoncer l’insouciance de la majorité de la population. La culture de la poubelle est encore fort peu développée chez les Ivoiriens en général et les Treichvillois en particulier. A preuve, nombre de citoyens n’ont pas le moindre embarras, quand il s’agit de parsemer la voie publique et les caniveaux de sachets, peaux de banane, emballages, etc. La critique du 4ème adjoint au Maire est renforcée par Sanogo Lancina. « Quand on dépose un bac, il attire immédiatement des ordures de tout genre, qui finissent par déborder. Conséquemment, les lieux sont affectés et les populations en pâtissent de par leur propre faute », stigmatise-t-il. Avant d’ajouter : « Un samedi, nous venions de curer les caniveaux de la gare de Bassam. Mais, quelques instants après, ils ont été remplis et bouchés d’ordures. C’est incompréhensible ce que font les gens ». Le cas écœurant de la gare de Bassam vient du fait que Treichville, commune de transit, est beaucoup fréquentée et traversée par de nombreuses personnes (à pieds comme en voiture). Celles, qui y effectuent des passages pédestres, ne se gênent pas pour se débarrasser de leurs petits paquets au vu et au su de leur entourage. Dans l’autre cas, depuis les véhicules (de luxe ou non), des passagers jettent des détritus (solides, périssables ou non) dans la nature sans autre forme de procès.
La mauvaise foi
La situation est empirée par trois cas. D’un côté, l’irrégularité les camions de ramassage. Ceux du Boulevard Giscard d’Estaing passent de 7h à 9h. D’autres ne passent que la nuit, entre 22 et 23h, à cause des fortes circulations de la journée. Un rythme auquel ne se fient pas les populations. Si bien que, d’un autre côté, les ordures affluent, dans la plupart des cas, sur les voies publiques, quelques instants après le passage des camions. Par ailleurs, le collecteur et les charretiers, qui passent récupérer les ordures devant chaque cour, sont, très souvent, empêchés dans leurs tâches par des camions, des bâches qui obstruent les voies. Toutefois, ils font preuve de mauvaise foi. Au lieu de se rendre vers des centres de groupage, la plupart répandent les ordures nuitamment à tout bout de champ ou aux abords des poubelles. Au grand Marché, les abords de la poubelle faisant office de lieu de pré-collecte sont débordés alors que la poubelle est vide. Un spectacle désolant, qui ne diffère pas de celui qu’offre un angle du rond-point de la rue 12. Immondices et odeurs suffocantes se disputent les lieux. « Toutes ces attitudes annihilent les efforts de l’opérateur et ceux de la Mairie. A la rue 12, après le passage des balayeuses, les commerçants encombrent les abords des rues d’emballages et les entreposent partout », dénonce Sanogo Lancina.
Le cas particulier des déchets biomédicaux et verts Des déchets biomédicaux (seringues, pansements, bouteilles, ampoules buvables vides, etc,) se retrouvent très souvent dans les ordures ménagères. S’il y a des incinérateurs dans les grands hôpitaux, ce n’est pas le cas des cliniques et infirmeries privées. En sus, jusqu’à preuve du contraire, il n’existe aucune politique nationale pour traiter de tels déchets. C’est dire qu’il y a un danger. Un autre volet est celui des déchets verts : les branchages. Non seulement, ils ne doivent être jetés dans des poubelles, mais aussi, leurs présences dans les ordures ménagères annulent le chargement à la décharge. De ce fait, ceux, qui veulent couper des branchages, doivent surtout en informer la Mairie. Des collectes sont effectuées deux fois dans la semaine par les opérateurs sous la vigilance des Services de l’Environnement de la Mairie. Toutefois les opérateurs de la commune n’interviennent pas au Port. En fait, bien qu’il soit sur le territoire de la commune de Treichville, le Port autonome d’Abidjan gère toutes ses ordures, y compris le balayage et les coffres du marché sis dans ses locaux.
