L’ordonnance numéro 2015-174 du 24 mars 2015 qui crée la CONARIV lui confie deux tâches principales. Elle doit établir la liste consolidée des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire et œuvrer à la réconciliation des Ivoiriens et de tous ceux qui vivent sur le territoire ivoirien. Il est entendu que les réparations constituent un facteur essentiel d’apaisement et de réconciliation. Elles sont même un droit pour les victimes. Ce sont deux responsabilités complexes et délicates qui doivent être assumées dans la transparence et avec équité afin d’éviter de nouvelles frustrations et se garder de créer de nouveaux ressentiments.
S’agissant du recensement, des informations circulent tendant à faire penser que le travail de recensement effectué par la CONARIV retarderait, par sa lenteur et ses différentes prorogations les indemnisations en cours ou encourageraient les victimes à se faire enregistrer de multiples fois.
Il convient en tout premier lieu de bien séparer le recensement confié à la CONARIV et les indemnisations actuellement effectuées par le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS). En vue de soulager certaines catégories de victimes, le chef de l’Etat a pris cette initiative qu’il a bien voulu confier au PNCS chargé exclusivement d’en constituer la liste des bénéficiaires et de procéder au paiement des montants déterminés par cette institution. Il n’y a donc aucune raison de penser que la CONARIV retarde ou bloque une activité dont elle n’a pas la charge et dans laquelle elle n’intervient pas.
Il importe ensuite de bien comprendre les différentes prorogations du délai d’inscription sur les listes de victimes. Initialement, cette activité devait, selon l’Ordonnance, s’achever au 30 juin 2015 avec la possibilité de prorogation sur recommandation expresse du Président de la République. Ce n’est donc pas la CONARIV qui de sa seule volonté peut procéder à une prolongation.
Pourquoi l’a-t-elle proposée à trois reprises au Président de la République ? Pour une raison de principe. Nous ne pouvons laisser au bord de la route un grand nombre de victimes qui désirent se faire recenser car ce serait contraire à l’esprit de la réconciliation, surtout dans certaines régions éloignées qui ont été durement éprouvées par les crises.
Ensuite pour une raison pratique qui s’impose à la CONARIV. Nos compatriotes, en dépit des messages diffusés par divers canaux, attendent toujours les derniers jours pour se manifester et font des requêtes pour demander de nouvelles sessions d’inscription. Ce type de comportement n’affecte pas que la CONARIV. Celle-ci a bien fait d’écouter les victimes car, si à la première phase, du 18 mai au 30 juin, 38158 personnes ont été recensées, pour la seconde, du 7 septembre au 7 octobre, ce furent 40182. Rien que du 10 au 14 novembre 2015, en ce qui concerne la dernière prolongation, 5982 victimes ont été recensées. Soit un total de 84322 victimes recensées. Pouvions-nous abandonner ces milliers de victimes au motif que nous sommes pressés ? Nous indiquons alors aux victimes retardataires que cette prorogation-ci est la dernière.
La CONARIV est consciente de la détresse des victimes qui attendent d’être soulagées depuis de nombreuses années. C’est la raison pour laquelle ses équipes techniques travaillent de jour et de nuit afin d’accélérer le travail de confection de la liste unique consolidée à remettre au Président de la République.
Il convient à cet effet de rappeler que ce travail comprend les étapes suivantes :
- Rassemblement des listes confectionnées par diverses institutions et associations, soit 91 organismes, et parfois laissées à l’abandon dans des conditions deplorables ;
- Saisie d’un premier fichier comportant tous les noms de toutes les sources de collecte ;
- « Dédoublonnage » par une société informatique privée pour s’assurer qu’aucune victime n’est inscrite plusieurs fois ; toute victime qui se fait donc recenser plusieurs fois malgré nos explications le fait ses propres dépens ;
- Vérifications des identités des victimes et des preuves de leurs préjudices car nos compatriotes ne comprendraient pas et n’accepteraient pas que de fausses victimes figurent sur nos listes ;
- Remise de la liste au Président de la République.
Parallèlement à ces activités, la CONARIV a entrepris des actions d’écoute et de compassion à Man, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Bloléquin, Toulépleu, Gagnoa et Bayota.
Nous sommes tous d’accord que les victimes ont longtemps souffert et que des efforts doivent permettre de les soulager au plus vite. Soyons également tous d’accord que nous ne devons pas créer de confusion dans leurs esprits et ajouter à leur souffrance par des querelles inutiles. La réconciliation exige de tous les acteurs transparence des actions et des motivations, équité et justice, détermination et bonne foi.
