Abidjan - D’après une nouvelle étude, la supplémentation en vitamine D peut améliorer la capacité du corps humain à se protéger contre les maladies, notamment l’infection à VIH, dans les régions africaines où durant certaines saisons, l’on est exposé aux rayons ultraviolets B ou UVB émis par le soleil.
Des chercheurs d’Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis, affirment que malgré l’influence du statut vitaminique D sur les statistiques sanitaires, il est rare de trouver des études su r son impact sur la prévention ou l’aggravation de l’infection à VIH.
Selon cette étude publiée dans la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) en juin, la supplémentation en vitamine D peut freiner la réplication du VIH, augmenter le taux de globules blancs dans le sang et neutraliser l’anémie hivernale."La supplémentation en vitamine D peut être un moyen simple et économique, en particulier dans les milieux défavorisés, de réduire le risque d’infection à VIH-1 et freiner la progression de la maladie", conclut l’étude.
Sur la base d’échantillons de sang, les chercheurs ont évalué les statuts vitaminiques D de 100 individus sains issus de l’ethnie Xhosa et des communautés métisses de la ville du Cap en Afrique du Sud, en fonction des sais ons. Les résultats ont montré que 64 pour cent des Xhosa et 70 pour cent des participants issus des communautés métisses du Cap présentaient une carence en vitamine D pendant l’hiver. Ces taux étaient les plus élevés chez les femmes dans les deux groupes.
"Vu ces résultats et l’importance connue de la vitamine D pour le système immunitaire, nous avons voulu mesurer les effets de la supplémentation sur la réaction des globules à l’infection à VIH", explique Anna Coussens, chercheuse postdoctorale en Afrique du Sud et membre de l’équipe de chercheurs ayant réalisé l’étude.
D’après le Conseil sud-africain de recherche en sciences humaines, plus de six millions de Sud-Africains ont été infectés par le VIH en 2012. Parmi eux, les négro-africai ns, notamment les Xhosa, avaient les taux d’infection les plus élevés, suivis des communautés mixtes ou métisses du Cap.
Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang de ces deux groupes en hiver et en été entre février et août 2013 à Khayelitsha en Afrique du Sud. Ils ont ensuite exposé ces échantillons in vitro (dans des tubes à essai) au VIH. Après avoir administré aux échantillons de chacun des 30 participants Xhosa une dose hebdomadaire de 50000 IU de cholécalciférol (une forme de vitamine D) pendant six semaines durant l’hiver, les échantillons ont montré une baisse de la charge virale égale à celle enregistrée par les échantillons d’été.
Ces échantillons ont également montré une augmentation du taux de C D4, ainsi qu’une baisse du risque d’anémie. "Compte tenu de la très forte prévalence du VIH en Afrique du Sud, et du fait que l’infection et les ARV (médicaments antirétroviraux) peuvent entraîner des carences en vitamines, la supplémentation vitaminique peut être un traitement d’appoint efficace et bon marché", soutient Coussens.
La supplémentation vitaminique peut également être pratiquée ailleurs en Afrique. "Elle pourrait avoir un impact positif en Tanzanie, où des études ont établi une prévalence des carences en vitamines", d’après Coussens. "Et surtout pour les personnes vivant dans les pays proches de l’équateur où les saisons de pluies ont des conséquences sur l’exposition au soleil", poursuit Coussens.
Toutefois, Marcus Low, respons able des stratégies à Treatment Access Campaign, association de lutte contre le VIH basée au Cap, estime que la mise en œuvre de vastes campagnes de supplémentation vitaminique doit se faire avec prudence. "Étant donné que le négationnisme du SIDA a la peau dure dans ce pays, nous devons nous assurer que notre politique de soins de santé publique est fondée sur des preuves scientifiques solides et les meilleures pratiques", recommande-t-il.
"Il faut des études plus approfondies pour s’assurer que les vitamines administrées ont un impact sur le VIH et que les patients n’assimileront pas la prise de ces suppléments à un traitement".
(AIP)
amak/ask
Des chercheurs d’Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis, affirment que malgré l’influence du statut vitaminique D sur les statistiques sanitaires, il est rare de trouver des études su r son impact sur la prévention ou l’aggravation de l’infection à VIH.
Selon cette étude publiée dans la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) en juin, la supplémentation en vitamine D peut freiner la réplication du VIH, augmenter le taux de globules blancs dans le sang et neutraliser l’anémie hivernale."La supplémentation en vitamine D peut être un moyen simple et économique, en particulier dans les milieux défavorisés, de réduire le risque d’infection à VIH-1 et freiner la progression de la maladie", conclut l’étude.
Sur la base d’échantillons de sang, les chercheurs ont évalué les statuts vitaminiques D de 100 individus sains issus de l’ethnie Xhosa et des communautés métisses de la ville du Cap en Afrique du Sud, en fonction des sais ons. Les résultats ont montré que 64 pour cent des Xhosa et 70 pour cent des participants issus des communautés métisses du Cap présentaient une carence en vitamine D pendant l’hiver. Ces taux étaient les plus élevés chez les femmes dans les deux groupes.
"Vu ces résultats et l’importance connue de la vitamine D pour le système immunitaire, nous avons voulu mesurer les effets de la supplémentation sur la réaction des globules à l’infection à VIH", explique Anna Coussens, chercheuse postdoctorale en Afrique du Sud et membre de l’équipe de chercheurs ayant réalisé l’étude.
D’après le Conseil sud-africain de recherche en sciences humaines, plus de six millions de Sud-Africains ont été infectés par le VIH en 2012. Parmi eux, les négro-africai ns, notamment les Xhosa, avaient les taux d’infection les plus élevés, suivis des communautés mixtes ou métisses du Cap.
Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang de ces deux groupes en hiver et en été entre février et août 2013 à Khayelitsha en Afrique du Sud. Ils ont ensuite exposé ces échantillons in vitro (dans des tubes à essai) au VIH. Après avoir administré aux échantillons de chacun des 30 participants Xhosa une dose hebdomadaire de 50000 IU de cholécalciférol (une forme de vitamine D) pendant six semaines durant l’hiver, les échantillons ont montré une baisse de la charge virale égale à celle enregistrée par les échantillons d’été.
Ces échantillons ont également montré une augmentation du taux de C D4, ainsi qu’une baisse du risque d’anémie. "Compte tenu de la très forte prévalence du VIH en Afrique du Sud, et du fait que l’infection et les ARV (médicaments antirétroviraux) peuvent entraîner des carences en vitamines, la supplémentation vitaminique peut être un traitement d’appoint efficace et bon marché", soutient Coussens.
La supplémentation vitaminique peut également être pratiquée ailleurs en Afrique. "Elle pourrait avoir un impact positif en Tanzanie, où des études ont établi une prévalence des carences en vitamines", d’après Coussens. "Et surtout pour les personnes vivant dans les pays proches de l’équateur où les saisons de pluies ont des conséquences sur l’exposition au soleil", poursuit Coussens.
Toutefois, Marcus Low, respons able des stratégies à Treatment Access Campaign, association de lutte contre le VIH basée au Cap, estime que la mise en œuvre de vastes campagnes de supplémentation vitaminique doit se faire avec prudence. "Étant donné que le négationnisme du SIDA a la peau dure dans ce pays, nous devons nous assurer que notre politique de soins de santé publique est fondée sur des preuves scientifiques solides et les meilleures pratiques", recommande-t-il.
"Il faut des études plus approfondies pour s’assurer que les vitamines administrées ont un impact sur le VIH et que les patients n’assimileront pas la prise de ces suppléments à un traitement".
(AIP)
amak/ask