x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le lundi 14 décembre 2015 |

Développement de la filière anacarde: les bonnes pratiques agricoles ‘’boostent’’ le secteur

© Par DR
L`anacardier
Du 6 au 8 décembre 2015 s’est tenu à Grand-Bassam l’atelier bilan du conseil agricole dédié aux producteurs d’anacarde de la période 2014 -2015 et la signature le 9 décembre du projet de conseil agricole dédié aux producteurs d’anacarde exercice 2015 -2016.

A cette occasion, l’ensemble des acteurs et décideurs de la filière Anacarde présents se sont félicités des résultats satisfaisants du programme dont la mise en œuvre a été confiée à l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) par ses partenaires que sont le Conseil du Coton et de l’Anacarde et le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA). M. Bassoumori Traoré, Coordonnateur national Chargé des filières Anacarde, Coton et Foresterie dévoile la stratégie de l’ANADER pour contribuer au développement de cette filière en Côte d’Ivoire.


1) Monsieur Bassoumori, au terme de ce premier contrat signé entre le Conseil du Coton et de l’Anacarde, le FIRCA et l’ANADER, quel bilan en tirez-vous en tant que technicien dans sa mise en œuvre ?

Il faut déjà souligner que l’Etat de Côte d’Ivoire a introduit la culture de l’anacardier pour lutter contre la désertisation et l’érosion. C’est au fur à mesure que les producteurs ont découvert que l’anacarde représente une réelle source de revenus. Ils ont ainsi multiplié les parcelles d’anacardier sans tenir compte des exigences de cette culture.

Je me réjouis donc qu’à l’issue de cette première année, les paysans bénéficient désormais du savoir-faire que nécessite la conduite d’une parcelle d’anacardier. En effet, à travers ce projet important signé entre le FIRCA, le Conseil du Coton et de l’Anacarde et l’ANADER en tant que maître d’œuvre, les paysans sont familiarisés désormais avec les techniques de création de plantations, l’entretien d’une plantation, les techniques de récolte et les opérations post récoltes. Au vu du dispositif mis en place par l’ANADER, la production issue de cette première année de collaboration est de quantité, mais surtout de qualité. Grâce à l’avènement de ce projet, on peut dire sans se tromper que les producteurs aujourd’hui récoltent les fruits de leur labeur.

2) Aujourd’hui l’anacarde représente un enjeu au plan économique et stratégique. Quelle est la contribution de l’ANADER dans le développement ce cette filière ?

La contribution de l’ANADER pour le développement de la filière anacarde ne date pas d’aujourd’hui. Ce projet vient donc à point nommé pour permettre à l’ANADER de mettre son savoir-faire et son expertise à la disposition des producteurs. Pour cette première année, nous avons formé les producteurs sur les périodes de récolte, les fréquences de récoltes, le séchage du produit, le conditionnement du produit. Nous leur avons permis de mieux séparer la noix de la pomme. En créant des marchés de noix de cajou et en organisant des ventes groupées, nous avons permis également aux paysans de vendre dans de meilleures conditions leurs productions. Cette technique de vente groupée est une vraie innovation qui a concouru à créer de la spéculation et à accroitre le revenu des producteurs, car ils ont vendu en moyenne 600 FCFA le kilogramme, bien au-delà du prix planché qui était de 275 FCFA le kilogramme.

Tous ces résultats obtenus sont à mettre au crédit des agents de l’ANADER qui, en amont, ont permis aux producteurs de récolter dans une fréquence qui n’altérait pas la noix. Il est important de souligner que le produit recherché dans la culture d’anacarde en Côte d’Ivoire c’est la noix. En effet, la noix doit être de bonne qualité pour que les autres acteurs de la chaîne de valeur qui sont en aval puissent eux aussi être bénéficiaires. Grâce au savoir-faire des agents de l’ANADER, les paysans maitrisent aujourd’hui la période de récolte. Ils savent aussi que le fruit de l’anacardier n’est pas à cueillir, car le fruit à maturité physiologique tombe tout seul et c’est à cette période qu’on est autorisé à faire la récolte dans un bon délai. De même, avec ce projet la récolte à la main a disparu, car l’acidité du jus du fruit abimait les doigts du producteur, ce qui avait pour conséquence de ralentir la récolte.

Avec l’appui technique de l’ANADER qui se caractérise par la mise en œuvre des bonnes pratiques d’agricoles sans utilisation d’engrais, de produits phytosanitaires, on constate une augmentation de la production à telle enseigne que notre pays est aujourd’hui premier producteur au monde d’anacarde avec plus 700.000 tonnes de production.

Aujourd’hui, nous poursuivons nos actions par la mise en œuvre de nouvelles pratiques qui permettront d’aérer les plantations et de lutter contre les parasites et les ravageurs. Ces pratiques ont pour avantage de favoriser les cultures intercalaires. Il faut souligner que l’un des objectifs de ce projet est de contribuer à l’accroissement des revenus des producteurs.

Ce projet donne également aux producteurs l’occasion d’appliquer toutes les techniques de bonnes pratiques agricoles pour garantir leur plantation. L’anacardier étant très sensible aux feux, nous appliquons les bandes pare-feu tout autour des plantations sur 10 mètres qui sont utilisés pour les autres cultures (cultures vivrières). Nous pouvons affirmer que ce projet contribue également à la sécurité alimentaire du producteur qui en plus de l’anacarde, vit désormais d’autres cultures.

3) Pour ce nouveau contrat, comment l’ANADER compte-t-elle renforcer son action au profit des producteurs? Quelles sont les innovations technologiques que vous comptez apporter ?

Déjà, il faut noter que pour la première année, avec les 150 conseillers agricoles anacarde répartis dans les zones de productions, nous avons pu encadrer 102.282 producteurs. Avec ce nouveau contrat, nous disposons désormais de 202 conseillers agricoles anacarde avec objectif pour chacun d’entre eux la formation de 680 producteurs en moyenne ce qui va nous faire un total de 149.600 nouveaux producteurs à encadrer.

Pour ce nouveau contrat, nous allons axer nos efforts sur l’application des techniques enseignées. Tout d’abord, nous allons procéder au suivi des producteurs déjà encadrés afin qu’ils puissent adopter définitivement ces techniques. Quant aux nouveaux, ils seront formés sur les techniques de bonnes pratiques agricoles ce qui leur permettra d’accroitre leurs productions, leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie.

Nous allons diffuser aussi des techniques d’amélioration des plantations et de la productivité. En effet, il est important de composer avec le savoir-faire que génère la recherche. Avec les plants améliorés issus de la recherche par exemple, nous avons un résultat de 2 tonnes à l’hectare au lieu de 300kgs à l’hectare comme on pouvait le constater auparavant dans les plantations « villageoises ». L’ANADER a pour ambition de mettre ces plants améliorés à la disposition des producteurs intéressés par la création de nouvelles plantations à partir de matériels végétaux tout en respectant les règles de l’itinéraire technique de l’anacardier.

Enfin, il parait nécessaire de mettre en œuvre un projet pilote sur le sur greffage. Cette technique consiste à greffer les plants d’une plantation qui produit très peu à ceux d’une plantation de forte production. Cette pratique a pour avantage d’accroitre la production initiale de la plantation au bout de seulement deux ans. Voici quelques technologies que l’ANADER compte mettre à la disposition des producteurs d’anacarde afin de les professionnaliser et leur permettre de produire en quantité et en qualité.

D.S
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