Des quartiers et personnes exemplaires à récompenser Toutefois, « la situation n’est pas désespérée pour autant dans la commune de Treichville » affirment avec mesure Sanogo Lancina et Angama Ebah (Chef de service Hygiène et Environnement). « Certaines personnes balaient quotidiennement devant leurs cours. Mieux, des actions de propreté sont menées dans certains quartiers, qui n’attendent pas les interventions de la Mairie » précisent-ils. De nombreux cas peuvent être cités. Il y a celui des dames des cités Sicogi (à l’avenue 2) et policière, qui mènent par quinzaine des opérations de nettoyage, celles de l’avenue 24 en face du Groupe scolaire Habitat, de l’avenue 22 et de la rue 17 à la rue 21. On ne le dira pas moins pour l’avenue 14, entre la rue 21 jusqu’à la rue 23, l’avenue 19, de la rue 17 à la rue 19. Cette liste est allongée par les dames de l’avenue 11, et entre autres, le secteur compris entre les rues 21 et 23. Sans oublier Dames Orsot Elisabeth et Koné. Idem pour les hommes dont Julien Poénou (Président Cgq) qui balaie au quotidien, l’avenue 12, rue 23. Il est opportun de saluer le rôle très important des Associations (d’Aj3a à l’avenue 21, « Ma famille » du quartier Jacques Aka, les femmes du quartier Yobou Lambert, l’Ajpk au quartier Pierre Kouamé, etc.), qui œuvrent dans le domaine de la salubrité. Elles n’hésitent pas à accompagner la Mairie dans toutes les « Opérations coups de balai ». Ces personnes, quartiers et Associations doivent être encouragés en faisant leur promotion à la radio, dans le journal, par voies d’affichage dans les quartiers et à la Mairie. Ils doivent même être récompensés au cours d’une cérémonie par les autorités communales pour qu’ils soient imités des autres. En attendant, la Mairie est prête à accompagner avec du matériel tous ceux qui s’impliqueront dans des opérations de salubrité. Elle exhorte toutes les populations à la solliciter à cet effet. Les populations sont surtout invitées en mai à 7h30 à une opération d’envergure, dans les zones comprises entre les avenues 1 et 8, rue 12 jusqu’à la rue 38. Ces zones réunissent les quartiers Jacques Aka, Boni Pierre, Sicogi, Sopim. Les précisions seront données en accord avec Boto M’Bouké Jean Roger par voie de presse. C’est dire combien la Mairie a pris à bras le corps la question de la salubrité.
La phase répressive : 50 mille francs d’amende Devant l’incivisme galopant des populations, la Mairie entend arriver à la phase répressive. Des panneaux d’interdiction de jeter des ordures seront implantés dans les rues et espaces sollicités. Tous ceux qui enfreindront ces interdictions paieront 50 mille francs. Cette offensive annoncée par Sanogo Lancina sera menée de concert avec la Brigade Municipale, qui sillonnera différents endroits. « Nous passerons à la phase répressive » ajoute, avec fermeté, Médard Kouadio (Directeur des Services Techniques et l’Environnement. Cependant, il reste persuadé que la répression ne sera que le dernier recours.
ALLBERT ABALE
Photos : J.B. AHOUTY
Dispositions générales Depuis la loi de 2003 relative au transfert des compétences de l’Etat aux communes, la gestion des ordures est dévolue aux Mairies. A la suite d’une ordonnance du ministère de l’Environnement en 2007, le volet collecte a été affecté à ce ministère et celui du balayage, pré-collecte et curage des caniveaux aux municipalités. La pré-collecte concerne l’enlèvement de la commune des dépôts sauvages, qui sont transférés dans des coffres puis dans des centres de groupage. En 2009, a été instaurée une Péréquation (une Assiette, un partage). Elle consiste à regrouper les budgets des communes, pour qu’il y ait une continuité des Services. Le problème majeur en matière de salubrité est le manque de financement. C’est un domaine dans lequel il faut injecter au quotidien beaucoup d’argent pour le paiement de carburant, de matériel, du personnel. Or certaines communes peuvent connaître des retards de paiement de leurs entreprises. C’est ainsi, qu’a été mise en place cette politique de regroupement des budgets relatifs à la salubrité dont la gestion a été confiée à la MACOM (Maison commune des Opérations municipales). Cette politique commune permet à une facture payée par une commune de profiter aussi aux opérateurs des autres Mairies de façon tournante. Cette tâche, la commune de Treichville l‘honore depuis la création de la MACON pour le bien-être de ses populations.
