Le hadj est le 5ème pilier de l’islam. Entendu que les piliers constituent les pratiques cultuelles obligatoires qui rythment la vie religieuse du fidèle musulman. A ce titre, le hadj s’impose à tout(e) musulman(e) majeur(e) qui dispose des capacités physiques et financières indispensables pour son accomplissement. Ce voyage est symboliquement celui de la vie pour tout(e) croyant(e) musulman(e). C’est pourquoi, il doit être mu par une intention sincère et financé par des ressources financières et matérielles acquises licitement. Aussi, charrie-t-il des valeurs spirituelles, sociales et politiques dont il convient de saisir le sens et la portée.
Premièrement, accomplir le hadj c’est répondre à un appel, celui d’Allah. En effet, les exégètes Ibn Abbas et Mujâhid attestent que, quand Abraham eut achevé la construction de la Maison (Kaaba) et qu’il fut commandé d’appeler les gens à haute voix pour accomplir le pèlerinage, il déclara : « Ô mon Seigneur, que peut ma voix ? » Allah lui répondit : « Fais appel, et il M’incombe à Moi de le transmettre.» Abraham escalada alors le mont Abou Qoubays et s’écria : « Ô gens, Dieu vous a certes ordonné de vous rendre en pèlerinage à la Maison, afin de vous récompenser par le Paradis et de vous protéger du châtiment du Feu. Faîtes donc le pèlerinage.» Voilà pourquoi, quand le pèlerin s’élance pour le petit pèlerinage (Oumra) ou le grand (Hadj), ses mots sont : « Labayka allahouma labayk » (Me voici Mon seigneur, Me voici).
Deuxièmement, accomplir le hadj c’est aller principalement à la recherche de sa purification. Cela, afin d’obtenir, de la part de son Créateur, l’absolution totale de ses péchés. En effet, d’après Boukhari et Mouslim, des éminents rapporteurs des dires du Prophète Mouhammed (Paix et bénédictions sur lui), celui-ci a dit : « Quiconque accomplit le hadj sans tenir de propos grossiers et commettre de turpitude reviendra comme il était, le 1er jour où sa mère l’a mis au monde. » Autrement dit, le hadj agréé par Allah, représente pour le croyant, certainement, une porte d’entrée au Paradis.
Troisièmement, le voyage en terre sainte de l’islam est un tourisme spirituel qui offre l’opportunité de constater de visu la véracité du message coranique. Cela, à travers la visite des tombes du prophète Mouhammed (Pbl) et de ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux), des lieux saints et des vestiges de la révélation coranique, ainsi que l’imitation des différents parcours effectués par ceux-là. L’émotion et la charge spirituelle qui se dégagent de cette visite contribuent à n’en point douter à enraciner la foi du pèlerin.
En outre, ce périple est l’occasion exceptionnelle pour le fidèle musulman d’accomplir les prières (obligatoires et surérogatoires) dans les mosquées saintes de Médine, où repose la tombe du Prophète Mouhammed (Pbl) et de la Mecque, qui abrite la Kaaba. Faut-il le rappeler, une prière faite dans les mosquées de Médine ou de la Mecque est l’équivalent en mérite respectivement de 1000 et 100 000 fois une prière dans une mosquée ordinaire ailleurs dans le monde.
On comprend qu’après une telle cure de jouvence spirituelle, le pèlerin revient parmi les siens avec une foi plus fortifiée et mieux enracinée en lui. Voilà pourquoi, après ce retour accueilli triomphalement, il est auréolé par la société, d’une sacralité qui le porte au firmament des hommes respectées et respectables.
Quatrièmement, le hadj donne au pèlerin la meilleure occasion d’expérimenter pleinement la fragilité à laquelle expose le voyage. En effet, la sensation de l’exil et les différentes difficultés éventuellement rencontrées, contribuent à ramener le pèlerin à sa réelle portion congrue de simple créature mortelle. A juste titre, au moment du hadj, le pèlerin, qui qu’il soit, se dépouille de tout. Il se présente devant son Seigneur pour répondre à Son appel, vêtu seulement de simples étoffes. En ce moment de pleine ferveur spirituelle, qui rappelle au croyant la scène du jour du Jugement dernier, tous les pèlerins (quelles que soient leurs origines sociales et raciales) sont égaux devant Le Maître des mondes. Le meilleur étant le plus proche d’Allah par sa piété.
Cette dématérialisation de l’esprit contribue à briser l’égo du pèlerin et à développer en lui, des qualités essentielles pour la vie. A savoir, le réveil de sa conscience de simple et pauvre créature mortelle, son humanité, l’humilité, la patience et l’endurance. Dans un monde dominé par des idéologies à dominance matérialiste, le hadj permet donc au pèlerin de se libérer de ces chapes idéologiques, pour redécouvrir le sens réel de sa pérégrination terrestre : Adorer son Seigneur et être bienfaisant envers toutes les autres créatures.
Cinquièmement, le hadj est aussi une école de prise de conscience politique. En effet, il constitue une occasion unique de rencontre annuelle des musulmans venant de tous les coins du monde. Au cours de cette rencontre, où se côtoient sans aucune considération, toutes les races et toutes les classes sociales, le pèlerin prend pleinement conscience de l’humanisme et l’universalité du message coranique. Un message certes parti de la péninsule arabique, mais qui n’est la propriété exclusive de personne et d’aucun peuple. Car, il s’adresse à toute l’humanité, nonobstant le temps, le lieu, les peuples, les races et les conditions sociales. Ayant vécu un tel moment, le pèlerin comprend mieux le sens et la portée des versets du saint Coran et l’effectivité de son appartenance à une unique communauté mondiale.
