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Société Publié le vendredi 9 octobre 2015 | Abidjan.net

Indemnisation des Victimes des crises ivoiriennes: l’hypothèse d’un nouveau report n’est pas à exclure

© Abidjan.net Par Job A.
Indemnisation des Victimes des crises ivoiriennes: l’hypothèse d’un nouveau report n’est pas à exclure
Mercredi 07 octobre 2015 . La CONARIV (Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes) a effectué une visite dans ses centres d’audition des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990
La CONARIV (Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes) a effectué le mercredi 07 octobre, une visite dans ses centres d’audition des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990, pour s’assurer de la tenue effective de cette énième phase de recensement des victimes en vue de leur indemnisation. Cette visite est partie d’Abobo au 2 Plateaux, en passant par Yopougon, Adjamé et Vridi.

Ayant débuté du 18 mai au 18 juin, compte tenu de l’affluence, l’audition des victimes a été prolongée au 30 juin, pour un total de 38158 personnes. Vue l’engouement qu’elle n’a cessé de suscité auprès de la population, l’opération a été reconduite depuis le 07 septembre pour s’achever le 07 octobre 2015, date à laquelle l’opération d’audition des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990, devrait normalement prendre fin sur toute l’étendue du territoire ivoirien et dans toutes les dix zones concernées dans le District d’Abidjan.

Ce sont uniquement les retardataires qui sont concernés par cette opération puisque l’année dernière des recensements avaient déjà été enclenchés pendant quatre mois par la CDVR (Commission Dialogue Vérité Réconciliation).

A cet effet, la CONARIV a utilisé pour la réussite de cette dernière phase d’audition, tous les moyens, les canaux de communication possibles pour informer la population. La télévision nationale, les radios de proximité pour les villes de l’intérieur et les commerciales à Abidjan, sans oublier la presse quotidienne ont servi pour la diffusion de bandes annonces, d’insertion et de communiqués pour informer les victimes dans leur ensemble, à venir se faire auditionner.

« On a même utilisé des véhicules qui allaient dans des contrées difficilement accessibles. Les équipes de la CONARIV se sont rendues dans les contrées les plus reculées à la rencontre des victimes. Beaucoup a été fait pour que l’ensemble des victimes soient pris en compte » a indiqué M. Coulibaly Seydou, Chargé de Communication adjoint de la CONARIV.

Notons de ses dires, qu’après les échanges avec les points focaux des centres d’audition de la CONARIV, il y a eu des endroits où il n’y avait personne dans les premiers jours. A Cocody par exemple, pendant un mois il a été enregistré 15 personnes par jour et ce n’est qu’au cours de ces 03 derniers jours qu’on a constaté une affluence.

Une victime et ayant de droit, de la commune de Yopougon, Mlle Sery Sidonie s’est confiée à nous, «moi, j’ai perdu ma mère et mon mari pendant la guerre à Abidjan, au quartier Yao Séi de Yopougon. Je suis là donc pour déclarer ce que j’ai perdu pendant la guerre. C’est maintenant que j’ai été informé, ce pourquoi je suis venue aujourd’hui le dernier délai » a-t-elle témoigné

A sa suite, M. Yao Koffi pleure la mort de ses sœurs, « je ne voudrais plus que cette crise arrive encore, parce que j’ai perdu toutes mes sœurs, les biens aussi mais ça ne me préoccupe pas. C’est plutôt la mort de mes parents qui m’écœure beaucoup. Ce pourquoi je ne souhaite plus que cette crise se répète » a-t-il confié.

Cependant, le point focal CONARIV de Yopougon Songon, Dogoni Moussa a expliqué par ailleurs que compte tenu de l’affluence qu’il y a, il serait impossible de finir les auditions. « On a déjà fini un carton de 500 formulaires hier, aujourd’hui nous sommes presqu’à la fin du même cota, il ne reste que 02 lots de 50 formulaires. Il y a encore du monde dedans et à l’extérieur. C’est dans la nature des ivoiriens, ils attendent toujours la dernière minute. Aujourd’hui nous sommes submergés. Il y a encore des victimes, est ce que nos patrons vont nous accorder deux ou trois jours pour prendre tous les retardataires » s’est-il interrogé ?

Encore une fois, se pose le problème du report de cette opération d’audition des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990. Mais est-ce que cela va mettre fin aux mouvements inlassables des nouveaux requérants ?

JOB ATTEMENE
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