Les efforts de la Mairie
« La salubrité est une quête ». Cet aveu de Boto M’Bouké Jean Roger (4ème Adjoint au maire de Treichville en charge de la salubrité), loin d’être une impuissance, traduit, plutôt, toute l’ampleur que revêt la question de la propreté à laquelle sa commune n’est pas indifférente. « Au nom du Maire François Albert Amichia, Président local du comité en charge de la salubrité, je voudrais dire qu’au niveau de Treichville, l’entreprise en charge des ordures est la société « Clean Bor ». Depuis 2004, elle est liée à la Mairie par un contrat renouvelable chaque année renouvelable chaque année, après appel d’offres. Elle s’occupe des ordures et permet leur transfert à la décharge d’Akouédo, par le biais de l’Agence Nationale de Salubrité Urbaine (Anasur). Il y a aussi le volet pré-collecte, qui consiste à aller vers les ménages pour amener les ordures vers des points de groupage. Les dysfonctionnements que nous connaissons sont liés au fonctionnement d’Akouédo. Il suffit d’une panne, des déplacements difficiles pour que toute la chaîne soit perturbée », précise Boto M’Bouké Jean Roger. Sur le terrain, « le relais se fera avec les présidents des Cgq pour initier des opérations pour la salubrité des quartiers », ajoute-t-il. En outre, des dispositions ont été prises. En l’occurrence, des emplacements des coffres et centres de groupage des ordures (cf. encadré). Dans les rues, à des carrefours ou dans certains passages beaucoup fréquentés, telle la voie allant au Chu, des poubelles sont disposées pour que des papiers, mouchoirs, boîtes et autres détritus, peaux de banane, emballages y soient jetés. Des bacs ont été aussi placés pour y récupérer des ordures légères. « Depuis 2002, nous avons reçu et disposé près de 500 bacs sur l’étendue de la commune. Mais, elles sont constamment ignorées des passants. Nous avons été obligés de supprimer des bacs en certains lieux, parce qu’ils ont été transformés en dépotoirs », avance, amer et désabusé, Sanogo Lancina, Sous-directeur des Services de la Voirie, Réseau, Hygiène et Environnement (Vhre). Chaque mois, la Mairie organise des « Opérations coups de balai » dans les quartiers sous l’égide du Maire François Albert Amichia. Au moins 30 Opérations ont été menées avec la SGBCI, le Rotaract club Abidjan, l’Université Amadou Hampâté Bâ d’Abidjan-Cocody. Mieux, des quartiers de la commune ont sollicité la Mairie, qui leur a prêté main forte. Pour cette année 2015, elle interviendra une (1) fois par mois dans une zone bien précise de la commune pour une opération de balayage jusqu’en décembre. La première opération a été menée au quartier Yobou Lambert le 18 mars. Deux autres auront lieu en mai dans les zones comprises entre les avenues 1 et 8, rue 12 jusqu’à la rue 38, qui regroupent les quartiers Jacques Aka, Boni Pierre, Sicogi, Sopim… Toutes ces actions ont été précédées par une autre d’envergure le Samedi 13 juin 2009, dans le cadre de l'opération ville propre. A l'invitation des épouses des policiers du quartier Antonin Dioulo, sis à l'avenue 3 rue 17, le Ministre François Albert Amichia, Maire de la commune avait rencontré les populations. Il leur avait prodigué des conseils d'hygiène en ces termes : « Chacun doit faire l'effort de rendre sa maison propre. La propreté n'est pas une affaire de richesse. Ne jetez plus les ordures dans la rue et dans les caniveaux. C'est la saleté qui nous rend malades. L’ordonnance médicale d'un jour peut acheter une poubelle. Chères mamans, demandez à vos maris d'acheter des poubelles ». Ces conseils judicieux qui avaient permis, en son temps, à Treichville d’être la 2ème commune la mieux assainie après celle du Plateau ont-ils été sans lendemain ?