En cette période de bouleversements, où des groupuscules extrémistes offrent une vision étriquée de l’islam, le hadj sonne donc comme un désaveu de ces marchands d’illusion, porteurs d’une idéologie loin de l’universalisme et de l’humanisme du message coranique.
NURUDINE OYEWOLE
onurudine@yahoo.fr
COMMUNICATEUR
Premièrement, accomplir le hadj c’est répondre à un appel, celui d’Allah. En effet, les exégètes Ibn Abbas et Mujâhid attestent que, quand Abraham eut achevé la construction de la Maison (Kaaba) et qu’il fut commandé d’appeler les gens à haute voix pour accomplir le pèlerinage, il déclara : « Ô mon Seigneur, que peut ma voix ? » Allah lui répondit : « Fais appel, et il M’incombe à Moi de le transmettre.» Abraham escalada alors le mont Abou Qoubays et s’écria : « Ô gens, Dieu vous a certes ordonné de vous rendre en pèlerinage à la Maison, afin de vous récompenser par le Paradis et de vous protéger du châtiment du Feu. Faîtes donc le pèlerinage.» Voilà pourquoi, quand le pèlerin s’élance pour le petit pèlerinage (Oumra) ou le grand (Hadj), ses mots sont : « Labayka allahouma labayk » (Me voici Mon seigneur, Me voici).
Deuxièmement, accomplir le hadj c’est aller principalement à la recherche de sa purification. Cela, afin d’obtenir, de la part de son Créateur, l’absolution totale de ses péchés. En effet, d’après Boukhari et Mouslim, des éminents rapporteurs des dires du Prophète Mouhammed (Paix et bénédictions sur lui), celui-ci a dit : « Quiconque accomplit le hadj sans tenir de propos grossiers et commettre de turpitude reviendra comme il était, le 1er jour où sa mère l’a mis au monde. » Autrement dit, le hadj agréé par Allah, représente pour le croyant, certainement, une porte d’entrée au Paradis.
Troisièmement, le voyage en terre sainte de l’islam est un tourisme spirituel qui offre l’opportunité de constater de visu la véracité du message coranique. Cela, à travers la visite des tombes du prophète Mouhammed (Pbl) et de ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux), des lieux saints et des vestiges de la révélation coranique, ainsi que l’imitation des différents parcours effectués par ceux-là. L’émotion et la charge spirituelle qui se dégagent de cette visite contribuent à n’en point douter à enraciner la foi du pèlerin.
En outre, ce périple est l’occasion exceptionnelle pour le fidèle musulman d’accomplir les prières (obligatoires et surérogatoires) dans les mosquées saintes de Médine, où repose la tombe du Prophète Mouhammed (Pbl) et de la Mecque, qui abrite la Kaaba. Faut-il le rappeler, une prière faite dans les mosquées de Médine ou de la Mecque est l’équivalent en mérite respectivement de 1000 et 100 000 fois une prière dans une mosquée ordinaire ailleurs dans le monde.
On comprend qu’après une telle cure de jouvence spirituelle, le pèlerin revient parmi les siens avec une foi plus fortifiée et mieux enracinée en lui. Voilà pourquoi, après ce retour accueilli triomphalement, il est auréolé par la société, d’une sacralité qui le porte au firmament des hommes respectées et respectables.
Quatrièmement, le hadj donne au pèlerin la meilleure occasion d’expérimenter pleinement la fragilité à laquelle expose le voyage. En effet, la sensation de l’exil et les différentes difficultés éventuellement rencontrées, contribuent à ramener le pèlerin à sa réelle portion congrue de simple créature mortelle. A juste titre, au moment du hadj, le pèlerin, qui qu’il soit, se dépouille de tout. Il se présente devant son Seigneur pour répondre à Son appel, vêtu seulement de simples étoffes. En ce moment de pleine ferveur spirituelle, qui rappelle au croyant la scène du jour du Jugement dernier, tous les pèlerins (quelles que soient leurs origines sociales et raciales) sont égaux devant Le Maître des mondes. Le meilleur étant le plus proche d’Allah par sa piété.
Cette dématérialisation de l’esprit contribue à briser l’égo du pèlerin et à développer en lui, des qualités essentielles pour la vie. A savoir, le réveil de sa conscience de simple et pauvre créature mortelle, son humanité, l’humilité, la patience et l’endurance. Dans un monde dominé par des idéologies à dominance matérialiste, le hadj permet donc au pèlerin de se libérer de ces chapes idéologiques, pour redécouvrir le sens réel de sa pérégrination terrestre : Adorer son Seigneur et être bienfaisant envers toutes les autres créatures.
Cinquièmement, le hadj est aussi une école de prise de conscience politique. En effet, il constitue une occasion unique de rencontre annuelle des musulmans venant de tous les coins du monde. Au cours de cette rencontre, où se côtoient sans aucune considération, toutes les races et toutes les classes sociales, le pèlerin prend pleinement conscience de l’humanisme et l’universalité du message coranique. Un message certes parti de la péninsule arabique, mais qui n’est la propriété exclusive de personne et d’aucun peuple. Car, il s’adresse à toute l’humanité, nonobstant le temps, le lieu, les peuples, les races et les conditions sociales. Ayant vécu un tel moment, le pèlerin comprend mieux le sens et la portée des versets du saint Coran et l’effectivité de son appartenance à une unique communauté mondiale.
En cette période de bouleversements, où des groupuscules extrémistes offrent une vision étriquée de l’islam, le hadj sonne donc comme un désaveu de ces marchands d’illusion, porteurs d’une idéologie loin de l’universalisme et de l’humanisme du message coranique.
NURUDINE OYEWOLE
onurudine@yahoo.fr
COMMUNICATEUR