La CONARIV fait et fera de son mieux pour servir les victimes et la nation, selon les recommandations et instructions du président de la République. Les Ivoiriens ont souffert ensemble. C’est ensemble qu’ils doivent sortir de la souffrance.
Pour la CONARIV
Prof SERY Bailly, Porte-parole
S’agissant du recensement, des informations circulent tendant à faire penser que le travail de recensement effectué par la CONARIV retarderait, par sa lenteur et ses différentes prorogations les indemnisations en cours ou encourageraient les victimes à se faire enregistrer de multiples fois.
Il convient en tout premier lieu de bien séparer le recensement confié à la CONARIV et les indemnisations actuellement effectuées par le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS). En vue de soulager certaines catégories de victimes, le chef de l’Etat a pris cette initiative qu’il a bien voulu confier au PNCS chargé exclusivement d’en constituer la liste des bénéficiaires et de procéder au paiement des montants déterminés par cette institution. Il n’y a donc aucune raison de penser que la CONARIV retarde ou bloque une activité dont elle n’a pas la charge et dans laquelle elle n’intervient pas.
Il importe ensuite de bien comprendre les différentes prorogations du délai d’inscription sur les listes de victimes. Initialement, cette activité devait, selon l’Ordonnance, s’achever au 30 juin 2015 avec la possibilité de prorogation sur recommandation expresse du Président de la République. Ce n’est donc pas la CONARIV qui de sa seule volonté peut procéder à une prolongation.
Pourquoi l’a-t-elle proposée à trois reprises au Président de la République ? Pour une raison de principe. Nous ne pouvons laisser au bord de la route un grand nombre de victimes qui désirent se faire recenser car ce serait contraire à l’esprit de la réconciliation, surtout dans certaines régions éloignées qui ont été durement éprouvées par les crises.
Ensuite pour une raison pratique qui s’impose à la CONARIV. Nos compatriotes, en dépit des messages diffusés par divers canaux, attendent toujours les derniers jours pour se manifester et font des requêtes pour demander de nouvelles sessions d’inscription. Ce type de comportement n’affecte pas que la CONARIV. Celle-ci a bien fait d’écouter les victimes car, si à la première phase, du 18 mai au 30 juin, 38158 personnes ont été recensées, pour la seconde, du 7 septembre au 7 octobre, ce furent 40182. Rien que du 10 au 14 novembre 2015, en ce qui concerne la dernière prolongation, 5982 victimes ont été recensées. Soit un total de 84322 victimes recensées. Pouvions-nous abandonner ces milliers de victimes au motif que nous sommes pressés ? Nous indiquons alors aux victimes retardataires que cette prorogation-ci est la dernière.
La CONARIV est consciente de la détresse des victimes qui attendent d’être soulagées depuis de nombreuses années. C’est la raison pour laquelle ses équipes techniques travaillent de jour et de nuit afin d’accélérer le travail de confection de la liste unique consolidée à remettre au Président de la République.
Il convient à cet effet de rappeler que ce travail comprend les étapes suivantes :
- Rassemblement des listes confectionnées par diverses institutions et associations, soit 91 organismes, et parfois laissées à l’abandon dans des conditions deplorables ;
- Saisie d’un premier fichier comportant tous les noms de toutes les sources de collecte ;
- « Dédoublonnage » par une société informatique privée pour s’assurer qu’aucune victime n’est inscrite plusieurs fois ; toute victime qui se fait donc recenser plusieurs fois malgré nos explications le fait ses propres dépens ;
- Vérifications des identités des victimes et des preuves de leurs préjudices car nos compatriotes ne comprendraient pas et n’accepteraient pas que de fausses victimes figurent sur nos listes ;
- Remise de la liste au Président de la République.
Parallèlement à ces activités, la CONARIV a entrepris des actions d’écoute et de compassion à Man, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Bloléquin, Toulépleu, Gagnoa et Bayota.
Nous sommes tous d’accord que les victimes ont longtemps souffert et que des efforts doivent permettre de les soulager au plus vite. Soyons également tous d’accord que nous ne devons pas créer de confusion dans leurs esprits et ajouter à leur souffrance par des querelles inutiles. La réconciliation exige de tous les acteurs transparence des actions et des motivations, équité et justice, détermination et bonne foi.
La CONARIV fait et fera de son mieux pour servir les victimes et la nation, selon les recommandations et instructions du président de la République. Les Ivoiriens ont souffert ensemble. C’est ensemble qu’ils doivent sortir de la souffrance.
Pour la CONARIV
Prof SERY Bailly, Porte-parole