Incivisme et absence de culture de la poubelle des Treichvillois On peut répondre par l’affirmative, au regard des attitudes peu convenables de certaines populations. « Faire en sorte que le civisme, le comportement éco-citoyen, qui honore des pays comme le Ghana, le Mali, soit une réalité à Treichville, reste notre préoccupation. Pour ce faire, nous allons éditer des documents à mettre à la disposition de nos concitoyens pour qu’ils comprennent cette nécessité », souligne Boto M’Bouké Jean Roger, pour dénoncer l’insouciance de la majorité de la population. La culture de la poubelle est encore fort peu développée chez les Ivoiriens en général et les Treichvillois en particulier. A preuve, nombre de citoyens n’ont pas le moindre embarras, quand il s’agit de parsemer la voie publique et les caniveaux de sachets, peaux de banane, emballages, etc. La critique du 4ème adjoint au Maire est renforcée par Sanogo Lancina. « Quand on dépose un bac, il attire immédiatement des ordures de tout genre, qui finissent par déborder. Conséquemment, les lieux sont affectés et les populations en pâtissent de par leur propre faute », stigmatise-t-il. Avant d’ajouter : « Un samedi, nous venions de curer les caniveaux de la gare de Bassam. Mais, quelques instants après, ils ont été remplis et bouchés d’ordures. C’est incompréhensible ce que font les gens ». Le cas écœurant de la gare de Bassam vient du fait que Treichville, commune de transit, est beaucoup fréquentée et traversée par de nombreuses personnes (à pieds comme en voiture). Celles, qui y effectuent des passages pédestres, ne se gênent pas pour se débarrasser de leurs petits paquets au vu et au su de leur entourage. Dans l’autre cas, depuis les véhicules (de luxe ou non), des passagers jettent des détritus (solides, périssables ou non) dans la nature sans autre forme de procès.
La mauvaise foi
La situation est empirée par trois cas. D’un côté, l’irrégularité les camions de ramassage. Ceux du Boulevard Giscard d’Estaing passent de 7h à 9h. D’autres ne passent que la nuit, entre 22 et 23h, à cause des fortes circulations de la journée. Un rythme auquel ne se fient pas les populations. Si bien que, d’un autre côté, les ordures affluent, dans la plupart des cas, sur les voies publiques, quelques instants après le passage des camions. Par ailleurs, le collecteur et les charretiers, qui passent récupérer les ordures devant chaque cour, sont, très souvent, empêchés dans leurs tâches par des camions, des bâches qui obstruent les voies. Toutefois, ils font preuve de mauvaise foi. Au lieu de se rendre vers des centres de groupage, la plupart répandent les ordures nuitamment à tout bout de champ ou aux abords des poubelles. Au grand Marché, les abords de la poubelle faisant office de lieu de pré-collecte sont débordés alors que la poubelle est vide. Un spectacle désolant, qui ne diffère pas de celui qu’offre un angle du rond-point de la rue 12. Immondices et odeurs suffocantes se disputent les lieux. « Toutes ces attitudes annihilent les efforts de l’opérateur et ceux de la Mairie. A la rue 12, après le passage des balayeuses, les commerçants encombrent les abords des rues d’emballages et les entreposent partout », dénonce Sanogo Lancina.
