La Cour pénale internationale (CPI) ne lâche pas prise dans sa volonté de juger l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, pour crimes contre l’humanité. Hier, elle est revenue à la charge en demandant à Abidjan de procéder au transfèrement de celle à qui l’on a donné le sobriquet de ‘’ Dame de fer’’ sous le magistère de son époux, l’ancien président Laurent Gbagbo. Les juges de la CPI ont en effet confirmé hier en appel la décision prise en décembre dernier par leurs confrères en première instance. «La Chambre d’appel estime qu’il convient de confirmer la décision contestée (par Abidjan, ndlr) », a déclaré le juge Piotr Hofmanski lors d’une audience publique à La Haye. Simone Gbagbo est soupçonnée par les juges de crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011. On le voit, le feuilleton ‘’Simone Gbagbo’’ est loin de connaitre son épilogue. Pour rappel, au sortir de la crise née du refus de son époux de céder le fauteuil présidentiel à son adversaire, Alassane Ouattara, malgré sa défaite dans les urnes, la CPI qui suspecte l’épouse de crimes dans la mise en œuvre du plan de la confiscation du pouvoir a émis un mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo. Avant d’exiger son transfèrement à La Haye en décembre dernier. Mais Abidjan a refusé de lui livrer l’ex-Première dame, affirmant être en mesure de la poursuivre devant la justice ivoirienne. La Côte d’Ivoire a donc soulevé une "exception d’irrecevabilité. Et au terme d’un procès en assises, Simone Gbagbo a été condamnée dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 mars à 20 ans de prison, pour son rôle durant la crise postélectorale de 2010-2011. À l'unanimité, les jurés l’ont reconnu coupable d’attentat contre l'autorité de l'État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l'ordre public. Estimant que les autorités ivoiriennes n’ont pas jugé l’accusée pour les mêmes crimes que ceux allégués par la CPI, les juges de la Cour pénale internationale ont donc remis le couvert. La Côte d’Ivoire cédera-t-elle cette fois à la requête ? Pour l’ONG Human Rights Watch, qui s’est confiée à l’AFP, "la décision d’hier lève tous les doutes possibles en ce qui concerne l’obligation de la Côte d’Ivoire de transférer Simone Gbagbo à La Haye". Cependant le juge a souligné que sous réserve de l’autorisation des juges, la Côte d’Ivoire pourrait déposer une nouvelle demande d’irrecevabilité au vu "de circonstances exceptionnelles", qu’indiquent les statuts de la Cour.
LO
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