Le cas particulier des déchets biomédicaux et verts Des déchets biomédicaux (seringues, pansements, bouteilles, ampoules buvables vides, etc,) se retrouvent très souvent dans les ordures ménagères. S’il y a des incinérateurs dans les grands hôpitaux, ce n’est pas le cas des cliniques et infirmeries privées. En sus, jusqu’à preuve du contraire, il n’existe aucune politique nationale pour traiter de tels déchets. C’est dire qu’il y a un danger. Un autre volet est celui des déchets verts : les branchages. Non seulement, ils ne doivent être jetés dans des poubelles, mais aussi, leurs présences dans les ordures ménagères annulent le chargement à la décharge. De ce fait, ceux, qui veulent couper des branchages, doivent surtout en informer la Mairie. Des collectes sont effectuées deux fois dans la semaine par les opérateurs sous la vigilance des Services de l’Environnement de la Mairie. Toutefois les opérateurs de la commune n’interviennent pas au Port. En fait, bien qu’il soit sur le territoire de la commune de Treichville, le Port autonome d’Abidjan gère toutes ses ordures, y compris le balayage et les coffres du marché sis dans ses locaux.
Des quartiers et personnes exemplaires à récompenser Toutefois, « la situation n’est pas désespérée pour autant dans la commune de Treichville » affirment avec mesure Sanogo Lancina et Angama Ebah (Chef de service Hygiène et Environnement). « Certaines personnes balaient quotidiennement devant leurs cours. Mieux, des actions de propreté sont menées dans certains quartiers, qui n’attendent pas les interventions de la Mairie » précisent-ils. De nombreux cas peuvent être cités. Il y a celui des dames des cités Sicogi (à l’avenue 2) et policière, qui mènent par quinzaine des opérations de nettoyage, celles de l’avenue 24 en face du Groupe scolaire Habitat, de l’avenue 22 et de la rue 17 à la rue 21. On ne le dira pas moins pour l’avenue 14, entre la rue 21 jusqu’à la rue 23, l’avenue 19, de la rue 17 à la rue 19. Cette liste est allongée par les dames de l’avenue 11, et entre autres, le secteur compris entre les rues 21 et 23. Sans oublier Dames Orsot Elisabeth et Koné. Idem pour les hommes dont Julien Poénou (Président Cgq) qui balaie au quotidien, l’avenue 12, rue 23. Il est opportun de saluer le rôle très important des Associations (d’Aj3a à l’avenue 21, « Ma famille » du quartier Jacques Aka, les femmes du quartier Yobou Lambert, l’Ajpk au quartier Pierre Kouamé, etc.), qui œuvrent dans le domaine de la salubrité. Elles n’hésitent pas à accompagner la Mairie dans toutes les « Opérations coups de balai ». Ces personnes, quartiers et Associations doivent être encouragés en faisant leur promotion à la radio, dans le journal, par voies d’affichage dans les quartiers et à la Mairie. Ils doivent même être récompensés au cours d’une cérémonie par les autorités communales pour qu’ils soient imités des autres. En attendant, la Mairie est prête à accompagner avec du matériel tous ceux qui s’impliqueront dans des opérations de salubrité. Elle exhorte toutes les populations à la solliciter à cet effet. Les populations sont surtout invitées en mai à 7h30 à une opération d’envergure, dans les zones comprises entre les avenues 1 et 8, rue 12 jusqu’à la rue 38. Ces zones réunissent les quartiers Jacques Aka, Boni Pierre, Sicogi, Sopim. Les précisions seront données en accord avec Boto M’Bouké Jean Roger par voie de presse. C’est dire combien la Mairie a pris à bras le corps la question de la salubrité.
La phase répressive : 50 mille francs d’amende Devant l’incivisme galopant des populations, la Mairie entend arriver à la phase répressive. Des panneaux d’interdiction de jeter des ordures seront implantés dans les rues et espaces sollicités. Tous ceux qui enfreindront ces interdictions paieront 50 mille francs. Cette offensive annoncée par Sanogo Lancina sera menée de concert avec la Brigade Municipale, qui sillonnera différents endroits. « Nous passerons à la phase répressive » ajoute, avec fermeté, Médard Kouadio (Directeur des Services Techniques et l’Environnement. Cependant, il reste persuadé que la répression ne sera que le dernier recours.
ALLBERT ABALE
Photos : J.B. AHOUTY